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MESSAGE DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN PORTANT SUR LE DEVOIR DE VOTER DES FIDELES CHRETIENS DE L’ARCHIDIOCESE D’ABIDJAN

Dimanche 3 octobre 2010
Paroisses Saint Jean de Cocody et Saint Jacques des Deux Plateaux
Bien chers frères et sœurs en Christ,
Dans la tradition de l’Eglise catholique romaine, le mois d’octobre est le mois particulièrement dédié à la récitation du Rosaire. C’est un mois, où tous, nous sommes invités à nous tourner davantage vers la Vierge Marie, mère de Notre Seigneur Jésus le Christ et notre mère, pour lui confier nos intentions les plus secrètes, pour nous-mêmes, pour ceux qui nous sont chers, pour notre pays, pour notre monde parce que nous savons que de façon sûre, elle les portera à son Fils. C’est donc à raison que d’une façon particulière, nous déposons entre ses mains la Côte d’Ivoire, notre pays bien-aimé.

En effet, dans quelques jours, nous serons appelés à choisir notre Président. Pour ce grand rendez-vous, chacun y va de son commentaire aussi pessimiste qu’alarmant. Ce mois d’octobre 2010 sera-t-il vraiment celui de la renaissance de notre pays ou celui du chaos ? Les élections présidentielles pourront-elles vraiment se tenir ? Est-il nécessaire pour nous de prendre part aux votes avenirs ? Quelle conduite devons-nous avoir face aux différents mots d’ordre de nos partis politiques respectifs ? Comment aller à ces élections s’il n’existe au préalable un climat serein et apaisé ? Dans quel état d’esprit allons-nous accueillir le verdict des urnes ? Conscient de la situation de notre pays, moi, votre premier pasteur, j’estime qu’il est de mon devoir devant cet événement national majeur qui approche, de rappeler à vos consciences de chrétiens et de croyants d’autres religions, les implications morales et spirituelles que supposent une bonne préparation à ces élections.
Ce sera pour moi l’occasion de parcourir notre Archidiocèse, du nord au sud, de l’est à l’ouest, en passant par le centre, et cela, tous les dimanches de ce mois d’octobre, pour vous exhorter mais surtout, partager avec vous, ma conviction que la paix est plus que jamais à notre portée et que nous devons tous y souscrire. Notre intérêt à tous, est à n’en point douter, que la Côte d’Ivoire sorte de cette situation de ni paix ni guerre qui n’a que trop durée.
Cette tournée, j’ai voulu la commencer au Secteur Centre, par les Paroisses de Saint Jean et de Saint Jacques, les deux fils de Zébédée. Saint Jean pour la simple raison qu’il est le disciple bien-aimé du Christ, à qui, Lui-même a confié, la garde de sa mère. C’est donc à dessein que je veux m’appuyer sur les disciples du Christ et sur la Vierge sa mère, comme hier au cénacle. Vous comprenez dès lors, le choix de ces paroisses, comme début et porte de mon action pastorale.
1- Les élections sont possibles cette année
Frères et sœurs en Christ,
Loin de moi l’idée d’affirmer que ces élections présidentielles constituent pour nous la panacée. Mais, reconnaissez avec moi, qu’elles sont le début d’une ère nouvelle pour notre pays. Je suis venu donc partager avec vous, ma conviction que nous avons tous intérêt à aller à ces élections, à prendre tous part aux votes. C’est en fait, un acte de foi que je suis venu partager avec vous : foi dans ceux qui nous dirigent de même que dans ceux qui aspirent à nous diriger, foi en ce qu’ils daigneront respecter leurs engagements, notamment, le code de bonne conduite qu’ils ont signé librement, pour nous donner enfin, ces élections tant attendues.
