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Décédé le 7 février 2022, le Doyen le Père YAPO Yapo Francis a été hunimé ce vendredi 1er avril 2022 dans la cours de la paroisse St Charles de Borromé

Si nous sommes réunis tous ici autour de la dépouille de notre Patriarche Père Francis Yapo YAPO à l’heure de son passage vers le Seigneur, c’est juste non seulement le recommander à la miséricorde de Dieu qu’il a servi dans l’ordre des clercs durant 57 ans ; mais aussi témoigner par notre présence, notre sympathie, affection et amitié aux membres de sa famille biologique et de ses proches qui sont dans la peine.

 

PROGRAMME DES OBSEQUES DU PERE YAPO YAPO FRANCIS

JEUDI 31 MARS 2022

  • 17 H : levée du corps sur le parvis de l’Eglise Saint Charles Borromée
  • Chants
  • Chants

Prière (Révérend Père Franck Michael KOUASSI de Sainte Marie NDA)

  • 17 H 30 : départ pour Miadzin
  • 18 h : office des défunts (office du soir par les prêtres de Saint Jean Paul II et les servantes de Marie

20heures : accueil du corps à l’intérieur de l’Eglise Saint Charles Borromée

21Heure : Veillée religieuse (RP Curé de l’Immaculé Conception de Tiassalé +toutes les chorales d’Adzopé)

  • 4ème dizaine de chapelet (UFRACI)
  • Evangile + exhortation (Prêtre)

24 heures à 6 heures : Animation par les chorales

Vendredi 01 Avril 2022

  • 9 heure : office des défunts (office du matin par les prêtres
  • 10 heure : messe de requiem (présidée par l’Evêque d’Agboville)
  • Inhumation

 Veillée dirigée par : EDI M’BOLO Ferdinand

Curé Immaculée conception Tiassalé

Premier témoignag

Deuxième témoignage : Rodrigue SEKA

Lecture et  Homélies : Père Victor KOFFI KRA

  

Levée du corps de feu père Francis YAPO Yapo

Prière et commentaire dirigées par le père Franck Michael KOUASSI, curé de la paroisse Sainte Marie d’Adzopé

 Commentaire

 Excellences,

 Révérends pères,

 Révérendes sœurs,

 Distingués autorités,

Chers membres de la famille biologique,

Chers frères et sœurs, amis et connaissances en Christ et en Eglise,

Si nous sommes réunis tous ici autour de la dépouille de notre Patriarche Père Francis Yapo YAPO à l’heure de son passage vers le Seigneur, c’est juste non seulement le recommander à la miséricorde de Dieu qu’il a servi dans l’ordre des clercs durant 57 ans ; mais aussi témoigner par notre présence, notre sympathie, affection et amitié aux membres de sa famille biologique et de ses proches qui sont dans la peine.

Mes frères et mes sœurs dans ce rassemblement de foi près du cercueil de notre Patriarche Père Francis Yapo YAPO, nous devons y voir le signe de la présence de Dieu près de chacun de nous, à notre mort. Or pour demeurer dans cette présence, il convient de nous revêtir du manteau de la pureté et de grâce qui fait miséricorde.

Notre Père que nous pleurons ici et maintenant depuis le jour où, il s’est endormi, a certainement heurté le cœur de Dieu par ses péchés et nous aussi pécheurs que nous sommes, pour lui et pour nous tous ici rassemblés, disons ensemble : Je confesse à Dieu Tout-Puissant…

Dieu des vivants, notre Père, rappelle-toi que ton serviteur, notre Patriarche Père Francis Yapo YAPO, entré dans l’Eglise au jour de son baptême pour avoir part avec le Christ à la vie éternelle.

Regarde aussi la peine de ses proches qui le confie à ta miséricorde : ouvre-lui les portes de ton ciel et viens en aide à chacun de nous.

Luc 12, 35-38.40 : « La vie n’est pas détruite »

Excellence Monseigneur Alexis, encore un deuil une séparation, une douleur provoquée par le départ de vos prêtres et non les moindres. Je ne voudrais pas imaginer la douleur qui travers les profondeurs abyssales de votre âme.

C’est fort de cela Excellence, qu’au nom de tous les agents pastoraux ici rassemblés ainsi que de tous vos diocésains, je viens vous traduire toutes les condoléances de notre famille diocésaine tout en vous disant Yako, Yako, Yako.

