погода Донецке
купить регистратор

MESSAGE DE NOËL DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVÊQUE

D’ABIDJAN AUX CHRÉTIENS DE ARCHIDIOCÉSE D’ABIDJAN,

AUX HOMMES ET FEMMES DE BONNE VOLONTÉ


Chant : Alléluia Noël, Noël Alléluia, aujourd’hui nous est né notre sauveur ! Alléluia Noël, c’est le Messie Seigneur, c’est une grande joie pour nous Noël !...

Chers frères et sœurs,

Chers concitoyens,

Vous tous qui habitez cette terre de Côte d’Ivoire,


La raison principale de notre joie en cette nuit très sainte, c’est la pensée que Dieu jamais n’abandonne le monde qu’Il a créé, en dépit des catastrophes, des guerres et autres prédictions apocalyptiques sur la fin du monde qui n’engagent que ceux qui les véhiculent ainsi que ceux qui veulent leur accorder du crédit. C’est que le Christ qui vient au milieu de nous, reste pour les hommes de tout temps, le signe visible que Dieu a souci de nous. En effet, la naissance du Fils de Dieu à Noël nous redit que notre Dieu ne s’est pas contenté d’une petite apparition facile et éphémère, ni d’une visite rapide à notre humanité, comme on le ferait pour se débarrasser d’une obligation qui nous pèse.


Ce que nous célébrons en cette nuit de Noël, c’est bien la sollicitude jamais prise à défaut de Dieu pour notre humanité, Lui qui envoie son propre Fils vivre notre condition humaine, partager le pain et les misères des hommes, pour en fin de compte, les conduire tous au Père. Noël, c’est aussi le signe que Dieu a encore une parole pour notre humanité, sa Parole faite chair en son Fils, qui est l’expression la plus parfaite de sa pensée et donc de son amour pour l’homme.
Ce soir donc, ce que nous célébrons, c’est l’amour que Dieu a pour nous, un amour personnel et individuel, un amour qui jamais ne faiblit, un amour qui aide et protège, qui donne et qui se donne ; un amour qui jamais ne se lasse. En nous faisant le cadeau de Celui qui est sa joie, Dieu nous fait par la même occasion le cadeau de sa joie. Et nous avons raison d’être en joie ce soir, car même au cœur de nos ennuis, de nos difficultés, des maladies et des épreuves, même dans les moments où le monde se fait plus ingrat, Dieu nous dit par l’incarnation de son Fils, qu’il a encore souci de nous.
1- Noël, Dieu a encore souci de l’homme.
Chers frères et sœurs,
Il ya deux mille ans, Dieu notre Père a pris la décision de répondre aux besoins, aux soucis, aux interrogations de son peuple qui était dans l’attente d’un Sauveur en lui envoyant son propre Fils. Depuis lors, ce Fils continue de nous aimer et de nous sauver. Alors que nous annonçons la naissance du Fils de Dieu dans notre monde d’aujourd’hui, comment ne pas avoir une pensée pour tous ceux qui ont eu l’immense douleur de mettre en terre un enfant de leur chair, ou même qui ont la douleur de l’avoir perdu embryon, sans avoir connu son visage.

Pensons aussi à tous les parents qui ont vu un jour, un enfant s’éloigner en claquant la porte et qui n’ont jamais pu renouer le contact avec lui. Rejoignons également par la pensée tous ceux qui ont vu un enfant se dégrader par la drogue, l’alcool, le vol, un enfant qui a tourné le dos aux valeurs spirituelles et aux valeurs de la société ou qui a fini par perdre simplement la foi, foi en Dieu, foi en lui-même et en son avenir.

Aujourd’hui encore, comme il ya deux mille ans, ils sont nombreux ceux qui sont dans l’attente d’un sauveur, de quelqu’un qui remplirait toutes leurs attentes et leurs aspirations ; ils sont nombreux, ceux qui attendent et espèrent que Dieu fasse quelque chose pour répondre à leurs interrogations, à leurs attentes et aux misères de notre monde. Et pourtant, ce Sauveur, Dieu nous l’a déjà donné et continue de nous le donner en la personne de son Fils Jésus : Il est la réponse à nos interrogations ; Il est le Secours que nous sommes en droit d’attendre de Dieu ; Il est Celui qui a souci de nous. Et ce soir, en cette nuit, Il vient nous le redire.

