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JOURNEE DE SANCTIFICATION JEUDI 10 JUIN 2021

Lieu : Notre Dame d’Afrique de Biétry

 

Chaque année, à la fête du Sacré-Cœur de Jésus, les prêtres se retrouvent pour vivre une journée de sanctification. A quelques semaines de la fin de l’année pastorale, c’est une manière de dire merci à Dieu pour l’année et prendre des forces neuves en vue d’abord des vacances. Pour le diocèse d’Abidjan, il est demandé que cette journée se fasse en doyenné. Pour une question de commodités, les prêtres du vicariat Bernard Cardinal Yago se sont retrouvés à la paroisse Notre Dame d’Afrique de Biétry.

La journée a commencé par la récitation du chapelet, introduite à la grotte, les prêtres ont récité les différents mystères en marchant dans la voie centrale du Lycée Notre Dame d’Afrique. La grande salle du conseil paroissial a servi de lieu de l’enseignement. Le prédicateur était le Père Alexandre KOUASSI, professeur de Droit Canonique au Grand Séminaire Saint Cœur de Marie d’Anyama. A la suite de l’enseignement, la salle d’adoration a servi de lieu de méditation à chaque prêtre. Certains en ont profité pour se confesser.

 

Aux environs de 11h00, les prêtres ont célébré l’Eucharistie, une manière de montrer leur unité. La fête du Sacré-Cœur étant consacrée à la Miséricorde Divine, les prêtres par la célébration commune de la messe ont donné la preuve qu’ils étaient les Véritables dispensateurs de la miséricorde de Dieu.

A la fin, le Père Emmanuel ZABSONRE et le de la paroisse, le Père Charles KOFFI ont tour à tour remercié les prêtres pour leur participation active à cette journée de sanctification. Quelques informations diocésaines ont été portées à la connaissance des prêtres. C’est dans une belle ambiance festive autour d’un repas que la journée de sanctification s’est achevée.

Père Jean Baptiste DIAHOU

 

CULTIVER LE SENS DE LA DIGNITE DU SACERDOCE POUR UNE VIE COMMUNAUTAIRE HARMONIEUSE

Journée de prière pour la sanctification des prêtres

 Vicariat Épiscopal Bernard Cardinal YAGO

 

NOTE DE SYNTHESE

P. ALEXANDRE KOUASSI

Juin 2021

Mgr Pierre Claver YESSOh, Vicaire Général de l’Archidiocèse d’Abidjan, Révérend père Emmanuel ZABSONRE, Viacaire épiscopal, Révérend Père Charles KOFFI, curé de la paroisse Notre-Dame d’Afrique de Bietry, Révérends Pères,

C’est pour moi une joie de me retrouver parmi vous, dans ce secteur du diocèse qui me rappelle mes premiers pas dans le sacerdoce, pour faire ensemble une halte en cette fête du Sacré Cœur, voulue par saint Jean-Paul II comme journée de prière pour la sanctification des prêtres. Il est toujours bon, chers aînés et chers cadets dans le sacerdoce, de s’arrêter lorsqu’on est en train de faire un long voyage, vers la destination finale, le Royaume des Cieux, pour se recentrer sur les objectifs initiaux du cheminement, du voyage, de notre marche avec le Seigneur, depuis notre vocation sacerdotale : J’estime que c’est l’objectif de cette journée de prière pour la sanctification des prêtres de votre secteur, et je salue cette initiative pleine de sens. Merci au père Emmanuel ZABSONRE qui me fait l’honneur de m’associer à cette journée dans votre vicariat épiscopal.

Depuis le début de notre cheminement vocationnel, nous nous sommes mis en route pour notre sanctification dans l’état clérical ou la vie religieuse. Au départ de notre consécration, nous étions certainement pleins de zèles, ce qui s’est traduit par des résolutions, des engagements divers, et beaucoup de bonnes idées. Mais, comme chaque année, à mesure que s’égrenait progressivement notre marche dans le sacerdoce ou la vie religieuse, l’ardeur a baissé, et la ferveur initiale s’est étiolée : alors, on est tombé certainement dans la monotonie, la routine, le laxisme, et autres déviations qui caractérisent si souvent notre vie chrétienne, et qui n’épargnent pas non plus notre ministère et notre vie de consacré. Dès lors, sans nous en rendre compte peut-être, nous avons baissé les bras, nous nous sommes installés dans nos pesanteurs, nous avons cessé de faire des efforts, bref, nous avons choisi de retourner dans notre maison d’esclavage au lieu de nous diriger résolument vers la maison de liberté que le Seigneur nous indique avec insistance.

