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CHEMIN DE CROIX DU VENDREDI SAINT ET CELEBRATION DE LA PASSION DU CHRIST

A LA PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE DU PORT-  ABIDJAN

 

VENDREDI 07 AVRIL 2023

(Chers frères et sœurs, il convient à pareil occasion de faire une brève homélie. Je vais essayer de l’être, sans l’être vraiment)

Frères et sœurs, après avoir cheminé dans le désert à travers ce temps fort de Carême, la célébration de la passion de notre Seigneur ce jour se veut nous plonger dans le mystère de notre rédemption, en nous donnant de contempler et méditer deux choses :

la finitude humaine et la miséricorde de Dieu. C’est en méditant la passion à travers ces deux concepts que nous pouvons mieux saisir l’enjeu de cette célébration, l’invitation qu’elle nous adresse et les efforts qui nous incombent, pour ainsi être participant de la Pâques de notre Seigneur.

  1. 1.     La Passion du Christ conséquence de la finitude humaine

Sœur et frères, quoi que déjà annoncé par les prophètes, à l’instar du prophète Isaïe dont nous venons de lire et écouter la première lecture (Is 52, 13-53, 12), la passion de notre Seigneur Jésus-Christ, ne demeure pas moins que l’expression extrême de la finitude humaine. Même si Dieu avait prévue sauver l’humanité, la passion du Christ est d’abord et avant tout une conséquence de l’enferment du cœur humain, pécheur et incrédule, se refusant de se convertir. Lorsque nous faisons la relecture du bref parcours du Christ, tout son message peut être résumé en quelques mots tels qu’ils nous ont été annoncé le mercredi des cendres : « convertissez-vous, croyez à la Bonne Nouvelle » ; mais quelle est-elle cette Bonne Nouvelle ? La Bonne nouvelle que Jésus Christ annonce c’est proximité ou mieux, la présence du règne de Dieu parmi nous ; mais pour entrer en possession de ce règne nouveau, qui mets fin au règne du malin concrétisé par le péché et la mort, il faut se détourner de sa conduite mauvaise, de son péché, accepter le pardon que Dieu offre en son Fils et devenir une personne pétrie d’amour et guidé par lui. Pour accompagner son message et susciter la foi chez les hommes, Jésus accompli des signes ; c’est en ce sens qu’il dira à ces contemporains, « si vous ne croyez pas mes paroles, croyez au moins mes œuvres » (Jn 14, 11).

Il est vrai que beaucoup ont bien reçu son message comme le disent les écritures : « beaucoup crurent en lui » (Jn 2, 23 ; Jn 07, 31; Jn 8, 30 ; Jn 10, 42 et bien d’autres). Cependant, le message de Jésus, n’a pas fait que des amis. Dans les cœurs des impies, ceux-là qui se sont fermés à sa Bonne Nouvelle, il a fait naitre le mépris, les injures, la médisance, la jalousie, la calomnie, la conspiration et a abouti au meurtre. Les exemples de ces hommes ayant méprisé le Christ sont pléthores dans les évangiles ; et la passion que nous avons entendu ce jour nous en cite quelques-uns ; d’abord les scribes et les pharisiens qui s’étaient eux-mêmes érigés en adversaires du Christ, condamnant d’avance toues ses parole, ses faits et gestes ; les principaux instigateurs de son assassinat. Ensuite, nous avons Judas celui qui le livre par un baisé, qui en fait à cause son avidité l’a vendu pour trente pièces d’argent (Mt 27, 9) ; évaluant Jésus à un prix dix fois moins cher qu’un parfum qu’il proposait de vendre à trois cent pièces d’argent (Jn 12, 5). Enfin, nous avons la foule ; cette masse d’hommes et de femmes qui a chanté hosanna et désormais cris « à mort, crucifiez-le », alors que devant eux et pour eux il a accompli des signes ; désormais, ils disent : « il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même, qu’il descende de la croix et nous croirons »- ceux-là qui représentent tous ces hommes qui, à la moindre occasion, oublient tout le bien reçu et le transforme en mal et persécutions.

