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MESSAGE DU CARDINAL JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN A L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA 54ème JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX



Cathédrale Saint Paul du Plateau Abidjan Mardi 29 décembre 2020 

Chaque année, nous nous retrouvons à l’orée des fêtes de fin d’année pour entendre le message que sa Sainteté le Pape François adresse au monde entier mais aussi, pour demander à Dieu de donner sa Paix à notre monde. Bien plus qu’une simple convenance sociale pour se présenter de bons vœux pour l’année qui va venir, c’est un véritable acte de foi que nous posons ainsi, parce que nous croyons fermement que c’est Dieu seul qui est capable de nous donner la paix véritable ! Je prie donc, pour qu’en cette année que Dieu va nous offrir, les paroles de ce message du Pape François se frayent un chemin vers nos cœurs et les fécondent généreusement, pour sa gloire et pour notre bonheur à tous.

 

Excellences,
Frères et sœurs,

Cette année, le message du Pape François débute par un constat sur l’année 2020, constat qu’il me plaît de relever : ‘‘l’année 2020 a été marquée par la grande crise sanitaire de la Covid-19 qui est devenue un phénomène multisectoriel et global, aggravant des crises très fortement liées entre elles… et provoquant de grands inconvénients et souffrances’’…  Et le Pape de poursuivre : ‘‘il est douloureux de constater qu’à côté des nombreux témoignages de charité et de solidarité, diverses formes de nationalisme, de racisme, de xénophobie, et aussi de guerres et de conflits qui sèment la mort et la destruction, prennent malheureusement un nouvel élan. Ces événements et d’autres, qui ont marqué le chemin de l’humanité [cette l’année], nous enseignent qu’il est important de prendre soin les uns des autres et de la création pour construire une société fondée sur des relations de fraternité. C’est pourquoi j’ai choisi comme thème de ce message : La culture du soin comme parcours de paix. Une culture du soin pour éliminer la culture de l’indifférence, du rejet et de l’affrontement, souvent prévalente aujourd’hui.’’ Fin de citation.

Pour nous faire percevoir davantage le fond de sa pensée, le Pape articule son argumentation autour de plusieurs points. D’abord, Dieu créateur, origine et modèle de la vocation humaine au soin.

Sur ce point, il fait remarquer que ‘‘dans de nombreuses traditions religieuses il y a des récits qui font référence à l’origine de l’homme, à sa relation avec le Créateur, avec la nature et avec ses semblables. Dans la Bible, le Livre de la Genèse révèle, dès le début, l’importance du soin ou du fait de garder, dans le projet de Dieu pour l’humanité, mettant en lumière la relation entre l’homme (‘adam) et la terre (‘adamah), et entre frères. Dans le récit biblique de la création, Dieu remet le jardin “planté en Éden” (cf. Gn 2, 8) entre les mains d’Adam avec la charge de “le cultiver et de le garder” (cf. Gn 2, 15). Cela signifie, d’une part rendre la terre productive et, d’autre part, la protéger et lui conserver sa capacité de soutenir la vie.

La naissance de Caïn et Abel provoque une histoire entre frères dont les relations seront interprétées – négativement – par Caïn en termes de protection ou de garde. Après avoir tué son frère Abel, Caïn répond à la question de Dieu : « Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gn 4, 9). Oui, certainement ! Caïn est le “gardien” de son frère. Dans ces récits si anciens, emprunts de profond symbolisme, une conviction actuelle était déjà présente : tout est lié, et la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres.’’

Mais, Les Saintes Écritures présentent aussi ‘‘Dieu non seulement comme Créateur mais aussi comme Celui qui prend soin de ses créatures, en particulier d’Adam, d’Ève et de leurs enfants. Le même Caïn, bien que retombe sur lui la malédiction en raison du crime qu’il a commis, reçoit en don du Créateur un signe de protection pour que sa vie soit sauvegardée (cf. Gn 4, 15). Ce fait, en même temps qu’il confirme la dignité inviolable de la personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, manifeste le plan divin pour préserver l’harmonie de la création parce que « la paix et la violence ne peuvent pas habiter dans la même demeure.’’