Pour toutes ces raisons, chers confrères, il apparaît important, en cette journée, de nous secouer un peu, nous laisser engloutir par le Cœur miséricordieux de Jésus, afin de nous réveiller. Et cela est d’autant plus nécessaire quand on considère la place qu’occupe cette journée dans toute l’année de l’Église pour nous prêtres selon que l’a voulu saint Jean-Paul II. Car comme le disait le saint curé d’Ars, « Le sacerdoce est le Cœur du Christ ». C’est certainement l’acte d’amour extrême que le Christ a pour ceux qui acceptent d’être ses apôtres, qu’il appelle à vivre avec Lui et à agir en son nom. En même temps le sacerdoce ministériel est un effet de l’amour immense que le Christ a pour tous les hommes et femmes, tant que tous ne seront pas réconciliés avec le Père : mieux, les prêtres sont en effet les sacrements vivants du Christ suprême pasteur, qui n’a pas hésité à donner sa vie au monde.  

Chers pères, fort de toutes ces considérations, j’ai souhaité que nous méditions ce matin sur un thème qui nous ramène à l’essence même de notre ministère et de notre vie de prêtre, à savoir : « Cultiver le sens de la dignité du sacerdoce pour une vie communautaire harmonieuse ».

Il s’agira pour nous de réfléchir pour voir quel renouveau nous pouvons opérer au niveau individuel et communautaire à la faveur de cette fête qui tend à clore notre année pastorale et nous disposer à nous améliorer avant le départ pour nos vacances annuelles. Ce sera alors pour nous l’occasion de recontempler le Christ mourant sur la croix, une contemplation qui peut nous aider à mieux cerner notre être de prêtre, et à mieux orienter notre agir pour refléter davantage le visage du Christ.

Notre méditation tournera autour de deux axes majeurs :

- Nous parlerons d’abord de l’identité du prêtre, identité qui fonde la dignité du sacerdoce ministériel, ainsi que de certains aspects connexes comme la spécificité du prêtre dans l’Église, sa vie spirituelle et la charité pastorale ;

- Dans un deuxième temps, nous proposerons quelques pistes pouvant conduire à une vie communautaire harmonieuse des prêtres.

1. L’identité du prêtre

1.1. Spécificité du prêtre dans l’Église

Révérends Pères, Mettre la figure du prêtre au centre de notre méditation cette journée, constitue un véritable kairos puisque notre Église famille traverse une phase délicate de son histoire marquée par deux tendances dangereuses qui sont toutes deux dommageables à la nature de l’Église et à sa mission : d’une part, la tendance à la cléricalisation des laïcs, et d’autre part la tendance à la laïcisation des prêtres.Ces deux tendances sont d’autant plus présentes et dominantes qu’il s’avère important que nous nous posions quelques fois cette question de fond : « Prêtre, qui es-tu ? »

Une interrogation qui exprime l’urgence d’approfondir le sens du sacerdoce et de sa dignité. Répondre à une telle question permettra de vivre pleinement le vœu qu’avait déjà émis Benoît XVI en 2010 à la faveur de l’année sacerdotale, à savoir, « promouvoir un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui ». Le sacerdoce ministériel trouve sa raison d'être dans cette union vitale de l'Église avec le Christ. En effet, grâce à ce ministère, le Seigneur continue à exercer au milieu de son Peuple les fonctions qui ne reviennent qu'à Lui en tant que Tête de son Corps. Par conséquent, le sacerdoce ministériel rend tangible l'activité propre du Christ, Tête de l’Église et prouve que le Christ n'a pas abandonné son Église mais qu'il continue à lui donner la vie grâce à son sacerdoce éternel.

Chers confrères, pour être à la hauteur d’un tel honneur et d’une telle dignité que le Christ a bien voulu nous conférer par la consécration sacerdotale, il faut une vie spirituelle conséquente chez tout prêtre. C’est pourquoi, nous allons aborder à présent cet aspect fondamental du ministère et de la vie du prêtre, en particulier le fondement et les expressions de la vie spirituelle du prêtre.