A vous chers membres de la famille éplorée, recevez au nom de Monseigneur Alexis ici présent nos sincères condoléances dans l’espérance de la résurrection de notre Patriarche père Francis Yapo YAPO.

Après ces civilités, permettez-moi de dire un mot sur l’évangile que nous venons d’entendre. Jésus nous dit : «  Tenez –vous prêts, c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». C’est ce qui est arrivé pour notre confrère en Christ et en Eglise que nous pleurons depuis le jour où ses yeux se sont fermés pour toujours.

Malade, nous le savons tous, fatigué par le poids de l’âge, le révérend père Francis Yapo YAPO, voyait la vie lui échapper tout en vivant petit à petit un abandon de croyant confiant. Sa foi qui est aussi celle de plusieurs parmi nous lui a do donné la clé pour comprendre ce qui se passait.

Oui ! La vie qu’il avait reçue lui échappait, dis-je, mais il comprenait que cette vie-là n’était pas finie. Partant, par lui et avec lui, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que, le chrétien qui croit en Jésus-Christ ne meurt pas vraiment. Et c’est là notre foi en la résurrection telle que proclamé par la préface des défunts que je cite : « … pour ceux et celle qui croient en toi, Seigneur, la vie n’est pas détruite, elle est transformée et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure dans les cieux ».

Partant, avec Saint Paul, dans son chapitre 14, 7 sa lettre aux chrétiens de Rome, souvenons-nous « qu’aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourrons, nous mourrons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. » Et cette vérité, notre Patriarche l’avait bien compris au cœur de sa vie baptismale en générale et sa vie sacerdotale en particulier.

Mes frères et mes sœurs, la vie que nous avons, nous l’avons reçu comme un cadeau, comme un don ; elle ne nous appartient pas, nous n’en sommes  pas les propriétaires. Elle vient de Dieu par l’intermédiaire de nos parents et elle se continue avec Dieu après notre mort. C’est cela «  vivre pour le Seigneur » et «  mourir pour le Seigneur ». Notre vie appartient à Dieu. Ainsi, Père Francis Yapo YAPO, A Dieu, ton évêque Monseigneur Alexis, ainsi que tous les prêtres et tout le peuple de Dieu rassemblé, confions ton âme à Dieu, à Dieu, nous confions ton histoire ; à Dieu, nous confions tout de toi.

Que le Christ mort et ressuscité se souvienne de toi et de ta consécration. Amen !

 

HOMMAGE A FEU PERE FRANCIS YAPO YAPO A MIADZIN

 Allocution de Monsieur AKPEUBI Elélé Parfait

Excellence Monseigneur TOUABLY Youlo Alexis, évêque d’Agboville et administrateur du diocèse de Yamoussoukro,

Révérends pères vicaires généraux,

Révérends pères,

Révérendes sœurs,

Responsables des confessions religieuses sœurs,

Autorités administratives et pubilques

Distingués chefs traditionnnels

Chers parents de NKoupé, de Zodji et de Miadzin,

Mesdames, mesdemoiselles, Messieures.

Nous voulons au nom de la population de Miadzin et de l’Association des travailleurs ressortissants de Miadzin vous présenter nos condoléances et surtout vous dire merci.

Excellences, Miadzin vous dit yako. Il y a quelques semaines vous étiez à Tabou pour enterrer votre génitrice, aujourdh’hui vous êtes avec nous pour accompagner votre proche collaborateur, le doyen YAPO Yapo Francis.

Excellence, nanan Yapo GBOCHO Hyacinthe, chef du village de Miadzin, nous charge de vous remercier, de remercier tout le clergé pour votre implication dans l’organisation des funérailles de notre patriarche.

Je voudrais aussi profiter de ce micro pour manifester la gratitude, la reconnaissance de la population de Miadzin et de toute la famille du père YAPO à l’endroit de tous ceux qui nous ont apporté soutien moral, matériel et financier.

Nos remerciements vont également à nos frères et sœurs venus d’Andé, de Diapé, d’Adzopé, d’Abidjan, de tous les villages voisins et de toutes les paroisses où le père Yapo a servi.

Nous voulons qu’à tout moment, chacun de nous ait une pensée pieuse pour notre patriarche qui a œuvré pour que le Seigneur soit présent dans nos cœurs à Miadzin. Qu’Odomiga veille sur lui.

Je vous remercie !

