погода Донецке
купить регистратор

LA FETE PATRONALE, DES 15 ANS DE LA PAROISSE ET DES 50 ANS DE SACERDOCE DU FRERE MARCO Paroisse Christ-Roi

HOMELIE DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ
ARCHEVEQUE D’ABIDJAN
A L’OCCASION DE LA FETE PATRONALE,
DES 15 ANS DE LA PAROISSE
ET DES 50 ANS DE SACERDOCE DU FRERE MARCO
Paroisse Christ-Roi
Alépé le 25 novembre 2012


Révérends Pères,
Révérendes sœurs,
Chers frères et sœurs en Christ,

Le 15 octobre dernier, le Curé de votre paroisse m’a adressé un courrier dans lequel il m’invitait à un triple événement : la fête patronale de votre paroisse Christ-Roi d’Alépé, les 15 années d’existence de cette même paroisse et enfin, les 50 années de sacerdoce du Frère Marco, son vicaire. Trois événements importants à célébrer le même jour ! En fait, c’est à une invitation à célébrer les prévenances de Dieu à votre égard que j’étais ainsi convié. Naturellement, j’ai répondu par l’affirmative.


Aujourd’hui, je me retrouve donc au milieu de vous, non pas comme un père, mais comme un frère venu partager la joie de ses frères et sœurs, à qui Dieu a fait grâce. En acceptant d’être présent à cette célébration eucharistique, je suis venu vous affirmer encore une fois que ‘‘ vos joies, et vos espérances’’ seront toujours les miennes et que tout ce qui vous touche, me touche personnellement au point que je ne puisse rester indifférent.


Ce matin, je suis venu vous porter le message du Christ qui vous dit qu’Il est avec vous tous les jours de votre vie. Ensemble, rendons donc grâce à Dieu qui permet de célébrer ce triple événement. Disons-Lui toute notre gratitude et notre reconnaissance pour les bienfaits dont il nous a comblés. Avec vous, rendons grâce à Dieu qui nous a donnés le Frère Marco et associons-nous pleinement à son action de grâce.
Chant :

1- De quelle royauté parlons-nous ?

Reconnaissez avec moi que ce jour ne pouvait pas être un jour comme les autres et comme pour nous en convaincre un peu plus, les textes que nous avons entendus s’y mettent également. En effet, comment comprendre qu’en la Fête du Christ Roi de l’univers, alors que nos cœurs et nos esprits sont à la fête, les textes que la liturgie propose à notre méditation et particulièrement l’évangile, nous présente notre roi dont nous sommes si fiers, comme un roi crucifié, dont la couronne est d’épines et le titre dérisoire ! Qui est-Il donc ce Roi qui a comme gardes de corps, douze pauvres disciples qui ne savent prendre que les poissons, là où les rois de ce monde ont des services secrets, des gardes personnels surentrainés, pour ne pas dire suréquipés?


Qui est-Il donc ce Roi, qui n’a qu’un sang sur les mains, le sien, celui qui coule des plaies faites par les clous, alors que rares sont les rois de ce monde, qui peuvent se dire parfaitement honnêtes. Qui est-il donc enfin ce Roi, qui n’a rien gardé pour Lui et dont les amis ont dû boire la coupe jusqu’à la lie, alors que les rois de ce monde et leurs amis ont tendance à abuser de leur pouvoir pour s’enrichir au détriment de ceux dont ils ont la charge ?


Les hommes cherchent un roi, un sauveur ou un président qui les conduira vers le bonheur, loin des tracas du chômage, des impôts qui ne finissent jamais, des faux pas qui conduisent à la guerre. Mais, ils sont bien obligés de constater leur insatisfaction, tant les rois de ce monde sont décevants. Il est donc clair, d’entrée de jeu, que la royauté de Jésus se situe à un tout autre plan que la politique. N’est-ce donc pas explicitement une invitation, non pas à modérer nos ardeurs festives en ce jour, mais bien plus, à nous poser les vraies questions que suscitent les textes de ce jour ?

Frères et sœurs,

En cette fête du Christ Roi de l’Univers, la bonne question que nous pouvons nous poser ne serait-elle pas de savoir comment nous nous représentons la royauté du Christ aujourd’hui par rapport aux rois que nous nous sommes donnés? Une royauté qui écrase, méprise les autres, se sert au lieu de servir, s’enrichit là où les autres s’appauvrissent, où bien, une royauté qui dérange tellement, parce qu’elle se trouve aux antipodes de ce que nous présente notre monde aujourd’hui ? Avons-nous conscience que la royauté du Christ qui diffère de ce que nous pouvons imaginer, est une royauté d’effacement et de service, justement parce qu’elle est une royauté qui vient d’en-haut?


‘‘Es-tu le roi des Juifs ?’’ Question fondamentale encore de jour, question qui n’est pas encore dépassée. Elle est celle qui continue de se poser à nous chaque jour dans notre monde. Juifs, Pilate, nous-mêmes : nous sommes tous interrogés aujourd’hui sur les rois que nous nous donnons : serait-ce celui sur qui nous projetons notre désir de nous faire tout-puissants, ou celui que nous acceptons comme venant de Dieu et se manifestant dans la faiblesse humaine, mais dans la force de l’Esprit ?


Avez-vous remarqué que la Royauté du Christ ne lui vient pas de ses origines familiales, même s’il est un lointain descendant du Roi David. Sa royauté, elle ne lui est pas, non plus, accordée par l’empereur de Rome, ni par une élection au suffrage universel. Non, la royauté du Christ Lui vient de Dieu, du Créateur ! Il est bon de noter que ce choix n’est pas un choix arbitraire, dépendant par exemple, de ses qualités, où, simplement, de son bon vouloir.