1.2. La vie spirituelle du prêtre : fondement et expressions

On peut dire que le prêtre a été conçu lors de la longue prière où le Seigneur Jésus a parlé au Père de ses Apôtres et, sans aucun doute, de tous ceux qui participeraient de sa mission au cours des siècles (cf. Lc 6, 12; cf. Jn 17, 15-20). La prière même de Jésus à Gethsémani, tendue vers le sacrifice sacerdotal du Golgotha, manifeste comme un paradigme, « comment notre sacerdoce doit être profondément lié à la prière, enraciné dans la prière ».

Il est donc nécessaire que le prêtre organise sa vie de prière pour qu'elle comprenne: la célébration eucharistique quotidienne, unie à une préparation et une action de grâces adéquates; la confession fréquente et la direction spirituelle déjà commencée et pratiquée au séminaire; la célébration complète et fervente de la liturgie des heures, à laquelle il est quotidiennement tenu; l'examen de conscience, l'oraison mentale proprement dite; la lectio divina; des moments prolongés de silence et de colloque divin, principalement durant les Exercices Spirituels et les récollections périodiques; les expressions précieuses de la dévotion mariale comme le chapelet; le chemin de Croix et les autres exercices de piété; la fructueuse lecture de la vie des saints.

Aujourd’hui, beaucoup parmi nous perdent trop de temps qui devrait être consacré à Dieu sur les réseaux sociaux, whatsapp, youtube, messenger devant les ordinateurs, les tablettes, les téléphones portables de dernier cri, ou que sais-je encore ! Et pourtant nous ne sommes pas ordonnés pour passer toute la journée dans les salons de nos presbytères, nos chambres à naviguer, négligeant souvent que nous sommes faits pour aller vers le peuple de Dieu ou accueillir ce peuple qui accoure vers nous. 

Le soin porté à la vie spirituelle doit être ressenti par le prêtre lui-même comme un joyeux devoir, mais aussi comme un droit des fidèles qui cherchent en lui, consciemment ou inconsciemment, l'homme de Dieu, le conseiller, le médiateur de paix, l'ami fidèle et prudent, le guide sûr à qui se confier dans les moments les plus durs de la vie afin de trouver réconfort et sécurité.

Chers confrères, nous savons tous qu’à cause de charges nombreuses provenant surtout de l'activité pastorale, la vie des prêtres est exposée, aujourd'hui plus que jamais, à une série de sollicitations qui pourraient la conduire vers un activisme extérieur croissant, la soumettant à un rythme parfois frénétique et vertigineux. Or, quand on parcourt les évangiles, on voit comment Jésus est constamment en prière: dans la révélation de sa mission de la part du Père (cf. Lc 3, 21-22), avant l'appel des Apôtres (cf. Lc 6, 12), dans l'action de grâces à Dieu lors de la multiplication des pains (cf. Mt 14, 19; 15,36; Mc 6, 41; 8,7; Lc 9, 16; Jn 6, 11), durant la transfiguration sur la montagne (cf. Lc 9, 28-29), quand il soigne le sourd-muet (cf. Mc 7, 34) et ressuscite Lazare (cf Jn 11, 41 ss), avant la confession de Pierre (cf. Lc 9, 18), quand il apprend aux disciples à prier (cf Lc 11, 1), et quand ceux-ci reviennent après avoir accompli leur mission (cf. Mt 11, 25 ss.; Lc 10,21 ss.), quand il bénit les enfants (cf Mt 19, 13), et quand il prie pour Pierre (cf. Lc 22, 32).

Pour toutes ces raisons, en suivant l'exemple du Maître, le prêtre doit savoir maintenir la ferveur et des moments de silence et de prière où cultiver et approfondir son rapport existentiel avec la personne vivante du Seigneur Jésus.

1.3. La charité pastorale

Par ailleurs, il est important d’ajouter que le principe intérieur, la vertu qui anime et guide la vie spirituelle du prêtre, en tant que configuré au Christ Tête et Pasteur, c’est la charité pastorale.