Chers frères et sœurs, comme eux là, c’est-à-dire, les pharisiens, les scribes, Judas ou la foule, nous aussi, par la jalousie, la méchanceté, l’orgueil, l’avidité et le refus de conversion que fait naitre le péché en nous, aujourd’hui encore nous continuons de condamner, de calomnier, de médire, de conspirer, de sacrifier le juste et l’innocent ; certains vont jusqu’au meurtre ; prenez garde, convertissez-vous et sortez de ces façons mauves de faire et de vivre, par lesquelles vous continuez de mener des procès injustes, de faire vivre le martyr, de condamner et tuer le Christ en vos frères et sœurs.

 

  1. 2.     La passion du Christ symbole parfait de la miséricorde et l’amour infini de Dieu

Bien au-delà du fait que Jésus ait été victime de conspiration humaine, la passion du Christ se révèle à nous comme ultime sacrifice pour notre salut. Dans le mystère de la passion du Christ, deux choses sont exaltés… D’abord l’offrande gratuite et gracieuse du Christ, de sa vie et sa mort au Père pour notre salut ; ensuite, la Kénose du Christ pour nous enseigner qu’il n’y a pas de résurrection glorieuse sans passion, pas de victoire sans sacrifice et efforts, pas d’élévation sans abaissement.

En effet chers sœurs et frères, Si c’est par amour que le Père nous a envoyé son Fils Jésus Christ, afin qu’en lui nous ayant la vie, comme nous l’enseigne saint Jean dans son évangile (Jn 3, 16), c’est aussi par amour pour nous que Jésus a accepté de boire la coupe que lui donne son Père ; et Jésus lui-même parlant de son sacrifice disait : « il n’ait pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13). Ce double don du Père et du Fils qui trouve son expression la plus parfaite dans la passion du Christ pour unique but de nous montrer l’étendue infinie de l’amour et la miséricorde de Dieu pour nous les hommes. Dieu nous aime et il veut notre salut. La passion du Christ se veut être pour chaque croyant en général, le chrétien en particulier, le déclic qui produise en lui l’œuvre d’une véritable conversion.

Dans la passion du Christ, nous voyons s’exprimer toute sorte de péché qu’un homme puisse commettre ; mais la réponse à toute cette déferlante, c’est le pardon offert par Christ ; ce qu’il offre face à toute ces humiliations, ces injures, ces cloues qui transperce ses mains et pieds, cette lance qui transperce son coté, c’est sa prière pour notre pardon ; n’est-ce pas là le plus grand enseignement de notre Seigneur ?

Toi qui te complais dans l’orgueil, la méchanceté, la médisance, la corruption, la débauche, dans la drogue, dans le crime, dans l’infidélité, la calomnie, la conspiration et j’en passe, comment garder ton cœur fermé et ton  visage passible ? C’est pour toi que Jésus endure tout afin de t’inviter à lâcher prise, à t’engager résolument à sa suite. N’aie pas peur, tu n’es pas seul dans cette démarche ; le texte de la passion nous dit « qu’au pied de la croix se tenais Marie la mère de Jésus, et prêt d’elle, le disciple qu’il aimait » ; ce disciple, c’est toi qui fait le choix libre de demeurer au pied de la croix du Christ et d’y déposer toute ta mauvaise vie antérieure. Marie est prêt de toi et te soutiens dans cette démarche, prends-la chez toi.

Si tu acceptes de t’humilier ainsi devant lui, de tout déposer à ses pieds, ton péché, tes doutes, tes questions ; afin de te laisser remplir par l’espérance de la résurrection ; alors tu es d’ores et déjà victorieux.

Lui le grand prêtre, le Fils de Dieu, comme nous dit la deuxième lecture tirée de la lettre aux hébreux t’invite à tenir ferme dans ta foi, à renoncer au péché et au mal, à mourir dans ton orgueil et à accepter la vraie vie qu’il t’offre afin que, avec lui, tu sois participant de sa grande victoire sur le mal, le péché et la mort.

Prions Dieu, les uns pour les autres, afin que la croix glorieuse et victorieuse de Jésus Christ, fasse naitre en chacun de nous un véritable repentir pour un vrai amour du Seigneur et de sa parole, pour que nous soyons tous participants de sa victoire en la résurrection,  pour les siècles des siècles. Amen

Père Ulysse Jean-Apôtre MBOUALA NDALLA