 

AKPEUBI ELELE Parfait

Président de l’Association des travailleurs ressortissants de Miadzin

 

Veillée funèbre du père Francis YAPO Yapo 

Dirigée par le père EDI MBOLO Ferdinand, curé de la paroisse Immaculée Conception de Tiassalé.

 

Premier commentaire de texte par le père, Victor KOFFI KRA

 

La lettre de St Paul aux Rm 10,9

Frère et Sœurs dans le Christ,

Nous sommes réunis en cette nuit du jeudi 31 mars 2022 au cours de cette veillée religieuse pour rendre grâce et gloire à Dieu pour tous ses bienfaits en faveur de son humble serviteur le père YAPO YAPO  Francis notre patriarche dans le sacerdoce ministériel, que nous avons particulièrement aimé et apprécié dans notre famille diocésaine et dans toute l’Eglise catholique de Côte d’Ivoire.

Certes cette action de grâce se déroule dans un contexte très particulier de lamentation, de pleur, de larmes, parce que le patriarche nous a quittés. Mais pour nous chrétiens, en ce moment nous ne célébrons pas la mort mais nous célébrons la vie. Car le Dieu en qui notre patriarche a cru et porté son espérance toute sa vie, c’est identifié pour nous dans le buisson ardent en se dévoilant comme le Dieu de la vie et non pas comme le Dieu de la mort. Et c’est pourquoi en face de cette réalité de la mort qui nous plonge dans la tristesse,  la désolation, les pleurs, l’angoisse, nous, les chrétiens, nous célébrons la vie. En effet, convaincu de sa foi au Christ mort et ressuscité, notre patriarche a passé toute son existence et sa vie de prêtre à célébrer la vie en Jésus-Christ et à proclamer cette vie à ses frères et sœurs  pour leur salut en Jésus-Christ. Il a célébré cette vie de bonheur dans l’Eucharistie. Il a même eu et reçu en avant-goût de ce bonheur avec Jésus-Christ en célébrant l’Eucharistie. Et c’est pourquoi cette réalité douloureuse de la mort ne peut nous affliger nous qui sommes des chrétiens à cause de notre foi, de notre espérance en Jésus-Christ, de son amour fort et gratuit pour nous car devant cette réalité de la mort l’Apôtre Saint Paul nous dit que nous sommes les grands vainqueurs.

Cette victoire pour nous sur la mort et qui est aussi la victoire de notre patriarche sur la mort trouve son sens dans quelques passage de l’écriture qui sont les suivants : le premier passage est tiré du livre de la Gn 1, 26-27 et je cite : Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. (….) Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme ». Fin  de citation

Et le deuxième passage est tiré de la lettre de St Paul aux Rm 10, 9 qui dit et je cite : « si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si dans ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé ».

Frères et sœurs, le premier passage tiré du livre de la Gn 1, 26-27 met à nue l’immortalité de l’homme et montrant ainsi que la mort ne saurait être la destruction totale et définitive de l’homme créé à l’image de Dieu. En effet, ce passage montre l’origine de l’homme comme créature de Dieu, créée à l’image et la ressemblance de Dieu et l’application du syllogisme ici montre que si Dieu a créé l’homme à son image et à sa ressemblance et que Dieu est immortel cela voudrait aussi dire en appliquant le syllogisme que l’homme est également immortel comme Dieu puisque créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Aussi le 2ème verset tiré la lettre de Saint Paul aux Romain chapitre 10 verset 9 met-il en relief l’existence d’une vie après la mort comme récompense d’une foi fidèle en Jésus-Christ, une foi proclamée annoncée avec assurance, exactitude, chose qu’a faite d’ailleurs notre patriarche jusqu’au soir de sa vie même dans la maladie, dans la vieillesse toujours disponible pour Jésus-Christ et la mission qui consistait pour notre patriarche d’annoncer le mystère pascal sommet de la foi chrétienne que nous nous apprêtons à célébrer et à proclamer de nouveau à la suite du patriarche pour le salut du genre humain, mission accompli par le patriarche avec beaucoup de fidélité et de disponibilité pour le Christ et son Eglise.

Ainsi, frères et sœurs dans le Christ, nous comprenons aisément cette affirmation de notre Eglise de la vie après la mort, affirmation se trouvant dans la préface numéro 1 qui dit et de cite : « Et si la loi de la mort nous afflige, la promesse de l’immortalité nous apporte la consolation. Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n’est pas détruite elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux. » Fin de citation.

