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LE DIMANCHE DES RAMEAUX FETE A LA PAROISSE SAINT JEAN – PAUL II D’ABIDJAN ANGRE 8è TRANCHE

« Soit béni, toi qui vient au Nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux. (Mt. 21,9)

Les chrétiens catholiques du monde entier ont célébré ce 10 avril 2022 la fête de la PASSION DE NOTRE SEINGEUR JESUS – CHRIST, appelée communément le DIMANCHE  DES RAMEAUX.

C’est une fête qui très appréciée par les chrétiens catholiques ivoiriens en raison des rameaux élevés accompagnés des beaux chants de l’entrée triomphale de Notre Seigneur Jésus – Christ à Jérusalem.

A l’instar de toutes les paroisses, la paroisse Saint Jean – Paul II d’Abidjan Angré 8è tranche a fêté le Dimanches des Rameaux.

 

Le curé, le père Mathias AGNERO, officiant principal a, selon la liturgie de la messe, béni les rameaux à l’entrée de l’église. Après cela, la procession du célébrant avec les enfants de chœur, les ministres extraordinaires de la communion et les lecteurs s’est faite sous le chant de l’entrée triomphale de Notre Seigneur Jésus – Christ à Jérusalem.

A la suite de la lecture de la Passion de Notre Seigneur et l’homélie, la messe a poursuivi son cours normal.

Les fidèles paroissiens venus nombreux ont été heureux de vivre cette belle messe des Rameaux qui ouvre la Semaine Sainte qui s’achèvera à Pâques, jour de la résurrection de Notre Seigneur Jésus – Christ.

 

Père Jean – Baptiste DIAHOU

 

Paroisse St Jean Paul II Angré 8e Tranche / Homélie du Dimanche des Rameaux et de la Passion

Lc 19, 28-40; Is 50, 4-7; Ps 21; Ph. 2, 6-11; Lc 22, 14 – 23, 56 (Abbé M’BESSO Olivier Guy-Serge) Durée 8mn45s

Frères et sœurs, nous voici parvenus au seuil de la semaine sainte avec cette célébration du Dimanche des Rameaux et de la passion. Comme la foule, au jour où Jésus fit son entrée à Jérusalem, pleins de joie nous avons chanté et acclamé le Roi de gloire avec ces paroles de l’Antienne d’ouverture : « Qu’il entre le Roi de gloire… le Seigneur Dieu de l’univers, c’est lui le Roi de gloire ». Et voici que quelques instants après, prenant place dans l’Eglise, il nous est donné d’entendre, non pas des lectures qui font écho de cette allégresse, mais plutôt des textes qui relatent la Passion du Christ. Quel contraste ?

Eh bien ! chers frères et sœurs c’est là le contraste que nous présente cette liturgie du dimanche des Rameaux et de la Passion. Ce contraste, manifesté dans la juxtaposition des événements de la gloire et de la croix au cœur de cette liturgie du dimanche des rameaux, rappelle fort bien les événements qui auréolèrent le mystère pascal du Christ depuis son entrée triomphale à Jérusalem jusqu’à sa passion mort et résurrection. Déjà l’Evangile entendue avant la bénédiction des Rameaux nous a planté le décor. Six jours avant la fête de la paque juive, « Jésus parti en avant pour monter à Jérusalem. Approchant de Betphagé et de Béthanie, il envoie deux de ses disciples pour les préparatifs de cette entrée à Jérusalem ». Contre toute attente, le Roi de gloire se choisi pour monture, non un cheval ou une mule, des bêtes de somme de luxe. Mais bien un ânon, le petit d’un âne, signe de l’humilité de l’abaissement qui le caractérise. Pourtant même cette monture si modeste n’empêche pas la foule, à son entrée dans la ville, de l’acclamer dans une véritable scène de liesse au point que quelques pharisiens qui se trouvaient dans la foule demandent à Jésus de réprimander ses disciples. Mais pour Jésus qui a conscience qu’il entre dans son heure, il n’est point question d’empêcher la foule qui l’acclame : « même s’ils se taisent (dit-il) les pierres crieront ». Oui ! tout semble indiquer que Jésus est engagé dans le processus de sa glorification. Ni les invectives des pharisiens, ne peuvent l’arrêter. Jésus a bien conscience qu’il entre à Jérusalem pour y vivre sa passion. Il a conscience que son heure, celle de sa glorification, pointe à l’horizon, et que cette heure doit inéluctablement passer par la croix. Mais cette foule en liesse, semble se méprendre sur la royauté et la gloire de Jésus. L’Israël du temps de Jésus attendait en effet un Messie-roi, libérateur de la domination romaine telle en témoigne l’acclamation « Hosanna ! fils de...» littéralement traduit par « sauve-nous Fils de David ». Mais Jésus qui entre triomphalement dans la ville sainte se sait investit d’une mission plus grande : celle de sauver l’humanité entière de l’esclavage du péché. Son incarnation, sa mission de même que tout son ministère publique trouvent la plénitude de leurs sens dans cette heure de sa glorification. C’est bien pour cette heure qu’il est venu. Mais sa royauté et sa gloire comme le révèlent les textes de ce jour passent par l’humilité et l’abaissement manifesté dans l’acceptation de la croix.

