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HOMELIE DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN A L’OCCASION DE LA FETE DES RAMEAUX Paroisse Saint Joseph Artisan Paris, dimanche 24 mars 2013

‘‘Portes, levez vos frontons,
 Élevez-vous portes éternelles :
 Qu’il entre le Roi de gloire !’’. Ps.23, 9

Chers frères,
Chères sœurs,

    La Semaine Sainte dont le Dimanche des Rameaux est la porte d’entrée, devrait particulièrement en cette année dédiée à la foi, nous interroger davantage dans notre marche à la suite du Christ, ne serait-ce que par les contradictions qu’elle nous révèle. En effet, cette semaine sainte a beau s’ouvrir ce dimanche par l’entrée triomphale et solennelle de Jésus à Jérusalem, elle n’occulte pas pour autant, pour nous chrétiens, les événements graves, dramatiques, sinistres qui vont se dérouler : une semaine  marquée par le ciel noir de la douloureuse passion, par le sang du calvaire, sang versé par la méchanceté des hommes mais, sang versé qui vaudra à notre humanité sa Rédemption.


    Jour donc ambigu que celui des Rameaux. Tout autour de Jésus se bouscule et le bouscule. Nous vivons les dernières heures d’un homme condamné à mort. Son procès n’est pas seulement un fait divers comme ceux qui remplissent nos journaux chaque jour. Il ne s’agit pas de l’arrestation et de la condamnation d’un innocent. Ce procès, c’est le triomphe des hommes de tout temps qui veulent s’affranchir de Dieu, se réaliser sans Lui ! Le dimanche des Rameaux ne devrait-il pas nous incliner à réfléchir sur les gloires humaines, ces glorioles éphémères auxquelles tant de personnes sont si attachées aujourd’hui ?

Dès lors, on ne saisit que trop bien l’enjeu des lectures de ce jour, de même que l’antienne qui nous invite à lever les frontons des portes, à élever les portes éternelles, pour qu’enfin rentre le Roi de Gloire dans nos familles, dans nos communautés, dans nos pays. Aujourd’hui, nous devons  faire en sorte que ce sacrifice vécu volontairement pour nous, ne reste pas vain, car le triomphe humain des Rameaux a surtout valeur de symbole qui annonce la véritable victoire réalisée par le Christ : la mort a désormais trouvée son Maître.

‘‘Portes, levez vos frontons,
 Élevez-vous portes éternelles :
 Qu’il entre le Roi de gloire !’’. Ps.23, 9

Aujourd’hui peut-être plus qu’hier, nous devons prendre conscience que le monde dans lequel nous vivons, tacitement ou à grands cris, toujours avec force, nous interroge sur notre foi : Croyez-vous vraiment ce que vous annoncez ? Vivez-vous ce que vous croyez ? Prêchez-vous vraiment ce que vous vivez ?  Et c’est ici que Jésus doit pouvoir entrer triomphant dans nos vies. A la vérité, Il veut que nous Lui rendions témoignage dans la simplicité des relations avec les autres, relations empruntes d’humilité et de bonté, dans l’accomplissement du travail bien fait, avec joie et sérénité; Il veut se rendre présent à tous à travers toutes les circonstances de notre vie comme pour nous dire que l’histoire des hommes est et sera toujours celle de la sollicitude de Dieu envers eux.

Pour parvenir à ce témoignage, nous sommes invités, en revivant l’aventure de l’entrée de Jésus à Jérusalem, à nous efforcer de devenir des porteurs de Dieu, comme cet ânon qui a porté le Christ à Jérusalem. A bien regarder, il a porté Dieu. Nous aussi, n’ayons pas peur de porter fièrement Dieu, de le porter à nos concitoyens, là où se joue le destin de notre humanité, en dénonçant tout ce qui avilit l’homme, tout homme, tout l’homme, qu’il s’agisse d’une loi qui tend à lui nier ses droits les plus fondamentaux ou tout ce qui va contre le projet de Dieu. Alors, la joie naîtra dans le cœur de ceux que nous rencontrerons, et le meilleur de leur cœur réapparaîtra à la surface.

Cela créera peut-être un peu d’agitation en nous-mêmes. Cela menacera sans doute quelques idées reçues ou quelques pouvoirs établis ; qu’importe, comme l’ânon qui a porté le Christ, portons Dieu au milieu des agitations de notre monde.  Dieu nous regarde et continue de nous renouveler sa confiance, Lui qui ne cesse de nous adresser des clins d’œil tout comme à l’ânon attaché le long du mur, à un plant de vigne ou sous un olivier, qui ne savait pas que Jésus avait, depuis longtemps, l’œil sur lui.

Cet ânon, des mains l’ont détaché, il ne savait pas où il allait. Et pourtant, c’est ainsi qu’il est devenu porteur de Dieu. Voici l’aventure à laquelle le Christ nous invite. Voulez-vous porter à notre monde ce Dieu qui ne pèse que le poids d’une hostie ? Voici le testament du Christ que le récit de sa passion nous présente dans les dernières heures d’un homme condamné. Sa mort, nous découvre la terre écartelée. Elle se fend, béante au cri du crucifié, annonçant la fin d’un monde et le commencement d’un autre. Ouverte, la terre va engloutir le corps de Jésus pour le libérer dans un nouveau bouleversement. Au pied de la croix, l’humanité, elle aussi, est écartelée. Il y a ceux qui commentent la fin d’un homme, qui mettent un point final à son histoire. Il y a ceux aussi qui attendent, contre toute espérance, le signe d’un re-commencement, le matin d’une vie nouvelle porteuse de paix.

‘‘Portes, levez vos frontons,
 Élevez-vous portes éternelles :
 Qu’il entre le Roi de gloire !’’. Ps.23, 9

Pour la plus grande gloire de Dieu, Lui à qui appartiennent l’honneur et la gloire, pour les siècles sans fin, AMEN !

+ Jean Pierre KUTWÃ Archevêque d’Abidjan  Côte d’Ivoire




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