A sa suite, je voudrais m’adresser solennellement à tous les blessés de la vie, à tous ceux pour qui la vie ne vaut plus la peine d’être vécue, ici à Abidjan comme partout ailleurs dans le pays et dans le monde, à tous ceux pour qui la vie semble sans espérance, pour toutes ces personnes, en cette nuit de Noël, je voudrais reprendre les paroles de l’Ange : ‘‘Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie… : aujourd’hui vous est né un sauveur dans la maison de David. Il est le Messie, le sauveur’’ Lc.2, 10-11.

Oui, ne craignez pas ! Car la venue du Fils de Dieu dans notre monde est le signe que Dieu ne désespère pas de notre humanité. Bien plus, par la naissance de Jésus, Dieu est désormais aussi un homme. Depuis cet instant, Il a lié son sort au nôtre, mieux, Il a lié notre sort au sien. Désormais donc, tous les espoirs sont permis car Dieu a encore pour notre humanité, une Parole !

2- Noël, Dieu a encore une parole pour notre humanité.
Frères et sœurs,

Au cœur de la nuit, dans le silence de la nuit, en pleine campagne, loin des lumières des habitations des hommes, Dieu vient visiter notre planète terre. Cette façon de faire n’est pas sans poser des questions : pourquoi Dieu éprouve-t-il le besoin de venir dans notre humanité dans le silence de la nuit : nuit de nos péchés, nuit où ne voyons plus très clair ; nuit aussi de nos angoisses et de nos peurs.

Pourquoi Dieu vient-il la nuit, si ce n’est pour éclairer nos ténèbres et nous dire qu’Il est la Lumière qui ne s’éteint jamais, la lumière qui chasse les ténèbres de toutes sortes et fait place à l’espérance qui vient de Lui. Pourquoi Dieu éprouve-t-il le besoin de venir sous l’aspect d’un homme, et plus encore d’un enfant ? Pourquoi, Lui, le Puissant qui porte le monde se fait-il si fragile, dans les bras d’une si jeune femme ? Comment comprendre cette folie de Dieu? Mais qui sommes-nous donc, pour que Dieu daigne se faire l’un de nous ?

N’est-ce pas en fait un enseignement que Dieu donne à aux hommes de ce temps si souvent imbus d’eux-mêmes ? Devant la crèche, devant ce Dieu si fragile, si désarmé et à la merci de la méchanceté des hommes, n’avons-nous pas à tirer des leçons ? Si le Christ naît dans notre monde comme un enfant et non comme un triomphateur, n’est-ce pas pour nous indiquer le chemin à suivre ?

Dans un monde où l’on sent grandir la violence devant les inégalités de plus en plus criantes, cet enfant ne nous invite-t-il pas à songer à tous les enfants du monde, victimes en première ligne de la folie des adultes qui se font la guerre ? Enfants délaissés et maltraités, enfants rejetés par la faute de parents irresponsables, enfants arrachés à leurs familles dans la fleur de l’âge ; ailleurs, enfants amputés, transformés en chair à canon. Pourquoi enfin Dieu éprouve-t-il le besoin de venir dans notre humanité en pleine campagne, loin des lumières des habitations des hommes et dans une mangeoire ?

En décidant de naître dans une mangeoire pour animaux, le Christ se présente à nous comme nourriture offerte, comme pain vivant, fruit de la terre et du travail des hommes, représentant à la fois l’action merveilleuse de Dieu et celle des hommes. Le Christ est un cadeau de Dieu pour les hommes de tout temps et nous invite ainsi à être cadeau offert pour notre prochain. Alors, décidons de faire de cette nuit, une nuit différente de toutes les autres que nous avons connues : nuit d’espérance nouvelle, nuit de paix pour notre pays, pour notre humanité car cet enfant qui nous est donné dans cette nuit de Noël, nous invite à faire advenir la paix dans notre pays et dans le monde.