Poursuivant son analyse, le Pape François jette également un regard sur le soin dans le ministère de Jésus ainsi que dans la vie de ses disciples.

Là, le Saint Père note que ‘‘la vie et le ministère de Jésus incarnent le sommet de la révélation de l’amour du Père pour l’humanité (cf. Jn 3, 16). Dans la synagogue de Nazareth, Jésus se manifeste comme celui que le Seigneur a consacré et « a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés » (Lc 4, 18). Ces actions messianiques, typiques des jubilés, constituent le témoignage le plus éloquent de la mission que le Père lui a confiée. Dans sa compassion, le Christ s’approche des malades par le corps et par l’esprit et il les guérit. Il pardonne aux pécheurs et leur donne une vie nouvelle. Jésus est le Bon Pasteur qui prend soin des brebis (cf. Jn 10, 11-18 ; Ez 34, 1-31). Il est le Bon Samaritain qui se penche sur l’homme blessé, soigne ses plaies et prend soin de lui (cf. Lc 10, 30- 37). Au sommet de sa mission, Jésus scelle le soin qu’il a pour nous en s’offrant sur la croix et en nous libérant ainsi de la servitude du péché et de la mort. Par le don de sa vie et son sacrifice, il nous a ouvert la voie de l’amour et il dit à chacun de nous : “Suis-moi. Fais de même” (cf. Lc 10, 37).’’ Fin de citation.

Concernant les disciples de Jésus, le Saint Père souligne que ‘‘les œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles constituent le cœur du service de la charité de l’Église primitive. Les chrétiens de la première génération pratiquaient le partage pour qu’aucun d’entre eux ne se trouve dans le besoin (cf. Ac 4, 34-35) et ils s’efforçaient de faire de la communauté une maison accueillante, ouverte à toute situation humaine, prête à prendre en charge les plus fragiles… Et lorsque, dans les temps qui ont suivi, la générosité des chrétiens perdit un peu de son élan, certains Pères de l’Église insistèrent sur le fait que la propriété est conçue par Dieu pour le bien commun…De ces efforts concertés, de nombreuses institutions pour le soulagement de tous les besoins humains sont apparues : hôpitaux, logements pour les pauvres, orphelinats, accueil pour les enfants, refuges pour les gens de passage...’’ Fin de citation.

Plus loin, le Pape souligne les principes de la doctrine sociale de l’Église comme base de la culture du soin.

Pour lui, ‘‘ces principes s’appuient sur la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité avec les pauvres et les sans défense, la sollicitude pour le bien commun, la sauvegarde de la création.’’ Ainsi, toujours selon les mots du Pape, ‘‘le concept même de personne, né et mûri dans le christianisme, aide à poursuivre un développement pleinement humain. Parce que qui dit personne dit toujours relation et non individualisme, affirme l’inclusion et non l’exclusion, la dignité unique et inviolable et non l’exploitation.

Toute personne humaine est une fin en soi, jamais un simple instrument à évaluer seulement en fonction de son utilité. Elle est créée pour vivre ensemble dans la famille, dans la communauté, dans la société où tous les membres sont égaux en dignité. C’est de cette dignité que dérivent les droits humains, et aussi les devoirs, qui rappellent, par exemple, la responsabilité d’accueillir et de soutenir les pauvres, les malades, les marginaux, chacun étant notre prochain, proche ou éloigné dans l’espace et dans le temps.’’ Fin de citation.

Poursuivant son analyse, le Saint Père évoque la question du soin de la maison commune. En ce sens, ‘‘tout aspect de la vie sociale, politique et économique trouve son accomplissement quand il se met au service du bien commun, c’est-à-dire de cet ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée. Par conséquent, nos plans et nos efforts doivent toujours prendre en compte les effets sur l’ensemble de la famille humaine, en pondérant les conséquences pour le moment présent et pour les générations futures.’’ Fin de citation.