Le contenu essentiel de la charité pastorale est le don de soi, le don total de soi-même à l'Église, à l'image du don du Christ et en partage avec lui. Oui, la charité pastorale est la vertu par laquelle nous, prêtres, imitons le Christ dans son don de soi et dans son service. Ce n'est pas seulement ce que nous faisons, mais c'est le don de nous-mêmes qui manifeste l'amour du Christ pour son troupeau. La charité pastorale détermine notre façon de penser et d'agir, notre mode de relation avec les gens. Cette même charité pastorale constitue le principe intérieur et dynamique capable d'unifier les diverses et multiples activités du prêtre. Grâce à elle, peut se réaliser l'exigence essentielle et permanente d'unité entre la vie intérieure et de nombreux actes et responsabilités du ministère. Une exigence plus que jamais impérieuse dans un contexte socio-culturel et ecclésial fortement marqué par la complexité, la fragmentation et la dispersion. C'est seulement, en rapportant chaque instant et chaque geste au choix fondamental, celui de « donner sa vie pour le troupeau », que l'on peut assurer cette unité vitale, indispensable pour l'harmonie et l'équilibre de la vie spirituelle du prêtre. Ainsi donc, c’est en menant la vie même du Bon Pasteur que les prêtres trouveront dans l'exercice de la charité pastorale, le lien de la perfection sacerdotale qui ramènera à l'unité leur vie et leur action.

La vie spirituelle et la charité pastorale sont fondamentales pour cultiver le sens de la dignité du sacerdoce. A côté de cela, il faut aussi un certain nombre de conditions capable de concrétiser cette charité pastorale. Nous avons pensé en particulier à l’attention à l’autre et à la correction fraternelle. Et cela fera l’objet de la deuxième partie de notre méditation.

2. Quelques pistes pour une vie communautaire harmonieuse

Chers confrères, très souvent, la communion fraternelle reste souvent un vain mot. La fraternité sacerdotale et la charité pastorale ne sont pas pleinement vécues au sein de nos communautés sacerdotales et religieuses, et ce que nous servons à nos fidèles, ce sont nos incohérences, nos divisions, nos mésententes, nos querelles : des curés qui font changer les vicaires à tout moment ; des curés qui dénigrent leur prédécesseur ; D’autres qui reprennent l’homélie de leurs vicaires. Les chrétiens n’ont pas besoin de cela : Tout cela ternit la dignité du sacerdoce et fragilise par la même occasion la consistance de notre message. 

Chers confrères, cette journée de sanctification pourrait donc être une occasion favorable pour revenir à l’essentiel de ce qui constitue notre consécration sacerdotale et religieuse en osant entrer dans une dynamique de renouvellement aussi bien personnel que communautaire. Il est clair que ce renouvellement pourrait concerner différents aspects de notre existence chrétienne, de notre vie de prêtre ou de religieux.

Mais j’aimerais simplement nous inviter, ce matin, à porter notre regard sur un risque que courent beaucoup de nos communautés sacerdotales et religieuses : l’indifférence, le manque d’attention à l’autre, l’anesthésie spirituelle qui rend insensible aux problèmes de l’autre.

2.1. L’indifférence, un poison pour la communion fraternelle

Chers pères, l’une des plaies dont souffrent nos communautés sacerdotales et religieuses, c’est l’indifférence. Bien souvent, chers pères, de façon consciente ou non, nous laissons germer dans nos communautés sacerdotales cette indifférence, ce désintérêt vis-à-vis de l’autre.  Et ce qui est le plus insidieux, c’est qu’on cherche même quelque fois à justifier ces attitudes en avançant le fallacieux prétexte du respect pour la « sphère privée » de l’autre.

Or, les évangiles ne manquent pas d’interpellations sur cette forme d’« anesthésie spirituelle » qui rend aveugles aux souffrances des autres, indifférents à leurs problèmes, insensibles à leurs préoccupations les plus légitimes. La parabole du bon samaritain nous fait voir l’indifférence dont font montre le prêtre et le lévite est vis-à-vis de l’homme dépouillé et roué de coups pat des bandits. (Lc 10, 30-32).  Un deuxième texte qui peut nous éclairer sur cette attitude d’indifférence est celui de la parabole du riche et de Lazare (Lc 16, 19-20). Dans les deux cas, nous avons affaire au contraire du « prêter attention », le contraire « du regarder avec amour et compassion ».

