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ORDINATION SACERDOTALE Cathédrale Saint Paul Plateau Abidjan le 2 février 2013

HOMÉLIE DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ
ARCHEVÊQUE D’ABIDJAN
A L’OCCASION DE L’ORDINATION SACERDOTALE

He.2, 14-18 / Lc.2, 22-40
Cathédrale Saint Paul Plateau
Abidjan le 2 février 2013



Chant : ‘‘Seigneur, Tu as satisfait le désir de mon cœur, Tu n’as pas déçu la prière de mes lèvres…’’


Excellence,
Révérends Pères,
Révérends frères,
Révérendes sœurs,
chers Parents des ordinands de ce jour,
Frères et sœurs en Christ,

Les paroles de ce chant, je voudrais les mettre sur les lèvres des candidats au sacerdoce qui nous ont été présentés au début de cette célébration eucharistique. En effet, après de longues années d’études et de maturation de leur vocation, voici qu’arrive enfin, le jour tant attendu de leur ordination presbytérale. Oui, le Seigneur a satisfait le désir de leurs cœurs en les choisissant mais surtout, en les établissant pasteurs de son peuple.


Ces mêmes paroles, je voudrais aussi les mettre sur les lèvres de vous tous parents, amis et connaissances venus nombreux soutenir les élus de ce jour. Vous aussi, je ne doute pas un seul instant que vous avez prié pour eux afin que le choix de Dieu porté sur leurs humbles personnes aboutisse à une fin heureuse. Oui vraiment, vous avez des raisons de rendre grâce à Dieu parce qu’Il n’a pas déçu la prière de vos lèvres, vous pouvez Lui dire toute notre reconnaissance et toute votre gratitude pour avoir satisfait le désir de vos cœurs. A Lui qui règne, gloire, louange et honneur aujourd’hui, demain et tous les jours.
Enfin, le Pasteur que je suis ne peut pas être en reste de cette joie qui nous gagne tous. Comment peut-il en être autrement quand on sait que Dieu continue de nous manifester sa générosité, sa sollicitude paternelle, Lui qui nous donne, années après années, de façon quasi ininterrompue, des prêtres, des collaborateurs pour sa plus grande gloire et pour le salut de notre humanité, alors qu’ailleurs, les maisons de formation au sacerdoce ferment boutique sous nos yeux impuissants. Cette année, je suis particulièrement heureux parce que la date choisie pour les ordinations sacerdotales coïncide avec la célébration de la fête de la présentation de Jésus au Temple, une fête pleine de symbolismes et d’enseignements.

1- Présentation de Jésus au Temple, un mystère d’offrande, de lumière et de souffrance

