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JOURNÉE DU SACERDOCE DU CLERGE D’ABIDJAN

Chaque année, en début de la Semaine Sainte, les prêtres de l’Archidiocèse d’Abidjan se retrouvent pour la Journée de Sacerdoce.

Ce lundi 03 Avril, Lundi Saint, c’est le Centre Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Bingerville qui accueille les prêtres avec le programme suivant :

- 8h30 : Arrivée - mise en place

- 9h        :       Chapelet 

- 9h20 : Office du milieu du jour

- 9h30 : Enseignement 

- 10h30 : Exposition du Saint-Sacrement suivie des confessions individuelles

*11h30 : Chemin de croix 

*12h15 : Messe

*13h15 : Repas festif

*16h      : Départ 


 Prédicateur : Mgr Jean-Baptiste AKWADAN 

RECOLLECTION DU CLERGER LUNDI SAINT 3 AVRIL 2023

Thème : « Le prêtre, à l’image de Jésus ».

En cette semaine sainte, deuxième semaine de la Passion, tous les regards sont tournés vers Jésus qui, à l’instar des Rois d’Israël, a fait son entrée triomphale à Jérusalem.
Nous aussi, ses prêtres, sommes rassemblés en ce lieu pour tourner nos regards et nos cœurs vers lui afin de contempler son mystère.
- I- En Jésus Christ, image du Dieu invisible, Dieu se révèle totale-ment.
- II- Dans Le prêtre, Jésus Christ se révèle totalement.


I- Jésus Christ, l’image du Dieu invisible.
Dans Jean 7, 25-29, nous voyons quelques habitants de Jérusalem discu-ter entre eux à son sujet. Connaissant leurs inquiétudes, il dit ouverte-ment : « vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? ».
« Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, Lui que vous ne connaissez pas. Moi je le connais parce que je viens d’auprès de Lui, et c’est lui qui m’a envoyé ».
Ainsi se présente-t-il à nous dans son humanité comme l’unique et par-faite image du Dieu invisible. (Col 1, 15) ; (Jn 5, 17…30). En lui Dieu est complètement, et j’allais dire, totalement révélé ; disons mieux : en Jé-sus Christ, Parole d’Amour qui sort de la bouche du Père, l’Amour s’est totalement manifestée dans sa Vérité.

La personne du Seigneur Jésus réunit des gloires innombrables que nous, les humains, ne pouvons que contempler et admirer partiellement Nous trouvons, dans le Nouveau Testament, bien des passages qui nous en parlent, en particulier : Jean Jn 5, 20 ; 1 ; Colossiens 1 et Hébreux 1. Il est évident qu’il y en a encore beaucoup d’autres qui pré-sentent la personne de notre Sauveur, spécialement dans les évangiles.

« Personne n'a jamais vu Dieu » (Jean 1, 18)
Dieu est invisible, puisqu’Il est esprit.
Il n’est pas seulement invisible, mais Il « habite la lumière inaccessible » (1 Tim. 6 : 16). Nous pouvons ainsi nous demander s’il est conforme à sa nature de se révéler, ou autrement dit, Dieu devait-Il se révéler ? Dieu est éternel mais pas statique ; il est un mouvement perpétuel d’Amour, et, dit avec révérence, repose en lui-même. Il est auto-suffisant et n’a besoin de rien. Cela s’est vérifié dans le temps que nous appelons – à défaut d’autre mot – « l’éternité passée ».

Pourquoi Dieu s’est-Il alors manifesté ?
Il y a au moins deux passages de la Bible qui nous en donnent l’explication :
- Proverbes 8, 29-31 : « Quand Dieu décrétait les fondements de la terre : j’étais alors à côté de lui son nourrisson (artisan) ; j’étais ses délices tous les jours… mes délices étaient dans les fils des hommes ». Il ressort que dès l’éternité Dieu pensait avec joie qu’un jour il y aurait des êtres humains créés par Lui et qui auraient communion avec Lui.
- Jean 4, 23 : « Mais l’heure vient, et c'est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité ; et en effet le Père en cherche de tels qui l’adorent ». C’était le désir de Dieu le Père d’être adoré volontairement par ses créatures.

Dieu complètement révélé en Jésus Christ, « l’image du Dieu invisible »
« Rendant grâces à Dieu le Père qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a …transportés dans le Royaume de son Fils bien-aimé. Lui est l’image du Dieu invisible » (Col. 1, 12-15).
« Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1, 18).