Une affirmation remplie d’espérance qui nous dit où se trouve désormais le patriarche. Le patriarche est avec Jésus-Christ dans le lieu qu’on appelle la vie éternelle. Et cette vie éternelle est définie d’une pour nous dans le livre des sacrements dans la rubrique concernant les funérailles chrétienne précisément dans la prière de recommandation du défunt comme le lieu où il n’y a plu ni deuil, ni larme, ni douleur, mais la joie et la paix, avec ton Fils et l’Esprit Saint, pour les siècles et des siècles.

Oui frères et sœurs, cette vie éternelle c’est la victoire des enfants de Dieu sur la mort, cette victoire du patriarche sur la mort, c’est la célébration su mystère pascal de notre Seigneur Jésus-Christ a sauvé l’homme et a rendu vainqueur sur la mort. Oui le mystère pascal de notre Seigneur Jésus-Christ a sauvé l’homme et l’a établi prince et héritier du Royaume de notre Seigneur Jésus-Christ.

Frères et sœurs, au moment où nous pleurons le départ de notre patriarche de père YAPO YAPO Francis nous somme entraîné à rendre grâce à Dieu pour sa foi, sa charité, sa disponibilité et son engouement à servir Dieu et les hommes ses frères, pour l’annonce de la bonne nouvelle dont il a été le missionnaire de notre Seigneur Jésus-Christ dans son Eglise.

Nous rendons grâce pour sa foi et pour le service qu’il a rendu à l’Eglise universelle de Jésus-Christ particulièrement dans ses derniers jours à l’église diocésaine d’Agboville.

Que par la miséricorde de Dieu, le père YAPO YAPO Francis, notre patriarche repose en paix, dans la paix de notre Seigneur Jésus-Christ et reçoit par lui la récompense des serviteurs fidèle ; le Royaume de Dieu.

Amen !

 

Deuxième commentaire par le père Eugène ACHI SEKA

Excellences,

Révérends Pères, révérends frères, révérendes sœurs,

Chers frères et sœurs,

Voici déjà quelques semaines que nous avons appris la triste nouvelle du décès de notre vénéré doyen, l’abbé Francis YAPO YAPO. Bien que rassasié de vie en référence à l’espérance de vie sous nos tropiques africaines et selon les critères bibliques de la longévité (cf. Ps 90, 10), son départ de cette terre nous attriste profondément. Qu’est-ce qu’il nous manquera ce prêtre à la frêle silhouette bien remarquable, à l’allure timide et hésitante du fait du poids de l’âge, mais toujours abonné aux rendez-vous des rassemblements des prêtres. Nous aurons tant voulu le garder encore parmi nous pour bénéficier de son expertise humaine, sacerdotale et pastorale. Cette nuit, nous voulons, en église, saluer sa mémoire pour le beau témoignage de vie sacerdotale et de service pastoral, mais aussi d’engagement culturel, qu’il nous laisse au terme d’une vie profondément nourrie par sa foi en Jésus-Christ mort et ressuscité et sa conviction inaltérable en la fraternité sacerdotale.

En effet, avec le décès de notre doyen, c’est un tronc notre identité commune de prêtre qui est sectionnée, c’est un pan de l’histoire du sacerdoce en pays akyé mais également de la fraternité sacerdotale en Côte d’Ivoire qui s’écroule ainsi dans le fleuve sans cesse tumultueux de la vie. C’est toujours déchirant de perdre un doyen de la stature du Père Francis YAPO YAPO. Tant de souvenirs, à l’occasion, se font vivaces et ceux qu’on croyait formatés par le temps sont portés à la surface des mémoires, comme pour refuser l’implacable réalité et rester ainsi accroché à quelque chose d’indicible qui nous tienne debout dans cette nouvelle conjecture de notre existence commune en tant que peuple, en tant que prêtres. C’est le lieu pour moi d’exprimer toute ma compassion aux éplorées : famille biologique, famille sacerdotale, famille paroissiale, famille, culturelle. A tous et à chacun, je dis ma proximité. Toute la communauté chrétienne ici rassemblée se tient à vos côtés au moment où s’ouvrent pour notre vénéré doyen d’âge les portes de l’éternité bienheureuse avec Dieu notre Père. Avec vous, j’implore la miséricorde de Dieu pour qu’il connaisse la joie et la paix dans la Patrie céleste. Je ne vous oublie pas dans mes prières. Que le Ressuscité de Pâques vers qui se tournent nos regards en ces heures de tristesse vous tienne par la main pendant que vous traversiez cette vallée de larmes et de chagrin.

