LA DEUXIÈME SESSION DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’UCAO

INTERVENTION DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWA

A L’OCCASION DE LA DEUXIÈME SESSION DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’UCAO


Abidjan, CCPM, mercredi 23 janvier 2013

Révérend Père Recteur de l’UCAO,
Révérend Père Aumônier Général de l’UCAO,
Messiers les Présidents des différentes Unités Universitaires,
Révérends Pères Secrétaires Généraux,
Révérends Pères formateurs,


Qu’il me soit d’abord permis avant tout propos de vous souhaiter à tous bien chaleureusement la bienvenue à Abidjan, dans le cadre de la deuxième session du Conseil Supérieur de l’UCAO, notre Université commune. Soyez remercié d’avoir accepté de quitter tous vos engagements en aménageant vos calendriers respectifs pour répondre à ce rendez-vous très important pour notre maison commune. Je vous en remercie très sincèrement.


Au moment de l’ouverture des travaux de cette deuxième session, je ne peux m’empêcher de m’interroger avec vous : à quel besoin répond une rencontre du Conseil Consultatif de l’UCAO ? Est-ce uniquement pour mieux nous approprier le système LMD pour faire comme les autres ou parce que nous y voyons un intérêt certain pour nos étudiants et partant pour nos états? Enfin, quelle place accorderons-nous dans nos travaux au développement intégral des personnes que nous formons dans nos différentes unités universitaires ?


Ces questions, à mon sens, rejoignent dans une certaine mesure, ce que le Concile Vatican II affirme dans sa Déclaration sur l’Education Chrétienne, relativement au droit universel à l’éducation : ‘‘Le but que poursuit la véritable éducation, est de former la personne humaine dans la perspective de sa fin la plus haute et du bien des groupes dont l’homme est membre et au service desquels s’exercera son activité d’adulte’’. E.C.1


Il s’agit bien donc ici de finalité de l’homme dans le service qu’il aura à exercer pour le bien de sa communauté. En effet, si l'Afrique a longtemps ressemblée au blessé de l'évangile couché sur le bord du chemin et qui attend un hypothétique Bon Samaritain, vous conviendrez avec moi que nous ne pouvons plus nous satisfaire de ces vieux clichés, parce qu’il est possible de trouver en notre sein, de jeunes africains capables de prendre la relève de leurs aînés, pour faire entendre la voix de l'Afrique, non pas celle d'une Afrique qui mendie, mais d'une Afrique qui parle d'égal à égal avec les autres continents de la terre. Et c’est de cette Afrique dont nous rêvons !


Est-il besoin de rappeler que nous tenons notre rencontre au moment où la plupart de nos pays en Afrique de l’Ouest sont secoués par des crises de tous ordres. En le disant, j’ai une pensée forte pour nos voisins et frères du Mali pour qui nous prions, sans occulter que c’est toute notre sous-région ouest africaine qui est ainsi menacée. Au milieu de tous ce chaos, nous avons un défi à relever. Oui, l’UCAO, partout où elle se trouve, a un défi à relever. De la bonne organisation de notre université et de l’enseignement de qualité donné aux étudiants, dépendra aussi l’avenir de l’Afrique de l’Ouest et partant de tout le continent.


Parce que notre université a pour vocation profonde d’être le vivrier de l’élite de demain, elle doit produire des cadres compétents, des dirigeants intègres pour une Afrique de demain debout ! Ce à quoi nous sommes invités en tant qu’institution de formation, c’est de permettre à nos auditeurs de pouvoir relever les défis qui attendent nos états, afin d’être au rendez-vous de l’excellence et du progrès de l’enseignement pour l’édification d’une Afrique nouvelle.


Cela passe par une analyse sereine de la situation de notre université, pour en dégager les opportunités mais surtout, pour proposer une formation qui permette de faire émerger l’élite de demain, celle qui donnera à nos états de revendiquer leurs places dans le concert des nations. Par ailleurs, il est clair que même si depuis la rencontre de Dakar, des avancées notables ont été constatées, beaucoup de travail restent encore à effectuer, car le chemin de l’excellence est long et souvent ardu. Mais, nous restons très optimistes pour que les choses commencées s’approfondissent et grandissent afin que ce que nous allons entreprendre, rencontre le succès escompté.


Cela est encore possible aujourd’hui, d’où l’enjeu et l’importance de cette rencontre, dont je souhaite les fruits à la hauteur de nos espérances. Tout en vous souhaitant un séjour agréable et très utile à Abidjan, j’ai le plaisir de déclarer, au nom de Son Eminence le Cardinal Théodore Adrien SARR, Grand Chancelier de l’UCAO, ouverts les travaux de la deuxième session du Conseil Supérieur.


Je vous remercie.


+ Jean Pierre KUTWÃ

Archevêque d’Abidjan,

Vice Grand Chancelier de l’UCAO.

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