HOMÉLIE DE LA PASSION DU SEIGNEUR

 

 

 


Is. 52, 13-53, 12  « Le serviteur de Dieu, (Il) n’était ni beau ni brillant pour attirer nos égards, son extérieur n’avait rien  pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous,  homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable  au lépreux dont on se détourne ; et  nous l’avons méprisé, compté pour rien.  
Pourtant, c’étaient nos souffrances qu’Il  porte, nos douleurs dont il était chargé.
C’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé. C’est pour nos péchés, qu’il a été broyé.
C’est par ses saintes blessures que nous sommes guéris.
Maltraité, il s’humilie, Il n’ouvre pas la bouche : Comme un agneau conduit  à l’abattoir.
Broyé par la souffrance, il a  plu au Seigneur : Il a fait de sa vie un sacrifice d’expiation.
Par lui, s’accomplira la volonté du Seigneur. »
Dans ce quatrième chant du Serviteur, l’abaissement et l’humiliation du Serviteur souffrant trouvent leur point culminant : Les souffrances  et la  mort du Serviteur  font de lui,  un être solidaire des fautes de l’humanité. En lui, se réalise  le dessin  de Dieu : L’exaltation,  par l’anéantissement et l’abaissement.
La Croix, un instrument de supplice et le gibet des bandits, des esclaves, est désormais par la Sainte passion du Christ plantée au cœur et au centre  du monde ; plantée au cœur de histoire du monde.
En Expirant les péchés de tous les hommes, Jésus-Christ engendre une humanité nouvelle. À cette heure sainte de la souffrance et de  la mort, Jésus-Christ offre pleinement au Père  sa volonté  filiale soumise : Prêtre et victime, Jésus-Christ  est désormais  la source du salut pour l’humilité :
He 4, 14-16 / Ph2, 8-9. « En Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand Prêtre par excellence. Parce qu’il s’est soumis en tout, il a été exaucé. Pour nous, le Christ s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. Voilà pourquoi, Dieu l’a élevé souverainement et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout Nom ».
Ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux, ceux qui lui obéissent la cause du Salut Éternel.
En résumé, la passion selon St-Jean décrit le passage triomphal de Jésus à son Père et la fécondité spirituelle qui en résulte : La passion, la crucifixion sur la Croix, la mort, l’ensevelissement, la Résurrection.
Jésus-Christ sait qu’il va à la mort et il y va librement, en toute connaissance de cause : quelle dignité ! quelle majesté dans la passion ! dans la souffrance ! dans  l’angoisse ! dans le rejet et la crucifixion !
Avec une totale obéissance, Jésus accomplit les Écritures Saintes et la Sainte volonté du Père : ‘’Tout est accompli ’’par l’oblation de sa vie pour nous pauvres pécheurs dans une mort douloureuse sur la croix.
Jésus-Christ porte lui-même l’instrument de son élévation, à l’heure Sainte, où l’Agneau Pascal est immolé : quelle sagesse divine ! quelle folie de Dieu ! quelle profondeur divine ! quel divin Amour Sacrificiel.
 Au centre d’un nouveau jardin, sur le bois où il reposait, le Nouvel Adam, après avoir désigné la Nouvelle Eve comme Mère de tous les croyants, ‘’a rendu l’Esprit, leur livrant ainsi son Esprit.
C’est par l’Eau et le Sang que Jésus est venu, et l’Esprit confirme la fécondité de la Nouvelle Pâques : (Jn 12, 24-28) « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruits »
Elevé de terre, le Christ en croix attire à lui tous les hommes. Du haut de son trône de souffrance, sur la croix, Jésus-Christ nous révèle son Divin Amour manifesté au paroxysme : Don de sa vie pour racheter l’humanité. Que la méditation de la passion et de la croix du Christ nous plonge dans la grâce de l’accueil du salut en étant un ami souffrant avec le Christ pour une restauration spirituelle totale.
                Amen !


R.P. Hilaire MANGLÉ
Curé de  Saint Kizito-Omutu-Kirivu
De-Williamsville
Abidjan-Côte d’Ivoire.

 

 

 

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