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La vie de cloitrée n’est pas un refuge, elle doit être ouverte sur le monde

(RV) - Le Pape François a reçu ce samedi 16 mai au Vatican des milliers de religieux et religieuses du diocèse de Rome rassemblés Salle Paul VI. Une rencontre dans le cadre de l’année dédiée à la Vie consacrée. Pendant près de deux heures, dans une ambiance très chaleureuse, rythmée par des chants, des moments de prières et des témoignages, le Saint-Père a répondu à quatre questions. Ses

réponses portaient sur le fait de vivre cloitré tout en étant en contact avec le monde, sur l’obéissance qui est « féconde », sur la « maternité de la religieuse consacrée », sur la nécessité d’une collaboration harmonieuse entre religieux et évêques au sein des diocèses ou encore sur la vie consacrée qui doit intégrer la notion de « fête ».

La première question faisait référence au fait de de vivre en retrait du monde tout en étant visible ou comment trouver l’équilibre entre le fait de se cacher et d’être visible ? Plus que « d’équilibre », le Pape François parle de cette « tension » que les cloitrées vivent « dans leur âme » : d’un côté, chercher le Seigneur et se cacher en Lui et de l’autre, cet appel à donner un signe. Telle est en effet « votre vocation » et le Saint-Père se garde bien de donner une réponse toute faite. Certains monastères ont une messagerie téléphonique où les fidèles peuvent laisser des messages, des intentions de prière. D’autres autorisent le visionnage du journal télévisé ou permettent aux sœurs de lire les journaux et ainsi de s’informer de ce qui se passe dans le monde : guerres, maladies, souffrances endurées par les hommes d’aujourd’hui.

« Votre vocation n’est pas un refuge, mais c’est d’aller sur le champs de bataille, de lutter, de frapper à la porte du cœur du Seigneur pour cette ville », et « ce peuple qui est le vôtre » affirme le Pape François. Il juge important pour les cloitrées d’être liées au monde. Selon quelle modalité ? « La prudence et le discernement vous feront comprendre » combien de temps passé à la prière ou à écouter les gens. Le Pape n’est pas contre des moments de rencontres, une demie-heure pour donner à manger à un pauvre, ou pour parler avec un prêtre.

Le Pape parle de ces prêtres qui vont confesser les religieuses cloitrées et qui se défoulent en leur parlant. « Le sourire, la petite parole réconfortante, et la prière sûre de ces religieuses, les renouvelle et ils rentrent heureux en paroisse ». Quand elle résistent aux luttes internes, à la jalousie, à la corruption, quand elles ont « la mémoire de leur vocation », les religieuses peuvent faire beaucoup. Elles peuvent s’enrichir et enrichir la vie spirituelle de leur diocèse.

La religieuse est l'épouse du Christ

La deuxième question a été posée par une religieuse qui travaille dans la rue : « L’amour dans le mariage et l’amour dans la vie consacrée est-il le même ? Comment illuminer la route des uns et des autres et cheminer vers le Règne du Seigneur ? » A cette question le Pape répond en plusieurs points. D’abord, il souligne qu’il y a bien cette dimension de mariage dans la vie consacrée. Un religieux est l’époux de l’Eglise ; la religieuse est l’épouse du Christ. La fidélité de la femme consacrée doit refléter, c’est sa nature même, la fidélité, l’amour, la tendresse de la Mère Eglise et de Marie. De quel type d’amour parle-t-on ? D’un amour « concret » et maternel. Une mission « très difficile », notamment en communauté. Parce qu’une « mère n’écorche pas vif ses enfants », une religieuse doit s’inspirer de sainte Thérèse, sourire et pardonner.

Si des critiques sont à formuler, il faut le faire en face et avec amour suggère le Pape. Pour plus de détails, François leur conseille de lire et relire deux passages de l’Evangile, les Béatitudes et le chapitre 25 de l’Evangile selon Matthieu.

« Pour les évêques, les religieux sont des bouche-trous »

La troisième personne à prendre la parole est un religieux qui gère une paroisse romaine où le Pape a été accueilli. Une vraie fête, se souvient-il. C’est sur cette notion de fête que le Saint-Père s’attarde. La fête est une « catégorie théologique ». Mais bien sûr, la fête ne signifie pas « faire du bruit », « c’est la joie de se souvenir de tout ce que le Seigneur a fait pour nous, de tout ce qu’Il m’a donné ».

Ensuite, sur la rancœur de certains religieux ou sur la concurrence qui se joue entre telle et telle paroisse, entre cette congrégation et une autre, le Pape reconnait que tout ceci existe. « Je suis évêque et je suis religieux, je comprends les deux parties et les problèmes » affirme le Pape François. « Il est vrai que l’unité entre les différents charismes, l’unité du presbytère, l’unité avec l’évêque, elle n’est pas facile à trouver, chacun cherche un peu son intérêt, pas toujours mais cela arrive, c’est humain ». Il invite donc à la compréhension, car « une des choses les plus difficiles pour un évêque est de créer une harmonie au sein de son diocèse ». Il arrive que les religieux soient considérés comme des bouche-trous, mais François appelle les religieux à se mettre à la place des évêques à qui un provincial enlève, du jour au lendemain, un religieux d’une paroisse. Les évêques, eux aussi, souffrent de ce comportement. François annonce qu’il va faire rééditer un texte que le Synode de 1994 avait souhaité réformer sur le rapport entre les religieux et l’évêques. Un texte intutulé « Mutuae Relationes ».

Lors de ce long échange, le Saint-Père s’est également attardé sur la « maternité de la femme consacrée ». « Les sœurs sont l’icône de l’Eglise et de la Vierge » et souligne le Pape « il ne faut pas oublier que l’Eglise est féminine, il ne s’agit pas d’un Eglise mais bien d’une Eglise, c’est pour cette raison qu’elle est l’épouse du Christ ». Tant de fois, déplore le Pape nous oublions cela : cet amour maternel de la sœur, maternel parce qu’il est l’amour de l’Eglise et l’amour de la Vierge. Le Saint-Père évoque par ailleurs une nouvelle fois le « génie féminin ». « Lorsque nous traitons entre homme d’un problème, affirme t-il, nous parvenons à une conclusion mais lorsque le même problème est traité par les femmes, la conclusion est différente : dans le même esprit mais plus riche, plus forte, plus intuitive ».

(Tratto dall'archivio della Radio Vaticana)