Frères et sœurs,

La fête de la présentation de Jésus au Temple évoque tout à la fois un mystère d’offrande, de lumière et de souffrance pour les chrétiens de tout temps : offrande en premier lieu de Joseph et Marie qui se rendent au Temple, en vue de consacrer au Seigneur, leur fils premier-né ; offrande de Jésus Lui-même, Lumière que Dieu fait lever sur toutes sortes de ténèbres. Rappelons-nous les paroles de la Lettre aux Hébreux : ‘‘Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais Tu m’as formé un corps. Tu n’as pris plaisir ni à des animaux brûlés sur l’autel, ni a des sacrifices pour le pardon des péchés. Alors je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté’’ (He10, 5-7). Offrande enfin des parents ici présents qui ont accepté de faire le deuil de leurs ambitions légitimes pour leurs enfants, en acceptant le sacrifice de leur vie à la suite du Seigneur.
A propos de sacrifice, ayons une pensée spéciale en ce jour du 2 février, où nous célébrons la journée mondiale de la vie consacrée, pour tous les consacrés du monde entier et particulièrement pour ceux de notre Archidiocèse d’Abidjan, ces hommes et ces femmes, qui eux aussi ont fait l’offrande de leur vie au Seigneur. A tous, grâce, miséricorde et paix de la part du Seigneur Dieu et de son Fils Jésus-Christ, Lui qui chaque jour davantage nous appelle à sa suite. A tous bonne fête et que le Christ vous tienne toujours en sa bénédiction.
Cependant, comment ne pas voir déjà en filigrane, dans le lointain de l’avenir de cet enfant Jésus présenté aujourd’hui au Temple, la souffrance d’une mère impuissante alors que l’on torturera et mettra à mort l’enfant qu’elle a si généreusement offert pour le salut de l’humanité : ‘‘Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée’’. Lc.2, 34-35. Souffrance également de prêtres, religieux et religieuses, face à l’incompréhension de leurs concitoyens, face à leur impuissance devant les souffrances
Dans l’évangile, Marie et Joseph présentent à Dieu, dans son Temple, le Fils qui leur a été donné. Ce jour-là, Joseph et Marie ont tendu vers Lui, cet enfant qu’ils savaient ne pas leur appartenir ; tout comme le prêtre qui après l’élévation, offre à Dieu et aux fidèles le Verbe de Dieu, eux aussi, sont venu offrir à Dieu, ce que Lui-même a de plus cher à son cœur : Jésus ! Ce faisant, Joseph et Marie acceptaient ainsi les désirs et les projets de Dieu sur l’enfant qu’ils présentaient, bien plus, ils Lui offraient leurs vies, la mettant au service de ce Fils.
La conclusion de tout cela c’est que ce jour-là, Joseph et Marie ont accepté toutes les conséquences de leur offrande : ils se sont engagés à élever leur enfant avec un infini respect pour sa personnalité et pour sa mission qui l’exposait pourtant à la mort. Ils ne se doutaient peut-être pas que plus tard, devenu adulte, ce Fils devrait être donné au monde, offert par Marie, debout au pied de la croix. Quelle souffrance en perspective ! Mais quelle bonheur immense aussi trois jours après, quand ce fut la résurrection ; bonheur d’autant plus grand que par sa mort et sa résurrection, le Christ sauvera toute une multitude.

2- Appel aux parents, amis et connaissances.

Chers fils, chers ordinands,

Avec vos parents, amis et connaissances, je voudrais deviner quelle aurait pu être la prière silencieuse, l’offrande intérieure de Marie et de Joseph : ‘‘cet enfant Seigneur, un jour, Tu nous l’as donné. Nous ne Te dirons jamais assez merci.’’ Et Marie d’ajouter certainement : ‘‘Mais Tu sais bien que même s’Il est de ma chair, Il est de Toi et pas question de le reprendre. Nous sommes tes serviteurs au service de la vocation de Ton Fils’’. Quelle belle prière me direz-vous ? C’est justement ce que l’Eglise attend des parents que vous êtes.


Comme l’an dernier, je voudrais me reprendre pour vous dire que c’est à vous en premier que je voudrais confier le ministère sacerdotal de vos enfants. Malheureusement, il nous est arrivé de constater que certaines familles constituent pour leurs fils prêtres, de véritables soucis tant les sollicitations dont ils font l’objet, les dépassent. Je vous en supplie : ne reprenez pas de l’autre main, ce que vous avez si généreusement offert au Seigneur.
L’offrande que vous faites de vos enfants au Seigneur, pour porter les fruits escomptés doit être désintéressée. En effet, certaines de vos sollicitations les dépasse et quelques fois les plongent dans une grande affliction. Sachez que ce qui touche à la famille d’un prêtre, le touche également et qu’il a besoin de sérénité pour exercer son ministère avec succès. C’est à vous que je confie ce succès. Dieu saura vous le rendre.

3- Pour un ministère sacerdotal efficace.

Chers fils,

Pour mieux vivre votre offrande à Dieu, j’ai voulu revisiter pour vous, quelques points du Directoire pour le ministère et la vie des prêtres en ses articles sur la prédication de la Parole, l’engagement politique et social du prêtre, et enfin sur l’obligation de l’habit ecclésiastique. Ces différents points sont pour moi d’une extrême importance d’autant plus qu’ils portent à la fois sur l’identité même du prêtre et sur sa mission dans le monde. En effet, beaucoup de prêtres ont fini par se disqualifier aux yeux de leurs fidèles parce qu’ils n’ont pas su avoir la distance nécessaire qui aurait fait d’eux des pasteurs pour tous.