Mais pour revenir à notre situation spécifique de prêtres et religieux, il y a une question fondamentale qu’on doit se poser : Qu’est-ce qui peut empêcher ce regard humain et affectueux envers un confrère ? Disons que ce sont souvent les nombreuses occupations qu’on se crée, la vie frénétique qu’on s’invente, le fonctionnalisme que fustige le Directoire pour le ministère et la vie des prêtres.

Ce qui empêche ce regard humain et affectueux d’un confrère envers un autre, c’est aussi le fait de faire passer avant tout nos intérêts et nos préoccupations personnels, notre intérêt personnel avant la vie de nos communautés. Et pourtant, la charité nous commande de ne jamais nous montrer incapables de « faire preuve de miséricorde » à l’égard de celui qui souffre ; jamais notre cœur ne doit être pris par nos propres intérêts et par nos problèmes au point d’être sourds au cri de l’autre. D’où un appel pressent, à l’attention à l’autre, comme expression de la communion fraternelle.

2.2. L’attention à l’autre, une expression de la charité pastorale

Chers pères, l’attention à l’autre se présente donc à nous comme un chemin à parcourir, une marche vers le renouveau pour nous-mêmes et pour nos communautés sacerdotales et religieuses. Il s’agit de fuir la tentation de se montrer étranger, indifférent au destin des autres. Oui aujourd’hui comme hier, la voix du Seigneur résonne avec force, appelant chacun de nous à prendre soin de l’autre. Aujourd’hui comme hier, Dieu nous demande d’être les « gardiens » de nos confrères (cf. Gn 4, 9), d’instaurer des relations caractérisées par un empressement réciproque, par une attention au bien de l’autre et à tout son bien.

Dès lors, une autre voie se présente à nous en cette journée sainte dans notre marche vers un sacerdoce digne en vue de communautés sacerdotales plus fortes : cette voie, c’est celle de la correction fraternelle.

2.3. La correction fraternelle.

Chers pères, l’attention à l’autre dont on vient de parler doit se traduire aussi dans une correction fraternelle sincère et constructive dans la mesure où « prêter attention » au frère comporte aussi la sollicitude de son bien spirituel. Cela est d’autant plus justifié qu’en général, aujourd’hui, on est très sensible au thème des soins et de la charité à prodiguer pour le bien physique et matériel des autres, mais on ne parle pas suffisamment de notre responsabilité spirituelle envers les autres. (Si ton frère vient à pécher, parle lui seul à seul…..) Ne tombons donc pas dans l’attitude de ces personnes qui, par respect humain ou par simple commodité, s’adaptent à la mentalité commune au lieu de mettre en garde leurs frères contre des manières de penser et d’agir qui sont contraires à la vérité, et ne suivent pas le chemin du bien. Il va sans dire que même si la correction fraternelle peut faire mal, il faut admettre qu’elle n’en demeure pas moins un remède efficace pour nos communautés sacerdotales et religieuses. Il convient de reconnaître que le fait de réussir à donner une correction ne dépend pas toujours de nous dans la mesure où malgré nos meilleures intentions, l'autre peut ne pas l'accepter, il peut même se raidir, se rebeller ; en revanche, le fait de réussir à recevoir une correction dépend toujours et exclusivement de nous. Il n'y a pas que la correction active, mais aussi la correction passive ; il n'y a pas que le devoir de corriger mais aussi celui de se laisser corriger, d’accepter d’être corrigé. Et c'est là que l'on voit si une personne est suffisamment mûre pour corriger les autres. Celui qui veut corriger les autres doit aussi être prêt à se laisser corriger à son tour.

Chers pères, dans notre marche vers le renouveau sacerdotal, cette petite méditation pourrait être une feuille de route pour nous guider à réaliser une pentecôte nouvelle dans notre vie de prêtre et au sein de nos communautés sacerdotales et religieuses : Œuvrons ensemble pour la culture du sens de la dignité du sacerdoce. Cette dignité découle du Christ lui-même qui nous a fait l’honneur de nous associer à son unique sacerdoce. Pour ce faire, saisissons l’occasion de cette solennité du Sacré Cœur de Jésus, pour oser, d’une part, revenir aux fondamentaux de notre vie de prêtre, à savoir notre identité profonde qui est si noble en raison du Christ ; d’autre part, que cette journée de sanctification soit pour nous l’occasion de passer de l’indifférence qui caractérise si souvent nos communautés sacerdotales à un peu plus d’attention les uns pour les autres.