2- Comme le Christ, tu éviteras de dissocier la valeur du ministre que tu es de ta fonction.

Cher frère Marco,


C’est ici que je voudrais te rejoindre. Aujourd’hui, toi aussi, ces questions devraient te rejoindre dans le plus profond de ton être sacerdotal. En effet, un jour, en t’associant à l’unique sacerdoce du Christ son Fils unique, Dieu voulait faire de toi comme de tous tes confrères dans le sacerdoce, un être configuré à la personne du Christ, l’unique grand prêtre.


C’est un honneur qui t’a été fait et cela dure depuis cinquante années. Je reste convaincu que durant toutes ces années, ta vocation s’est purifiée davantage. Cinquante années de sacerdoce, c’est toute une vie sous nos cieux. Des joies tu en as connu beaucoup. Des difficultés ? Certainement. Mais, tu as su rester ferme. Que le Christ que nous célébrons en ce jour, te fortifie et que sa grâce jamais ne te fasse défaut.


Cependant, les défis qui nous attendent en tant que consacrés à la suite du Christ Roi de l’univers sont toujours aussi nombreux. Tu sais certainement que nos concitoyens ont soif d’une parole qui les rassure et qui les remet en route. Beaucoup parmi eux attendent une parole d’espérance qui les rejoint au plus profond d’eux-mêmes, une parole qui les éclaire et leur redonne goût à la vie. Cette parole, ils l’attendent de nous les prêtres, leurs pasteurs en premier. Je voudrais t’inviter, du haut de tes cinquante années d’expérience, à avoir pour modèle de vie sacerdotale, le Christ obéissant.


Dans nos sociétés dites modernes, on a souvent compris l’obéissance comme un acte servile que pose un sujet qui n’a aucun droit, qui agit comme un cadavre privé de volonté, de désir et de liberté. Il n’en est pas ainsi. L’obéissance présume que l’on accueille la décision de celui qui a droit de décider. Je prie le Seigneur afin qu’il te fasse la grâce de ne pas te laisser attirer par la mentalité dominante qui tend à dissocier la valeur du ministre de sa fonction.


Ton modèle à toi, doit être sans contexte, le Christ à la suite de qui nous sommes tous engagés. C’est Lui que tu dois imiter, parce qu’il est la parfaite mise de soi-même à la disposition de Dieu. C’est à ce prix que toi aussi, tu pourras vivre pleinement et parfaitement la mise à disposition de tout ton être au profit de tes frères. Par ailleurs, tu sais bien que la grandeur du sacerdoce ne tient pas tant aux prouesses de celui qui est appelé.


Du fond du cœur, je souhaite que Dieu te garde encore longtemps parmi nous pour sa plus grande gloire et pour le salut de nos frères et sœurs dont nous avons charge d’âme!

3- Rendre témoignage aujourd’hui de votre foi, telle est votre mission

Aujourd’hui, c’est votre fête patronale. Je prie afin que le Christ Roi de l’univers accorde à chacun ce dont son cœur a le plus besoin. Que sa paix et sa grâce descendent sur vous abondamment. Qu’Il apaise vos cœurs blessés et meurtris par les douloureux événements que notre pays a connus et que la main puissante de Dieu se pose sur toute votre région d’Alépé. Riches de foi, d’espérance et de charité, que vos vies plaisent aux Seigneur et que sa paix vous habite toujours !

Frères et sœurs,

Dans l’évangile, à la question de Pilate : ‘‘alors tu es roi ?’’, le Christ a répondu en ces termes : ‘‘Je suis né, je sui venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix’’.


Rendre témoignage aujourd’hui de votre foi, voici la mission que le Christ vous assigne particulièrement au moment où vous célébrer le quinzième anniversaire d’existence de votre paroisse. En effet, le monde dans lequel nous vivons a besoin d’hommes et de femmes capables de porter à leur prochain la charge explosive de l’évangile. Dieu nous rend responsables, Il a besoin de témoins transparents et humbles. Je vous invite donc à ne pas avoir peur de témoigner malgré vos faiblesses, car Dieu a besoin de témoins joyeux qui attendent, confiants, son retour.


Il est urgent que naissent ici à Alépé tout comme partout ailleurs dans notre pays et dans notre monde, des chrétiens qui intriguent par la qualité de leur vie et qui exagèrent dans l’amour qu’ils portent aux autres et à Dieu. Le monde a besoin de ‘‘fous’’ de Dieu, car face au foisonnement des rapaces de l’argent, il faut le témoignage de chrétiens totalement désintéressés. Face à l’individualisme, il faut le témoignage de chrétiens qui non seulement ne font pas de mal aux autres, mais qui s’engagent activement au service du bien commun.


Hier, les Apôtres sont partis avec le Christ porter la Bonne Nouvelle. Aujourd’hui encore se poursuit l’action salvatrice du Christ dans notre monde. Avec Lui et comme Lui, je vous engage désormais, du haut de vos quinze années d’existence, à crier l’Evangile, cette parole de Dieu qui est vie et qui donne la vie. N’oubliez pas que le Christ n’a que nos mains pour œuvrer dans le monde. Allons-nous les Lui prêter ? C’est mon souhait le plus ardent.


En retour, que le Seigneur soit toujours avec vous, Lui qui est vivant, pour les siècles sans fin. AMEN

Bonne fête à tous !

Bonne continuation au frère Marco !


+ Jean Pierre KUTWÃ Archevêque d’Abidjan

Imprimer

женский журнал
cправочник лекарств