Toutefois, bien chers frères et sœurs, au-delà de cette souffrance à laquelle nous communions tous cette nuit, il nous faut bien nous complaire dans l’action de grâce au Seigneur tant notre bien aimé patriarche a marqué notre histoire commune des empreintes du témoignage éloquent de sa vie dans ses différentes composantes de prêtre, de frère et de serviteur. Divers témoignages à ce sujet s’accordent pour souligner la grandeur de cœur exceptionnelle de l’abbé Francis dont l’excellence dans l’exercice de ses différentes fonctions pastorales et sociales faisait de lui un modèle achevé du vieillard que chante l’anthropologie africaine, richesse humaine qui doit continuer d’inspirer nos sociétés africaines en quête d’identité et d’authenticité culturelle et à transmettre aux jeunes générations. Pour lui, la vie était un tout alliant tout aussi fidélité à une ligne de conduite, celle du prêtre, à une conviction, celle du bien-fondé de la fraternité sacerdotale, ainsi qu’au témoignage évangélique, familial et social. C’était un tout indissociable et non un ensemble de compartiments étanches et juxtaposés les uns aux autres, sans véritable lien, au point d’en privilégier l’un ou l’autre au gré des intérêts du moment ou des urgences de l’heure. Il savait les agencer en un tout harmonieux qui faisait de lui un prêtre au sens plein du terme dont la probité et la notoriété faisaient l’unanimité autour de sa personne et la caution morale et spirituelle de la fraternité des consacrés akyé. Ce qui justifie tout son poids social et les honneurs dus à son rang.

La vie du doyen Francis était à la fois une catéchèse et une pédagogie. Une catéchèse de la fraternité sacerdotale. Le Père Francis avait en effet un sens aigu de la fraternité sacerdotale au point d’en faire une composante essentielle de sa vie de prêtre. Ce qui le portait à répondre présent partout où se rassemblaient ses confrères et à participer activement aux travaux et échanges, avec des interventions très pragmatiques et directes, sans déguisement conventionnel ou linguistique, dans un style bien à lui, qui ne manquaient pas de provoquer le rire de l’assemblée. Pour lui, la fraternité est un don qui nous est fait de vivre ensemble à cause de Jésus et de l’Evangile. Aussi le sacrement de l’Eucharistie, en son sens, est-il indissociable du sacrement du frère. Cette catéchèse de la fraternité était enseignée avec une pédagogie de la simplicité, de l’accueil et de l’amour des prêtres, quels qu’ils soient, et de la présence effective et affective.    

En somme, la vie de notre regretté doyen s’est voulue un ostensoir incarné des valeurs cardinales qui caractérisent le vieillard dans le contexte de nos sociétés africaines gérontocratiques, c’est-à-dire l’ancien, dépositaire du savoir lourd et profond, garant de la tradition, de la stabilité sociale, à la fois par la vertu de son exemple et la puissance de sa parole. D’où son rôle d’inspirateur, de juge et d’arbitre par excellence. Le Père YAPO YAPO ne pouvait que rejoindre la Vie. Celle de Celui qu’il a servi et aimé de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, en servant l’Eglise et les hommes, avec la main sur le cœur et le cœur dans la main. C’est-à-dire avec honneur et charité. Serviteur bon et fidèle, repose désormais de tes peines car les œuvres te suivent. Entre dans la joie de ton Maître, en jubilant à l’image du vieillard Siméon. Quant à nous, chers frères et sœurs, portons aux patrimoines de nos vies humaines le beau témoignage de vie que nous laisse notre regrettée nana. Il est désormais installé dans le sanctuaire de nos mémoires reconnaissantes, à l’abri des érosions du temps.

Je voudrais continuer par le plaidoyer en faveur des vieillards dans notre société soumise au rythme effréné des changements sociaux. En effet, de nouvelles règles de promotion sociale, la déliquescence de la solidarité, l’éclatement de la famille et bien d’autres causes installent les vieillards dans un inconfort social qui les pousse à la périphérie de la société actuelle et contribuent ainsi à leur retraite et leur mort sociales précipitées. L’image fortement idéalisé du noble vieillard africain se détériore chaque jour davantage un peu plus pour devenir le symbole du sorcier rejeté, livré à la solitude et à la précarité. Les jeunes générations ont trouvé de nouveaux maîtres : les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ils n’accordent plus d’intérêt à ces éloquentes bibliothèques humaines ambulantes qui maintenaient à flots nos sociétés traditionnelles.

