Dimanche 07 février 2021, Année B 5e Dimanche du Temps Ordinaire


La prière, la source de ma Vie
Frères et sœurs dans le Seigneur, les textes du 5e dimanche du temps Ordinaire B, mettent en lumière la nécessité de la prière comme moyen primordial dans l’Évangélisation. Mon propos aura deux points : Jésus présenté comme Homme de la prière et la prière comme fondement de l’agir chrétien.

Jésus, l’Homme de la prière
Bien-aimés frères et sœurs dans le Christ, l’Évangile nous présente Jésus comme l’Homme de la prière. On le voit dans Luc 6, 12 qui insiste sur la durée de la prière de Jésus. Il pria toute la nuit dans le contexte du choix de ses collaborateurs, les 12 disciples. En effet, il avait conscience que la prière soutenue était le moyen par excellence pour demeurer dans la Communion avec son Père dans le cadre de sa mission. Sans la prière, il n’y a pas de lien vital avec Dieu, il n’y a pas de mission vécue et réussie en Dieu. Dans Marc 1, 29-39, après la soirée de guérison et de délivrance, Jésus se lève bien avant l’aube et se retire dans un endroit désert pour un cœur à cœur avec Dieu. Pour rechercher l’intimité avec Dieu dans le silence, il s’éloigne de toute forme de bruit ou de tout ce qui pourrait le distraire symbolisé dans notre marche par le « tout le monde te cherche » aux dires de Pierre.
Frères et sœurs, le monde dans lequel se joue la trame de notre existence est un monde qui nous oblige à courir du matin au soir. Dès le réveil, on se pose plusieurs questions sur ce que sera notre journée, les activités qui nous attendent. C’est la course pour gagner et justifier son pain quotidien. Une fois la journée terminée, c’est la grosse fatigue qui s’invite dans notre vécu. On court tellement que quelquefois, on ne trouve pas du temps pour Dieu en dehors de la messe quotidienne. On se contente aussi de vite lire quelques méditations ou de faire le strict minimum dans la prière : Un Notre Père et 3 Ave Maria. C’est bien mais cela reste insuffisant. Certes la qualité de la relation avec Dieu ne dépend pas de la longueur de la prière mais de son intensité dans la foi. N’empêche qu’il nous faut trouver du temps pour Dieu, pour affiner notre désir de Lui comme un amoureux qui désire fortement voir, sentir, toucher son amoureuse. Car la relation entre Dieu et l’Homme est une relation d’Amour. Dieu est Amoureux de l’Homme et il attend de ce dernier l’Amour comme réponse à son appel. Dieu est un Amoureux qui voudrait nous faire la cour : « C'est pourquoi voici, je veux l'attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur.  Là, je lui donnerai ses vignes et la vallée d'Acor, comme une porte d'espérance, et là, elle chantera comme au temps de sa jeunesse, et comme au jour où elle remonta du pays d’Égypte… » (Osée 2, 14-15). Ainsi donc dans notre agenda personnel, accordons à Dieu la première place. Dégageons du temps pour lui en semaine ou les week-ends pour nous laisser abreuver par sa Parole d’Amour car le lien avec Dieu est un lien vital. C’est ce lien qui donne force à toutes nos actions et qui unifie tout notre être de baptisé.


La prière, fondement de l’agir chrétien
Frères et sœurs, la prière est le moyen par lequel le croyant vit sa communion avec Dieu. C’est elle qui sous-tend sa vie et donne sens et force à ses actions. Sans la prière, le croyant ne peut rien faire de bon et de bien. En effet, les enseignements avec autorité et les actes merveilleux que fait Jésus découlent de sa relation avec Dieu dans la prière. Il nous exhorte donc à découvrir que l’efficacité de notre témoignage et de notre agir dépend étroitement de la qualité du lien avec Dieu. Or ce lien est fortement établi par la prière. Ainsi donc, l’efficacité de notre témoignage et de nos faits et gestes est tributaire de la qualité de notre prière. Car la prière me plonge en Dieu et me permet de le connaître. Comment annoncer Dieu si on ne le connaît pas. La connaissance de Dieu induit la connaissance de sa Parole de Vie et de Vérité. Et si je connais Dieu, alors je peux témoigner de Lui. Le témoignage de Dieu est une obligation pour le chrétien. Paul l’affirme avec clarté dans la 2e lecture en 1 Corinthiens 9, 16-23 : « Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » Par conséquent, annoncer l’Évangile est de l’ordre de la nécessité vitale pour tout chrétien.
En outre, nous sommes appelés à proclamer une Parole qui n’est pas la nôtre mais celle d’un Autre, du Tout-Autre, Dieu. Cela requiert de notre part de la fidélité au message divin d’une part et de l’honnêteté intellectuelle d’autre part. Ainsi, nous n’avons pas à revendiquer une quelconque rétribution en retour. Nous ne pouvons pas la monnayer dans la mesure où nous n’avons aucun droit à faire prévaloir ou valoir sur la Parole de Dieu. Or triste est de constater que certains se servent de la Parole de Dieu et non la servent. Ils s’en servent pour leur propre gloire ou leur enrichissement personnel. Ils en font leur business, grugeant et dépouillant au passage de pauvres fidèles. Il nous faut respecter la Parole de Dieu pour ce qu’elle est.
Enfin, pour que le message soit accessible, il nous faut connaître les gens, leur vécu et ses conditions. Il faut être au milieu d’eux, apprendre à les connaître, pour mieux leur délivrer le message divin car Dieu s’adresse à des personnes en situation sociale avec leurs joies et leurs peines, leurs forces et leurs faiblesses, leurs potentialités et leurs fragilités, etc. La dimension socio-anthropologique de l’évangélisation est très importante. Paul l’exprime ainsi : « Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible. Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns ». Cela requiert du prédicateur ou du témoin de la Parole de Dieu beaucoup d’humilité, de simplicité, de douceur et d’ouverture au Frère et à sa culture. Il n’est qu’un mandaté ou un envoyé de Dieu.
En définitive, le but de notre vie ici-bas qui doit mobiliser toute notre énergie est la louange à Dieu, l’action de grâce.
Bon dimanche à tous et toutes. Que Dieu par sa Parole reçue, vécue, fasse des merveilles dans votre vie. Dieu vous bénisse.


Père Sylvain du Saint Nom de Jésus, Vicaire Paroisse Sainte Famille Riviera 2

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