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FETE PATRONALE DU SANCTUAIRE MARIAL NOTRE DAME D’AFRIQUE, MERE DE TOUTE GRACE ET DE LA POSE DE LA PREMIERE PIERRE DU CENTRE D’HEBERGEMENT

HOMELIE DU CARDINAL JEAN PIERRE KUTWÃ
ARCHEVEQUE METROPOLITAIN D’ABIDJAN

Cité Fairmont,
Abidjan le 30 avril 2023

Monsieur AHOUSSOU Jeannot, Président du Sénat,
Monsieur le ministre DANHO Paulin Claude, Député-maire d’Attécoubé,
Honorables invites,
Révérend Père Recteur,
Révérends Pères,
Révérends Frères,
Révérendes sœurs,
Chers amis pèlerins, 

Aujourd’hui, 4ème dimanche après Pâques, nous célébrons la journée mondiale de prière pour les vocations. Cette ‘‘initiative providentielle’’ selon les mots de notre Saint Père le Pape François dans son message, à cette occasion pour cette année 2023, vise ‘‘à aider les membres du Peuple de Dieu, personnellement et en communauté, à répondre à l'appel et à la mission que le Seigneur confie à chacun dans le monde d'aujourd'hui, avec ses blessures et ses espoirs, ses défis, ses succès.’’

 

Ce jour nous rappelle également votre fête patronale que vous avez bien voulu coupler avec la cérémonie de la pose de la première pierre du futur centre d’hébergement de ce sanctuaire dédié à Notre Dame d’Afrique, mère de toutes grâces. A bien observer, tout se déroule comme si l’histoire, de même que la marche de ce sanctuaire ne s’arrêteront jamais, et cela, pour la gloire de Dieu et pour celui des nombreux pèlerins, qui année après années, continuent d’affluer aux pieds de celle qui nous indique à faire tout ce que son Fils nous dira !

A propos de vocation spécifique de ce sanctuaire marial national, il me plaît de rappeler les propos de notre vénéré patriarche, le Cardinal Bernard YAGO, d’affectueuse mémoire à l’occasion de sa consécration : ‘‘un tel lieu de rencontre humaine et spirituelle, manquait grandement dans l’Archidiocèse, et plus encore dans notre pays. Terre de rencontres, Abidjan devient un centre de dévotion vraie à la Sainte Vierge, un lieu de recueillement pour ceux qui cherchent le sens de leur vie et pour les affligés en quête de consolation et d’affection maternelles. En ce lieu, les foules viennent renforcer et approfondir leur foi.’’ Fin de citation.

Le futur centre d’hébergement dont la première pierre sera posée aujourd’hui, arrive bien à son heure pour répondre à la vocation de ce sanctuaire ouvert à tous, pour offrir par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, un mieux-être à tous ceux qui sollicitent son Fils Bien-aimé, pour obtenir de Lui, aide, assistance, protection et secours dans leur vie quotidienne ! Honneur et gloire soient à Dieu qui continue d’écrire l’histoire de ce sanctuaire ! Hommage sincère et appuyé à tous les artisans de cette nouvelle aventure ! Paix et bénédiction profonde pour tous ceux qui y séjourneront !                                                                                        

Frères et sœurs,

Si aujourd’hui, nous prions spécialement pour les vocations sacerdotales et religieuses, nous ne devons pas oublier que la vocation est plurielle et qu’à ce titre, chacun de nous est invité à discerner le chemin de l’appel que le Seigneur lui adresse : vocation à la prêtrise, vocation à la vie religieuse ou au célibat consacré, vocation au mariage. Et c’est bien ce qu’affirme le Pape François : ‘‘c'est une occasion précieuse pour redécouvrir avec émerveillement que l'appel du Seigneur est une grâce, un don gratuit, et qu'il s'agit en même temps d'un engagement à partir, à sortir pour apporter l'Évangile.

Nous sommes appelés à témoigner de la foi, qui lie fortement la vie de la grâce, à travers les sacrements, la communion ecclésiale, et l'apostolat dans le monde. Animé par l'Esprit, le chrétien se laisse interpeller par les périphéries existentielles et est sensible aux drames humains, en gardant toujours à l'esprit que la mission est l'œuvre de Dieu et qu'elle ne s'accomplit pas seul, mais dans la communion ecclésiale, avec ses frères et sœurs, guidés par les pasteurs. Car tel est, depuis toujours et pour toujours, le rêve de Dieu : que nous vivions avec Lui dans une communion d'amour’’ Fin de citation.

         Cette communion d’amour, c’est bien celle dont il est fait mention dans la page de l’évangile de ce jour où Jésus évoque en parabole le pasteur, puis se définit comme ‘‘la porte des brebis’’ pour finir par s’identifier au Pasteur : ‘‘ Moi, je suis la porte des brebis. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.’’ Remarquez avec moi que c’est cette communion d’amour qui unit le bon berger à ses brebis qui fait que ses brebis écoutent sa voix parce qu’elles le connaissent et que Lui appelle chacune par nom !