Mes frères, le statut de la personne âgée est une construction culturelle adossée à l’importance accordée à nos systèmes symboliques. Nous pouvons toujours faire un « bon usage » des personnes âgées ; c’est une question de choix sociaux. Etre vieux, contrairement à ce que diffuse la culture actuelle, c’est moins une question de performances naturelles que de performances affectives et sociales. Qu’il nous soit donné à tous la conscience et les dispositions pour préserver ainsi les personnes âgées d’une mort sociale prématurée, comme l’ont su bien le faire le Père Pacôme et ses confrères de la paroisse d’Adzopé que je voudrais saluer cette nuit.

Que par la miséricorde de Dieu, notre cher et admirable doyen, le Père Francis YAPO YAPO, repose en paix. Son œuvre et son témoignage l’accompagnent.

 P. Eugène ACHI SIKA

HOMELIE MESSE DE REQUIEM DE FRANCIS YAPO YAPO

 « Il n’est pas ici, il est ressuscité.. » Luc, 24,6

Excellences,

Il a plu au Seigneur Dieu, le Maître des temps et de l’histoire, le père de toute destinée humaine de rappeler vers ses demeures éternelles son serviteur YAPO Yapo Francis.

A vous Excellence Monseigneur Alexis, nous présentons nos condoléances émues. En moins d’un mois, l’on porte en terre deux êtres qui vous sont si chers : d’abord votre mère, inhumée le 04 mars dernier et aujourd’hui, votre fils, le père YAPO Yapo Francis.

A vous chers confrères du presbyterium d’Agboville et de la fraternité des consacrés Akyés, Yako ! Notre doyen, notre patriarche s’en est allé. Mais aujourd’hui où le verbe fut fait chair et habit parmi nous, du jour où le dernier Adam abrogea la sentence portée contre le premier ; du où le Seigneur anéantit notre mort par sa mort et ressuscita des enfers le troisième ; la mort cessa d’être un objet d’effroi pour les croyants.

L’on ne craint plus le déclin du jour, parce que le soleil levant parait au ciel.

Ecoutons donc plutôt la voix véridique de l’ange qui nous dit dans l’Evangile que nous venons d’écouter : « pourquoi cherchez vous le vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » (Luc 24,5). Et au Christ Lui-même de nous dire en Jn11, 25 : « Je suis la résurrection et la via vie, celui qui croit en moi, quand même, il serait mort, vivra, et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais »

Cette parole n’a rien d’ambigu : » Quiconque croit au Christ et garde ses commandements, vivra, même après sa mort ».

Frères et sœurs, le Christ n’est pas en train de nous dire que seuls ceux qui croient en lui ressusciteront, non ! Il offre la résurrection au genre humain, qu’on soit chrétien ou non, qu’on soit athée ou que sais-je encore.

Oui, nous ressusciterons tous ! Cependant, l’on pourrait ressusciter pour la vie éternelle ou pour la mort éternelle. C’est ce que le Seigneur Jésus affirme avec force en JN. 5,29 : «  ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection qui mène à la vie éternelle ; ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection qui mène au jugement… » C’est-dire la mort éternelle. Oui, ceux qui auront fait le bien, parce qu’ayant cru au Christ et gardé ses commandements connaitrons une résurrection bien heureuse. Or le Père YAPO Yapo Francis est tombé amoureux du Christ, il a mis sa foi en lui au point d’être configuré à lui par le sacrement de l’ordre.

Par ce sacrement, il est devenu Alter Christus, c’est-à-dire un autre Christ, mieux il est devenu Ipsé-Christus c’est-à-dire le Christ lui-même.

Si donc l Père YAPO Yapo Francis, l’autre Christ, mieux le Christ lui-même meurt, la mort pourrait-elle le retenir ?

Oui, frères et sœurs, Jésus-Christ est pour nous, et le salut durant notre vie terrestre, et la vie à notre départ d’ici-bas. Saint peut donc affirmer avec foi et espérance dans sa lettre aux philipiens 1,21 que pour lui vivre, c’est le Christ et mourir lui est un gain.