La foi, c’est de cela qu’il est question dans l’évangile de ce jour. ‘‘Augmentent en nous la foi’’, demandaient les disciples. Mauvaise demande pourrions-nous dire car, la foi n’est pas d’ordre quantitatif, mais d’ordre qualitatif. C’est une autre manière de voir les choses. Et comme toujours dans ce cas, Jésus répond de façon paradoxale, déroutante : une graine de moutarde devient un arbre…, un arbre qui va se planter dans la mer…, une montagne qui se met à bouger… ! Mais, il ne faut pas se tromper ! Jésus ne nous conseille pas ici de demander des miracles sensationnels : il n’a jamais lui-même transplanté un arbre dans la mer et à maintes reprises, il a refusé les signes merveilleux qu’on lui demandait. Ce faisant, il nous enseigne avec force, par cette image, que la foi nous ouvre à l’impossible, à Dieu.
A travers donc sa réponse, Jésus nous livre la clef de toute expérience chrétienne: la foi n’est pas une vague croyance diluée dans nos réflexions intellectuelles, mais bien cette adhésion à sa personne. Elle fait dépasser les apparences, l’ordre naturel des choses et fait entrevoir une autre réalité. Elle donne accès à une vie entièrement nouvelle, qui n’est plus le simple résultat de causalités matérielles ; elle est gratuité, jaillissement, création venant de Dieu. En effet, qui donc, sinon Dieu Lui-même, a pu transformer les Apôtres, ces pécheurs, les rendant témoins courageux jusqu’au martyr ? La foi, c’est l’humble accueil d’un don et d’une grâce toujours offerts à tous et à laquelle on ne peut s’ouvrir que par la prière. Avoir la foi, c’est affirmer en fin de compte, que nous avons besoin de Dieu.
Frères et sœurs,
A quelques 28 jours exactement des élections, quelques interrogations et non des moindres subsistent encore. S’il est vrai que la distribution des cartes d’identité et d’électeurs sont pour bientôt, on ne peut s’empêcher de se demander si cela sera vraiment effectif? Ne se pourrait-il pas par ailleurs qu’il y ait des erreurs sur ces précieux documents et dans ce cas, que faire ? A quand l’affichage complet des bureaux et lieux de votes ? Voici autant d’interrogations et la liste n’est pas exhaustive, qui pourraient nous incliner à croire que les élections, ce n’est vraiment pas pour demain la veille ! Mais notre foi ne nous invite-t-elle pas à aller au-delà de ce qui est apparent ? Croyons-nous encore que Dieu est capable de nous donner d’aller à ces élections ?
Frères et sœurs,
La tentation de l’homme en face de ce qui peut lui paraître surnaturel, c’est de remettre en doute l’évidence. Dieu peut bien faire tous les miracles du monde, si les hommes ne veulent pas les interpréter en vérité, ils trouveront toujours une bonne raison pour les nier. En définitive, il ya comme une peur des conséquences de la foi qui nous oblige à changer de vie. Savons-nous encore reconnaître les signes de la main agissante de Dieu dans l’histoire de notre pays et dans le processus de retour à la paix ? Il ya de cela quelques années encore, les audiences foraines, l’enrôlement, la liste électorale et bien d’autres actions menées jusqu’à ce jour n’étaient pas envisageables. Reconnaissons donc que beaucoup a été fait et que la distance qu’il nous reste à parcourir est moins longue que celle qui a été parcourue jusqu’à ce jour.
Oui, nous avons des raisons d’espérer et de croire que ces élections vont se tenir cette fois-ci. Nous devons entendre aujourd’hui plus qu’hier Jésus nous dire que tout est possible pour celui qui croit. Cependant, s’il est vrai que Dieu peut tout, il est tout aussi vrai que c’est à nous qu’il confie la responsabilité de le rendre présent à notre monde, et cela en accomplissant notre devoir.
2- De la nécessité pour nous de voter aujourd’hui
Frères et sœurs en Christ,
La finale de l’évangile de ce jour est à mon sens, un bon indicateur de ce que nous devons faire pour rendre effective cette présence de Dieu dans notre pays. ‘‘Nous n’avons fait que notre devoir’’. Voici ce que sont les propos des serviteurs dans l’évangile de ce jour.