Relativement à la prédication de la Parole, le Directoire nous enseigne que : ‘‘Pour être authentique, la Parole doit être transmise ‘‘sans astuce et sans falsification, mais en manifestant la vérité face à Dieu’’. Le prêtre évitera avec une maturité responsable de contrefaire, réduire, déformer ou édulcorer le contenu du message divin. Sa tache en effet, ‘‘n’est pas d’enseigner sa propre sagesse mais la Parole de Dieu et d’inviter tous les hommes avec insistance à la conversion et à la sainteté’’.
Par conséquent, la prédication ne peut se réduire à la communication d’idées personnelles, au témoignage de sa propre expérience, à des explications de caractère psychologique, sociologique ou philanthropique. Elle ne peut pas non plus céder excessivement à l’attrait de la rhétorique, si fréquente dans la communication de masse. Il s’agit d’annoncer une Parole dont on ne peut disposer à son gré, puisqu’elle a été confiée à l’Eglise pour qu’elle la garde, la médite et la transmette fidèlement.’’ n°45


Dans le prolongement de la prédication, j’ai voulu m’arrêter sur l’engagement politique et social du prêtre, tant cet engagement vrai ou supposé, se montre dans nos homélies. Ici aussi, le Directoire est d’une grande richesse quand il dit que : ‘‘Le prêtre serviteur de l’Eglise qui par son universalité et sa catholicité ne peut se lier à aucune contingence historique, se tiendra au dessus de tout parti politique. Il ne peut pas prendre une part active dans les partis politiques ou dans la direction d’associations syndicales sauf si, d’après le jugement de l’autorité ecclésiastique compétente, la défense des droits de l’Eglise et la promotion du bien commun le requièrent. En effet, ces fonctions, tout en étant bonnes en elles-mêmes sont toutefois étrangères à l’état clérical puisqu’elles peuvent constituer un grave danger de rupture de la communion ecclésiale.’’n°33


Enfin, je reste convaincu que si l’identité profonde du prêtre lui est donnée par le Christ, il n’en demeure pas moins que son aspect extérieur contribue dans une certaine mesure de son identité. Le Directoire ne dit pas autre chose quand il affirme : ‘‘Dans une société sécularisée et qui tend au matérialisme, où les signes extérieurs des réalités sacrées et surnaturelles disparaissent souvent, on ressent aujourd’hui particulièrement la nécessité que le prêtre soit reconnaissable par la communauté, également grâce à l’habit qu’il porte, signe sans équivoque de son dévouement et de son identité de détenteur d’un ministère public.
Le prêtre doit être reconnu avant tout par son comportement mais aussi par sa façon de se vêtir, pour rendre immédiatement perceptible à tout fidèle et même à tout homme son identité et son appartenance à Dieu et à l’Eglise… Sauf des situations totalement exceptionnelles, ne pas utiliser l’habit ecclésiastique peut manifester chez le clerc un faible sens de son identité de pasteur entièrement disponible au service de l’Eglise.’’ n°66


Comme vous le voyez, la tâche qui sera désormais la vôtre est ardue et le métier peut sembler difficile. Cependant, je reste convaincu qu’avec le concours de vos différents formateurs, du Comité diocésain des vocations, et de l’Equipe des chargés de vocation, nous parviendrons à offrir à notre église et à notre pays, des prêtres selon le cœur de Jésus, notre Seigneur et notre modèle, Lui à qui appartiennent, l’honneur et la gloire, dans les siècles sans fin, AMEN.

Chers fils,

Je vous souhaite bon vent à la suite du Christ et que votre présence dans le presbyterium, nous apporte à tous, un vent de fraîcheur et de renouveau.
Paternellement, je vous bénis !


+ Jean Pierre KUTWÃ,
Archevêque d’Abidjan

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