Dieu s’est donc réellement révélé.
Qui s’est chargé de cette tâche ? Le Fils. Il est l’image du Dieu invisible et a pleinement démontré qui est Dieu. Certes, durant les temps de l’Ancien Testament, il y a eu des hommes qui ont pu savoir qui était Dieu. Dieu s’est présenté à Abraham comme « le Tout-puissant » (Gn. 17, 1). Il s’est révélé à Moïse comme « le Dieu de l’alliance » (Ex. 6, 3-4). Élie l’a trouvé dans « une voix douce, subtile » (1 Rois 19, 12), qui nous fait penser à la grâce de Dieu. Ce n’étaient toutefois que des révé-lations partielles de Dieu. Nos ancêtres Akan l’ont bien évidemment connu bien avant la christianisation comme « le bien qui me parle » « YAN-MIEN-KAN (YANKAN ; YANMIEN).
Ce n’est que quand le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, est venu comme homme sur la terre que Dieu s’est complètement révélé dans sa per-sonne, sa parole, ses actes.
Cela est très important pour l’inculturation de Jésus Christ dans les us et coutumes porteurs de notre relation à Dieu (l’espérance) et aux créa-tures (charité).
C’est donc en Jésus Christ que nous pouvons reconnaître la vérité de Dieu.
Nous savons par la première épître de Jean que « Dieu est lumière » (1, 5), c’est-à-dire qu’Il est saint, et qu’Il est aussi « amour » (4, 8), et par révélation « Mouvement perpétuel d’Amour qui génère l’espérance et la charité ». Lumière et sainteté sont deux caractères que nous, êtres hu-mains, n’arriveront jamais à réunir. Le Seigneur Jésus seul a manifesté les deux au cours de sa vie humaine, et particulièrement, par sa mort sur la croix.
En effet Seul le Seigneur Jésus peut être l’image parfaite de Dieu, vu qu’Il doit être Dieu lui-même, étant donné que Dieu habite la lumière inaccessible à l’homme.
Il est en outre nécessaire que la Personne du Verbe de Dieu soit simulta-nément Homme, faute de quoi, nous, comme êtres humains, ne pour-rions reconnaître et comprendre cette image. Notre Sauveur est donc en même temps Dieu et Homme, le resplendissement de la gloire de Dieu. Il est la Vérité ; en lui, nous pouvons admirer ce que Dieu est en lui-même, Amour, et ce qu’il est dans sa relation avec l’homme (Celui qui perpé-tuellement génère l’espérance et la charité).
Néanmoins, le Christ n’est pas seulement le représentant de Dieu, mais Il est Celui qui nous a donné la vie en mourant, et que Dieu a glorifié, puisqu’Il a trouvé en Lui tout son plaisir : il est la vie même de Dieu, c’est-à-dire Justice de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plait, ce qui est parfait. « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : tout cela était très bon » Gn. 1, 31.
D’après M. Seibel

II- Le sacerdoce du prêtre, c’est l’Amour de Jésus : Dans Le prêtre, Jésus Christ se révèle totalement.