Accomplir son devoir, c’est l’appel que je voudrais vous lancer à tous, et particulièrement, à vous chrétiens catholiques de notre Archidiocèse d’Abidjan. Il est important que vous sachiez que ‘‘les Fidèles Laïcs du Christ que vous êtes, parce que établis par Dieu, au nom de votre baptême, devez exercer votre sacerdoce baptismal dans toute sa plénitude comme témoins de Jésus Christ et de son Evangile dans ce monde, en le transformant du dedans, par l'infusion de l'esprit évangélique vécu, confessé et professé. La transformation du monde dans toutes ses activités humaines est donc pour vous un impératif, un devoir, une mission.’’
Voici ce qu’affirme le 2ème Concile de Vatican en sa Constitution dogmatique sur l’Eglise : ‘‘ à tous les laïcs, incombe la noble charge de travailler à ce que le dessein divin de salut parvienne de plus en plus à tous les hommes de tous les temps et de toute la terre’’ LG 33. C’est dire que vous les laïcs, vous devez prendre la place qui est la vôtre dans l’Eglise et dans le monde, et contribuer ainsi à son développement car, les défis qui se présentent de plus en plus à nos concitoyens, sont multiples et de tous ordres et la seule action des pasteurs ne sauraient satisfaire tous les cris de détresse qui leur sont adressés.
Cela passe par l’engagement des chrétiens catholiques que vous êtes, dans la vie politique, économique et sociale de notre pays. La Côte d’Ivoire nouvelle que nous appelons de tous nos vœux, doit se construire avec toutes les forces qui la composent. Nul n’a le droit, de se mettre en retrait de ce que notre pays va vivre dans quelques jours. La participation à la vie communautaire n’est pas seulement une des plus grandes aspirations du citoyen appelé à exercer librement et de façon responsable, son rôle civique avec et pour les autres, mais c’est aussi un des piliers de toutes les institutions démocratiques ainsi qu’une des meilleures garanties de durée de la démocratie.
Voilà pourquoi toute démocratie doit être participative. Le devoir de vote est un des devoirs fondamentaux des citoyens d’un pays. Par le vote, le citoyen exprime librement son opinion personnelle, sa sensibilité politique et son appréciation des hommes et des Institutions. Il montre qu’il n’est pas un élément passif d’une masse informe mais un membre actif, un maillon essentiel, vivant et libre d’un peuple qui choisi ses dirigeants. En ce sens, tous les comportements qui incitent le citoyen à des formes de participations insuffisantes ou incorrectes et à la désaffection pour tout ce qui concerne la sphère de la vie sociale et politique, doivent être considérée avec inquiétude. Je pense par exemple aux tentatives des citoyens de négocier les conditions les plus avantageuses pour eux-mêmes avec les partis, comme si ceux-ci étaient au service des besoins égoïstes.
Le bon vote ne saurait tolérer ni l’abstention facile, ni l’absentéisme inconscient, ni la légèreté coupable. Je vous exhorte donc à aller voter massivement pour le candidat de votre choix. Ne laissez personne choisir pour vous, celui qui devra présider à la destinée de notre pays. La Côte d’Ivoire est notre bien à tous, et c’est à nous tous qu’il revient de nous choisir les dirigeants que nous voulons pour les cinq prochaines années. Aujourd’hui, Dieu agit encore dans notre monde et c’est par nous qu’il agit. Refuser d’agir, refuser de voter, c’est en fin de compte, empêcher Dieu d’agir dans notre histoire. Or Dieu veut agir encore dans notre histoire, Lui qui nous dit aujourd’hui comme hier il a dit à Habacuc, ‘‘cette vision se réalisera…, elle ne décevra pas.’’
Puisse ce Dieu en qui nous avons mis notre confiance, guider nos pas sûrement vers des élections libres, transparentes et apaisées. Que Lui-même nous indique l’attitude à tenir face aux différents mots d’ordre de vos partis politiques respectifs, ce dont nous parlerons le dimanche prochain.
Que Dieu nous garde et nous guide ! AMEN !

+ Jean Pierre KUTWÃ
Archevêque d’Abidjan

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