Ici, l’image de la porte est à mettre en relation avec la mission de Jésus qui donne la vie en abondance, comme pour dire que la porte du salut est ouverte pour tout le troupeau, à l’image de ce sanctuaire qui nous accueille et dont le futur centre d’hébergement vient, non seulement accroître sa capacité d’accueil, à l’instar de l’abri du pèlerin, mais surtout offrir vraiment la possibilité de trouver un cadre de rencontre plus serein et plus propice à la proposition de salut que le Christ adresse à tout homme pour son développement intégral !

Frères et sœurs,

Dans la première lecture de ce jour, c’est bien à l’appel de Pierre que des Juifs se convertissent et se font baptiser. Ainsi, le peuple de Dieu qui est destiné à rassembler aussi bien ceux qui sont loin que ceux qui sont proches, commence à naître et tous ceux qui sont ouverts à la vérité, s’engagent sur la route du salut ! Il y a donc ici comme un appel pour nous tous : faire en sorte de répondre à notre vocation de chrétien en étant ouverts et accueillants aux autres, dans l’amour et la vérité, à l’image de ce sanctuaire dont les portes sont ouvertes à tous !

Par ailleurs, il ne vous a pas non plus échappé que la présence de Jésus, n’étant plus visible avec les yeux du corps, Il se manifeste dès lors à travers les actes des Apôtres et dans une écoute nouvelle des Ecritures, laquelle est impulsée par le don du Saint Esprit qui provoque un profond changement de mentalité ! Une nouvelle communauté est née ! Désormais, ils ne sont plus douze : ‘‘la communauté s’augmenta ce jour-là d’environ trois mille personnes’’, comme nous l’avons entendu en fin de cette première lecture. Nous avons donc nous aussi, tous autant que nous sommes, une mission dans le monde de ce temps !

Cette mission, c’est celle que j’avais déjà présentée à l’occasion de la rentrée pastorale quand j’affirmais que ‘‘c’est sur [les] terrains concrets du mieux-vivre et du mieux-être des peuples, que nous sommes invités, en tant qu’Église, de par notre nature et notre mission. Il nous est quasi-impossible de nous soustraire à un tel service d’amour et de vérité, de justice et de paix, en faveur de la vie des peuples et de leur aspiration légitime à la liberté et au bonheur authentique. Nous avons notre mot à dire, notre voix à faire entendre et notre vie pour attester ce que nous sommes et disons.’’ Fin de citation.

En effet, nous ne pouvons gagner les autres à la cause du Ressuscité de Pâques, si nous-mêmes nous ne sommes pas crédibles ! C’est dire que le témoignage de notre vie au quotidien est important. Sachons donc que Dieu est capable de faire de chacun de nous, selon sa vocation particulière et l’appel qui est le sien, un merveilleux outil d’évangélisation pour son peuple, à l’image de Pierre au lendemain de la résurrection de son Maître et Seigneur Jésus-Christ !

Honorables invités,
Frères et sœurs en Christ,

La figure de Jésus bon Berger et vrai pasteur devrait nous interroger tous : Evêques, prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs du Christ, qu’ils soient leaders politiques ou d'opinion, journalistes ou hommes de médias, pères ou mères de famille, ceux que vous appelez hommes de Dieu, enfants, jeunes et adultes, tous, nous sommes interpelés : sommes-nous des bergers à l’image, à la ressemblance et à la manière de Jésus Christ, le vrai berger, le Bon Pasteur ?

Dans l’évangile de ce jour, nous lisons que le bon berger connaît ses brebis et que ses brebis le connaissent, écoutent sa voix et le suivent. Elles n’ont pas nécessairement besoin de le voir, car sa voix seule suffit à les rassurer et à les faire avancer. Un autre trait de ce bon berger, c’est qu’il ne se rassasie pas de la proie que constituent les bêtes grasses de sa bergerie. Bien au contraire, il veille au bonheur de chacune d’elles !

A l'opposé, il y a le berger fuyard, qui ne se soucie pas des brebis, ne les protège pas et n’en prend pas soin. Alors que Jésus, comme berger, donne sa vie pour sauver son troupeau, lui, le berger mercenaire cherche d’abord à sauver la sienne, même s’il faut pour cela sacrifier celle des brebis. Il nous faut donc faire attention à ne pas nous transformer en pasteur mercenaire, peu ou pas soucieux du devenir des brebis !  

Enfin, soulignons que pour Jésus, toutes les brebis du troupeau ont du prix à ses yeux. Entre Lui et ses brebis, il existe une communauté de destin,une indéfectible union qui va jusqu’à la mort. Pouvait-il en être autrement quand nous savons que celui qui se présente comme le bon pasteur dit qu’il ‘‘ n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime’’Cf. Jn 13,1 ; 15,13

Par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame d’Afrique Mère de toute grâce, demandons au Seigneur notre Dieu de veiller sur nous tous avec tendresse, Lui qui nous a sauvés par le sang de son Fils Jésus-Christ ; qu’Il nous donne des bergers selon son cœur, à tous les niveaux de notre société, en famille, en politique, en Eglise pour que chacun réponde à sa vocation.

De tout cœur, je vous donne ma bénédiction pour que l’histoire et la marche de ce sanctuaire apportent grâce et bonheur à tous les pèlerins ainsi qu’aux bienfaiteurs de ce sanctuaire marial.

Bonne fête patronale et que la Vierge vous couvre tous de son manteau virginal.

 

+ Jean Pierre Cardinal KUTWÃ,
Archevêque d’Abidjan