Prenant exemple de la pandémie de la Covid19, le Pape affirme que devant elle, «nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble », parce que « personne ne se sauve tout seul » et aucun État national isolé ne peut assurer le bien commun de sa propre population.’’ D’où la nécessité d’être solidaires.

Être solidaires, c’est comprendre que ‘‘la solidarité exprime concrètement l’amour pour l’autre, non pas comme un vague sentiment mais comme « la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun, c'est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous ». La solidarité nous aide à regarder l’autre – que ce soit comme personne ou que ce soit, au sens large, comme peuple ou comme nation – non pas comme une donnée statistique ou un moyen à exploiter et ensuite à écarter lorsqu’il n’est plus utile, mais comme notre prochain, compagnon de route, appelé à participer comme nous au banquet de la vie auquel tous sont également invités par Dieu.’’

Mais cette solidarité doit aller de pair avec la sauvegarde de la création dont l’Encyclique Laudato si’, nous fait comprendre ‘‘l’interconnexion de toute la réalité créée et met en relief l’exigence d’écouter en même temps le cri des nécessiteux et celui de la création. De cette écoute attentive et constante peut naître un soin efficace de la terre, notre maison commune, et des pauvres.’’ Et le Pape de poursuive : ‘‘je désire répéter que « le sentiment d’union intime avec les autres êtres de la nature ne peut pas être réel s’il n’y a pas en même temps dans le cœur de la tendresse, de la compassion et de la préoccupation pour les autres êtres humains ». « Paix, justice et sauvegarde de la création sont trois questions entièrement connexes qui ne peuvent pas être séparées pour être traitées individuellement, sous peine de retomber dans le réductionnisme ».’’ Fin de citation.

Au regard de tout ce qui précède, le Pape appelle aujourd’hui à ‘‘imprimer un cap commun au processus de globalisation, un cap réellement humain’’ qui ‘‘permettrait d’apprécier la valeur et la dignité de chaque personne, d’agir ensemble et dans la solidarité pour le bien commun, en soulageant ceux qui souffrent de la pauvreté, de la maladie, de l’esclavage, de la discrimination et des conflits.’’ De ce fait, il encourage… ‘‘chacun à devenir prophète et témoin de la culture du soin afin de combler de nombreuses inégalités sociales en insistant sur une participation forte et généralisée des femmes, dans la famille et dans chaque environnement social, politique et institutionnel’’ afin que ‘‘les relations entre les nations [soient] inspirées par la fraternité, le respect réciproque, la solidarité et l’observance du droit international.’’

À ce sujet, la protection et la promotion des droits humains fondamentaux, qui sont inaliénables, universels et indivisibles, doivent être réaffirmées. Agir ainsi, c’est respecter le droit humanitaire ‘‘surtout en ce moment où les conflits et les guerres se succèdent sans interruption, que de nombreuses villes sont devenues comme des épicentres de l’insécurité : leurs habitants luttent pour maintenir leurs rythmes normaux parce qu’ils sont attaqués et bombardés sans discrimination par des explosifs, de l’artillerie et des armes légères. Les enfants ne peuvent pas étudier. Les hommes et les femmes ne peuvent pas travailler pour nourrir les familles. La famine s’enracine là où elle était inconnue autrefois. Les personnes sont contraintes de fuir, laissant derrière elles non seulement leurs maisons, mais aussi l’histoire familiale et les racines culturelles.’’

Dès lors, et comme dit le Pape François, ‘‘nous devons nous arrêter et nous demander : qu’est-ce qui a conduit à la normalisation du conflit dans le monde ? Et, surtout, comment convertir notre cœur et changer notre mentalité pour chercher vraiment la paix dans la solidarité et dans la fraternité ? A ce sujet, le Pape propose que soit ‘‘créé un “Fonds mondial” pour pouvoir éliminer définitivement la faim et contribuer au développement des pays les plus pauvres’’ avec ‘‘l’argent que l’on emploie pour les armes et pour les autres dépenses militaires… ces ressources qui pourraient être utilisées à des priorités plus significatives pour garantir la sécurité des personnes, telles que la promotion de la paix et du développement humain intégral, la lutte contre la pauvreté, la garantie des besoins sanitaires.’’  