En nous faisant entendre dans la première lecture de ce jour un extrait du 3e chant du serviteur souffrant du prophète Isaïe, la liturgie avait bien en vue de nous faire entrevoir dans l’image de ce serviteur du Seigneur, celle du Christ qui endure et assume avec une totale confiance au Seigneur, toutes les souffrances et humiliations : « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ».  Et de fait, la tradition a très vite vu dans ce 3e chant du serviteur souffrant et dans le Ps 21 qui fait écho à ce chant, une préfiguration de la passion du Christ. Tel l’agneau conduit à l’abattoir, le Christ, dans le récit de la passion n’a pas dédaigné de porter sa croix, pour notre salut.

Chères frères et sœurs, il y a ici une vive interpellation à reconsidérer le sens profond de la croix dans notre vie Chrétienne. Pour le Christ, la croix n’est pas qu’un instrument de supplice mais un moyen de salut. Puisque notre vie chrétienne est avant tout une ‘‘sequela Christi’’, une marche à la suite du Christ, et donc une imitation du Christ, nous devons à notre tour apprendre à accueillir les croix et les épreuves de notre vie avec une confiance totale en Dieu, mais également les transformer en moyen de salut. En effet, la Croix, ce grand mystère de notre foi chrétienne, par lequel le Christ nous a acquis le salut, ne peut donc être supprimé de la vie du Chrétien comme le veulent aujourd’hui tous ces courants qui proclament un évangile de la gloire et de la prospérité au détriment de la croix et de la souffrance. Frères et sœurs, la croix et la souffrance font bien partie de l’existence humaine. En les assumant dans son mystère pascal, jésus leur donne un sens nouveau : la croix, acceptée par amour, comme dans le récit de la passion du Christ est toujours source et moyen de salut et de glorification. C’est bien Cette conviction, qui était celle du Christ, que laisse transparaître tout le récit de la passion entendu ce jour.

De l’institution de l’Eucharistie, à la mise au tombeau, en passant par les épisodes de la trahison de Juda, du reniement de Pierre, de l’Agonie au mont des oliviers, de l’arrestation et de la crucifixion, le récit de la passion du Christ entend nous rappeler que c’est bien par un amour incommensurable, un abaissement une humilité et une obéissance totale et confiante que le Christ a volontairement accepté la croix et nous a acquis le salut.

C’est pourquoi la relecture des événements du mystère pascal, admirablement déclamé par l’apôtre Paul dans une véritable hymne christologique (dans la 2e lecture de ce jour) doit demeurer pour nous une invitation à imiter l’amour l’humilité, l’abaissement et l’obéissance du Christ. Car lui qui était de condition divine, s’est abaissé, se faisant obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix pour le salut du genre humain.

Frères et sœurs alors que nous nous acheminons allègrement vers la célébration de ce qui constitue le centre de notre foi : le mystère pascal du Christ, le récit de la Passion du Christ, entendu en ce premier jour de la semaine sainte résonne comme une invitation à imiter l’amour et l’abaissement du Christ. A quelques jours du triduum pascal, l’occasion nous est encore donnée pour revisiter notre marche et notre engagement à la suite du Christ et reconsidérer nos résolutions prises au début de ce temps de carême. Avons-nous su à l’instar du Christ accueillir avec humilité et obéissance les croix et épreuves que nous présentait parfois la vie ? avons-nous su vivre le jeûne le partage et la pénitence comme moyen de nous dessaisir de nous pour nous ouvrir au christ et à nos prochains? Saisissons l’occasion que nous offre cette semaine sainte pour redoubler d’ardeur et refaire nôtre l’invitation du Pape François à faire de ce carême 2022 un temps propice pour faire sans cesse le bien. Car c’est pour notre bien et pour celui de l’humanité entière que le Christ a vécu sa passion jusqu’au don de sa vie en croix.  Que cette célébration eucharistique nous obtienne la grâce d’imiter sans cesse l’amour sponsal et oblatif du Christ, et nous engage à une conversion sincère pour bénéficier pleinement des fruits de son mystère pascal.