Face à la réplique que Jésus donne aux questionnements des gens dans Jean 7, 25-29, nous prêtres, quelle réponse donnerions-nous si elle nous était adressée ? En fait elle nous est adressée ici et maintenant, assortie en même temps d’une réponse qui nous définit dans notre propre relation avec lui :
Le prêtre est à l’image du Christ dans le sens que le prêtre, par vocation au sacerdoce ministériel, est rendu digne et capable de nous tenir devant le Père pour le servir en déployant pour le temps de ce monde créé, jusqu’à ce que le Christ revienne, sa vie dans son humanité sacerdotale, car c’est lui le seul « Grand Prêtre qu’il nous fallait » (Hb 7, 26-27), sacerdoce dont le sommet s’est achevé dans son « Heure » : Passion-Mort-Résurrection : révélation pleine et parfaite de l’Être d’Amour qu’est le Père.
L’offrande de la passion et de la mort qui se sont emparées de Jé-sus, afin de devenir dans la résurrection un pain et une source de vie pour tous les hommes, et dont nous allons demain célébrer le mémo-rial, est cette offrande, faite par avance depuis le premier instant de l'Incarnation à travers tous les faits et gestes de sa vie accomplis parfai-tement dans l’acte sacerdotal suprême de « l’Heure », et pour laquelle il nous a dit : « Faites cela en mémoire de moi », sa vie humaine toute entière jusqu’à son « Heure », est son sacerdoce, sa mission sacerdotale qu’il nous lègue pour que nous la vivions et la déployions comme un exemple qu’il nous donne pour la vie et le salut du monde.
C’est à l’instant de son « Heure », qu’il a ressaisi toute sa vie hu-maine pour l'offrir au Père. Elle était tout entière présente à sa cons-cience. Il a accompli jusqu'au bout « l’œuvre » pour laquelle il était sur la terre. Le sommet fut sa mort, en s'arrachant à son existence hu-maine, en se la laissant arracher, en assumant « jusqu'au bout » son rôle de « tenant-lieu » de l'humanité pécheresse et mortelle dans un acte absolu d'amour et de don de soi qui, en l'identifiant avec elle, l’a fait tout entière revenir au Père avec Lui.
« Revenir au Père », oui ! Là est le sens profond de ce qui s’était passé et que nous allons commémorer, là était la puissance nouvelle qu'il donnait à la mort en l'assumant, là est l'amour suprême, « le plus grand amour », qui fait de la souffrance et de la mort, non plus un châ-timent, mais une offrande volontaire et alors un chemin vers la pléni-tude de la vie, la vision bienheureuse de notre ressemblance à Dieu (cf. 1Co 13,12 ; 1Jn 3, 2).
Voilà tout le sens du sacerdoce ministériel des prêtres que nous sommes et qu’il nous est donné de contempler en cette Semaine Sainte.
Le prêtre à l’exemple du Christ dans son humanité, de l’incarnation à la résurrection : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19) ; « c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez comme j’ai fait » (Jn 13, 12-15) :
Ainsi est-il, bien avant sa conception dans le sein de sa mère (Jr 1, 5), dans sa naissance, en passant par l’éveil de sa vocation sacerdotale mi-nistérielle, jusqu’à l’offrande de sa vie dans sa mort-résurrection.
-Le sacerdoce de Jésus, unique mouvement du Retour au Père par la passion, la mort et la Résurrection : ainsi le sacerdoce du prêtre dans son humanité doit être une pastorale qui ramène le peuple de Dieu à son Père.
-Jésus éprouve à Gethsémani l’acceptation d’un déchirement : ainsi la prière du prêtre comme une offrande de soi, acceptation d’un déchi-rement pour le peuple à conduire au Père dans le Fils.
-Jésus ressent la Volonté du Père comme une déréliction, suscitée par la croix : « Non pas ma volonté, mais la tienne » ; ainsi le prêtre pasteur dans ce temps de la synodalité porte ses fidèles comme une croix bien-aimée qui lui fait « sentir l’odeur des brebis ».
-Jésus s'abandonne entièrement au Père : « Père, en tes mains, je re-mets mon esprit », dans l'acte suprême du renoncement à soi, de l’offrande de soi : ainsi le prêtre dans une confiance totale en Dieu à qui il remet, par les trois conseils évangéliques, ses sens, ses droits et sa vo-lonté
-Jésus Entre triomphalement dans la Gloire divine, dans l'état de trans-parence parfaite à la Divinité, : ainsi l’aboutissement dans la gloire de la foi, l’espérance de la Résurrection et la charité du prêtre.
Toute la vie sacerdotale du prêtre constitue un même acte intérieur qui traverse et inspire tous les moments de sa vie humaine qui ne font qu'un mouvement s'achevant dans le « Retour au Père » comme en son terme éternel. Ainsi s’exprimant la sainteté du prêtre.

Concrètement, Dieu est efficace dans la vie des hommes par ses sacrements, signes de son Amour.
Aussi, par l’Eglise, c’est-à-dire par la personne du prêtre et par les sacrements, c’est-à-dire l’activité pastorale et cultuelle, le prêtre assure au monde la présence de Jésus christ afin pour qu’il révèle le Père au monde.
Le prêtre, image de l’image parfaite du Père, Jésus Christ, est appelé à révéler pleinement Jésus Christ en portant, par l’exercice de la pastorale et du don des sacrements par lesquels Dieu est efficace dans la vie des hommes, l’accomplissement du dessein d’amour par lequel Jésus a pleinement révélé le Père. Ce sacerdoce ministériel requiert du prêtre le don généreux de toute sa personne.
Ainsi le prêtre à l’exemple de JESUS
Dans son action salvifique envers :
Les malades ; les décès ; les Pécheurs ; les possédés ;
Les enfants ; les femmes ; les pauvres ; les faibles ; les riches ;
Dans ses vertus :
Homme de disponibilité ; homme de proximité ; homme de discrétion ; homme d’amour et de vérité ; homme de justice ; homme de liber-té pour la vérité, le bien, la justice ; homme de grande compassion ; homme d’empathie ;
Homme de prière, de jeûne et de partage ;
Dans sa pastorale :
Homme d’annonce de la Bonne Nouvelle ; homme rempli de la parole de Dieu et de sagesse…
Homme en qui amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent.

Dans notre vie pastorale et sacramentaire, comment nous découvrons-nous à l’exemple de Jésus ?