Frères et sœurs,
Avez-vous remarqué que dans l’évangile, le Christ naît sans apparat extérieur, sans aucune considération, dans un village où tout semble indifférent et que se sont seuls les bergers, des laissés pour compte de la société qui l’accueillent ? Tout se déroule comme si le Christ choisissait la pauvreté, le dénuement : Il a dédaigné la considération des hommes, celle qui vient de la richesse, du brillant, du clinquant alors qu’Il est le Verbe de Dieu incarné. Par le fait même, Il nous invite à emprunter désormais de nouveaux chemins.
3- Noël, invitation à entrer dans un chemin d’humilité, de foi, d’espérance et d’unité.
Dans l’évangile, après l’apparition et l’annonce des anges, les bergers auraient pu discourir entre eux, réfléchir, s’attarder, curieux et émerveillés, ou goûter simplement le repos et la joie d’une telle annonce. Non, ces bergers à qui Il apparaît en premier sont des gens humbles qui se mettent immédiatement en chemin, c’est-à-dire, qu’ils croient en la Bonne Nouvelle de la paix qui leur est annoncée et agissent conformément à cette Bonne Nouvelle. Humilité et foi vécues dans l’espérance et l’unité, voici quel doit être le chemin à emprunter pour nous tous en cette fête de Noël 2012.
Cette attitude d’humilité des bergers hier devrait nous servir d’exemple. Tous autant que nous sommes, nous devons chercher à être habités par cette vertu : la situation intérieure de notre pays nous le commande ; l’avenir de nos enfants, si ce n’est notre propre avenir nous l’exige. Aussi, voudrais-je nous inviter, chacun là où l’appel de Dieu l’a placé, parti au pouvoir, parti d’opposition, hommes et femmes, jeunes et enfants, à faire notre mea culpa pour reconnaître nos propres torts, nos intransigeances, afin d’œuvrer véritablement à l’avènement de la paix et de la justice.
Voulons-nous cette année vivre Noël et en tirer tous les bénéfices pour nous-mêmes et pour notre pays ? Voulons-nous renouveler en nous la grâce de la rencontre avec le Christ ? En cette année dédiée à la foi, je voudrais nous inviter, à croire que la naissance du Christ apporte réellement et concrètement quelque chose de nouveau à notre pays et à notre monde. C’est aussi le même message qui est contenu dans la première lecture qui un extrait du Livre d’Isaïe.
Cette lecture nous révèle que la défaite face aux Assyriens, de même que l’exil furent pour le peuple de Dieu, une grande période de ténèbres. Nous aussi, tout comme le peuple contraint à l’exil, nous avons connu une grande période de ténèbres, et certains de nos frères continuent aujourd’hui encore d’en souffrir. Mais l’annonce de la libération et le retour de l’exil sont lumière et joie immense. Pour nous aussi, la naissance du Fils de Dieu à Noël est le signe de la libération, le signe de la lumière, le signe de la joie que Dieu veut nous offrir.
Si la naissance d’un enfant est un événement heureux, un signe de la fidélité de Dieu envers son peuple, à travers les péripéties de son histoire, il nous faut voir dans cette fête de Noël, le signe de la fidélité de Dieu pour les hommes de notre temps, car cette naissance est une victoire de Dieu et signifie la fin de toute forme d’oppression. Oui, la naissance de Jésus aujourd’hui est le signe de la victoire de Dieu sur les forces du mal. Cette naissance, c’est le signe de la lumière de Dieu qui veut briller pour nous sur les ténèbres de nos problèmes, de nos manques de foi, de notre refus de nous convertir !
Qu’avec cette naissance du Christ, Dieu nous accorde de vivre en paix et que sa main puissante se pose sur chacun de nous pour qu’ensemble nous puissions chanter : ‘‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur terre aux hommes qu’Il aime’’.
Chant : les anges dans nos campagnes…
Oui, gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix aux hommes qui vivent sur cette terre de Côte d’Ivoire et partout dans le monde, aujourd’hui, demain et dans les siècles sans fin. AMEN !

Joyeux Noël à tous !


+ Jean Pierre KUTWÃ Archevêque d’Abidjan



Imprimer

женский журнал
cправочник лекарств