Excellence, révérends pères, révérendes sœurs, chers frères et sœurs,

De même que notre Seigneur Jésus-Christ est Parole de Dieu donnée au monde ; « c’est au commencement était le Verbe… en lui était la vie et la vie était la lumière des hommes et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous… » Jean. 1,1

De même le prêtre, l’autre Christ, le Christ lui-même est Parole de Dieu donnée aux hommes de notre temps.

En l’espèce, loin de faire un panégyrique, le Père YAPO Yapo Francis en tant que parole de Dieu donnée aux hommes de notre temps, nous a enseigné, de par sa vie :

-         La fidélité : la fidélité en tout, surtout à ses engagements sacerdotaux ; missionnaire infatigable qui a parcouru le diocèse d’Abengourou, d’Abidjan, de Yopougon et d’Agboville en passant par le Canada.

-         Homme intègre et franc et d’une ponctualité rigoureuse ;

-         L’esprit de pauvreté qui l’amenait à toujours bien entretenir ce qu’il avait ;

-         Grand bâtisseur : les presbytères de Tiassalé et d’Affery sont ses œuvres.

Chers frères et sœurs, l’Homme fut également un phénomène.

En effet, un lundi matin, c’était en 2012, alors que nous étions au petit déjeuner ici même au presbytère, le Père nous informe qu’il part à la maison d’assurance auto ; surpris, je lui demande : »doyen, le délai de l’assurance est-il déjà échu ? », Non père curé » me répondit-il «  Mais ça fait plus de 40 ans que je conduis sans avoir fait un seul accident de la circulation, il est temps que l’assurance m’indemnise » Nous avions tous éclaté de rire, rires que nous avions dû étouffer rapidement vu qu’il était très sérieux.

Une autre fois, nous l’avions vu revenir d’Abidjan le visage complètement fermé. « Doyen, qu’est-ce qui se passe ? » «  Les gens ont l’art de savoir énerver l’homme » « mais c’est quoi doyen ? »

« Je suis allée renouveler mon permis de conduire toute catégorie, voici que pour mon acuité visuelle ils me font lire les A, B, et C que je n’arrivais pas à distinguer correctement et ils me disaient qu’ils peuvent plus renouveler le permis, alors je leur dis : en bon ! Pas croyable, s’il faut que j’aille jusqu’au Ministre du transport, je le ferai ! Parce que vous croyez que ce sont vos petits A, B et C que je rencontre sur la route ? Non, ce sont les hommes, les voitures et arbres et là, je les vois bien »

Chers frères et sœurs !

Hic Est Homo, voici l’Homme, un homme extraordinaire.

Nous rendons grâce au Seigneur de nous l’avoir donné Maintenant qu’il le rappelle à lui, qu’il lui donne le bonheur de prier pour nous qui continuons notre marche sur terre.

Excellences, Révérends, Révérendes, chers frères et sœurs,

Merci à tous !

P BONI Martial

Vicaire Général

 

MESSAGE DU CARDINAL

Son Excellence

Monseigneur Alexis TOUABLY Y.                                                                                             

Evêque d’Agboville

Côte d’Ivoire

 

Objet : condoléances

                  

Excellence,

Et cher Frère

J’ai été informé par mes collaborateurs de la nouvelle du rappel à Dieu de notre cher frère, le père YAPO Yapo Francis, valeureux serviteur de votre diocèse. Etant, moi –même hors du pays, j’ai demandé qu’un mot de condoléances vous soit adressé en mon nom et en celui de tout le presbyterium de l’Archidiocèse d’Abidjan.

Depuis le lieu où je me trouve, je voudrais venir encore, par la voix de mon Vicaire Général, Monseigneur Jean Pascal Thaddée SEKA SEKA, que j’envoie me représenter aux obsèques, vous traduire mon affection et ma proximité fraternelle face à ce deuil qui frappe votre diocèse et l’Eglise Catholique de Côte d’Ivoire.

Je vous réitère, en mon nom personnel et au nom de tout le clergé d’Abidjan, nos sincères condoléances. Veuillez être notre interprète auprès de tous vos diocésains et de tous les membres de la famille du défunt en leur transmettant également nos condoléances.

Je prie pour le Père Francis afin que le Seigneur de souvienne de lui et lui accorde le repos et la joie éternels. Je prie aussi pour vous afin que dans ce deuil, le clergé d’Agboville reste uni autour de son pasteur que vous êtes.

Fidèles et fraternelles affection

  + Jean-Pierre Cardinal KUTWA

 Archevêque d’Abidjan