Cela passe par une véritable éducation à la culture du soin. A ce titre, le Saint Père souligne que ‘‘l’éducation au soin naît dans la famille, élément naturel et fondamental de la société, où l’on apprend à vivre en relation et dans le respect réciproque. Cependant, la famille a besoin d’être mise dans des conditions qui lui permettent d’accomplir ce devoir vital et indispensable. En collaboration avec la famille, l’école et l’université et, de façon analogue par certains aspects, les acteurs de la communication sociale sont des acteurs importants de l’éducation qui sont appelés à véhiculer un système de valeurs fondé sur la reconnaissance de la dignité de chaque personne, de chaque communauté linguistique, ethnique et religieuse, de chaque peuple et des droits fondamentaux qui en dérivent. L’éducation constitue l’un des piliers les plus justes et solidaires de la société.’’

De même, et toujours selon le Saint Père, ‘‘les religions en général, et les leaders religieux en particulier peuvent jouer un rôle irremplaçable en transmettant aux fidèles et à la société les valeurs de la solidarité, du respect des différences, de l’accueil et du soin des frères les plus fragiles ; cela est aussi valable pour ceux qui ceux qui sont engagés au service des populations dans les organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales, pour ceux qui ont une mission éducative.’’

Le Pape François achève son message en insistant sur le fait ‘‘qu’il n’y a pas de paix sans la culture du soin. En effet, la culture du soin, cet engagement commun, solidaire et participatif pour protéger et promouvoir la dignité et le bien de tous, cette disposition à s’intéresser, à prêter attention, à la compassion, à la réconciliation et à la guérison, au respect mutuel et à l’accueil réciproque, constitue une voie privilégiée pour la construction de la paix.’’ Fin de citation.

Excellences,
Frères et sœurs,

Voici résumé les grandes lignes du message de Sa Sainteté le Pape François pour la célébration de la 54ème journée mondiale de la Paix, message qui nous invite à la culture du soin comme parcours de paix. En ces heures qui sont les dernières de cette année 2020, une année marquée au niveau mondial par la grande crise sanitaire de la Covid-19 mais aussi au niveau local par les élections dans notre pays, je voudrais reprendre, en quelques mots, certains éléments de ce message, pour nous exhorter à tout mettre en œuvre pour qu’advienne la paix dans notre pays.

Pour mémoire, je voudrais rappeler que le Pape invitait chacun de nous ‘‘à devenir prophète et témoin de la culture du soin afin de combler de nombreuses inégalités.’’ Sur cette base, je voudrais féliciter et encourager le gouvernement pour l’initiative heureuse du Programme Social du gouvernement, cet instrument de renforcement de la dimension sociale de la politique du Président dont le but ultime est d’améliorer les conditions de vie de toutes les populations, notamment les couches les plus défavorisées.

Mais à la faveur de l’élection présidentielle d’octobre dernier, ce qu’il nous a été de voir devrait interpeller plus d’uns ! En effet, si le bilan officiel fait état de quelques 85 morts, ce sera toujours 85 morts de plus, de trop ! Les affrontements que nous avons connus, la destruction des biens, les handicaps à vie, sont autant d’éléments qui nous poussent à nous interroger sur le soin à apporter à l’autre ! En effet, comment comprendre que des ivoiriens en soient arrivés à tuer, à brûler des habitations avec leurs occupants à l’intérieur ? Comment comprendre que des jeunes en tuent un autre, lui coupent la tête et jouent au foot avec son crâne ? Comment comprendre que des personnes qui vivaient en bonne intelligence dans nos quartiers et villages, en soient arrivés à de tels affrontements ?

Oui, nous avons du chemin à parcourir et notre responsabilités à tous est grande et ce n’est point le moment de montrer du doigt et du regard accusateurs quiconque si nous voulons reconstruire notre pays. A la faveur de la rentrée pastorale, j’avais eu ces mots à l’endroit de nos politiques : ‘‘c’est à vous qu’il revient d’être sur terre les promoteurs de l’ordre et de la paix entre les hommes. Mais ne l’oubliez pas: c’est Dieu, le Dieu vivant et vrai, qui est le Père des hommes…

C’est lui, le grand artisan de l’ordre et de la paix sur la terre, car c’est lui qui conduit l’histoire humaine, et qui seul peut incliner les cœurs à renoncer aux passions mauvaises, qui engendrent la guerre et le malheur. C’est lui qui bénit le pain de l’humanité, qui sanctifie son travail et sa souffrance, qui lui donne des joies que vous ne pouvez pas lui donner, et la réconforte dans des douleurs que vous ne pouvez pas consoler… Serait-il possible que nos leaders politiques que vous êtes, nous offrent non pas seulement en paroles, mais en actes le merveilleux cadeau d’une année électorale 2020 calme et paisible?

Savez-vous que nos populations vivent dans la hantise parce que chaque petit heurt débouche sur des conflits et que tout se règle désormais dans la violence ? Serait-il possible que dès maintenant, comme une charte que je vous propose, chacun de vous décide de faire aux autres ce qu’il veut qu’on fasse pour lui ? Mieux, serait-il possible que chacun de vous ne fasse pas aux autres ce qu’il ne voudrait pas qu’on lui fasse ? Faites donc aux autres ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous !’’ Fin de citation.

        Tous, gouvernants et oppositions, ivoiriens et étrangers, habitants de la Côte d’Ivoire, nous sommes appelés à être prophètes ! Je cite le Pape François : ‘‘regardons autour de nous : combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est plus faible, soif d’argent, que personne ne peut emporter avec soi, on doit le laisser. Ma grand-mère nous disait à nous enfants : le linceul n’a pas de poches. Amour de l’argent, pouvoir, corruption, divisions, crimes contre la vie humaine et contre la création ! Et aussi – chacun de nous le sait et le reconnaît – nos péchés personnels : les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière.’’ Fin de citation. Je ne voudrais pas m’étendre plus longuement. Je prie et souhaite que mes propos de ce jour, trouvent un écho favorable dans nos cœurs.

Pour terminer, je voudrais reprendre à mon compte les mots du Saint Père le Pape François : ‘‘en ce temps où la barque de l’humanité, secouée par la tempête de la crise avance péniblement à la recherche d’un horizon plus calme et serein, le gouvernail de la dignité de la personne humaine et la “boussole” des principes sociaux fondamentaux peuvent nous permettre de naviguer avec un cap sûr et commun… Tous ensemble, collaborons pour avancer vers un nouvel horizon d’amour et de paix, de fraternité et de solidarité, de soutien mutuel et d’accueil réciproque. Ne cédons pas à la tentation de nous désintéresser des autres, spécialement des plus faibles ; ne nous habituons pas à détourner le regard, mais engageons-nous chaque jour concrètement pour former une communauté composée de frères qui s’accueillent réciproquement, en prenant soin les uns des autres… 

J’adresse à tous mes meilleurs vœux pour que cette année puisse faire progresser l’humanité sur la voie de la fraternité, de la justice et de la paix entre les personnes, les communautés, les peuples et les États.’’ Fin de citation. Que Dieu nous donne la claire vision de ce que nous devons faire et la force de l’accomplir, Lui qui est vivant, aujourd’hui, demain et dans les siècles sans fin ! AMEN

Bonne, heureuse et sainte année 2021.

 

+Jean Pierre Cardinal KUTWÃ,
Archevêque Métropolitain d’Abidjan