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LA MESSE DE CLOTURE DE L’ANNEE PASTORALE 2012-2013

HOMELIE DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ
ARCHEVEQUE D’ABIDJAN
A L’OCCASION DE LA MESSE DE CLOTURE
DE L’ANNEE PASTORALE 2012-2013
Cathédrale Saint Paul du Plateau
Vendredi 28 juin 2013

Révérends Pères,

         Révérendes sœurs,

         Chers frères et sœurs,

         Vous savez certainement que lorsque l’homme rencontre Dieu, cela ne le met pas uniquement en présence de l’Absolu, mais cette rencontre le comble et transforme sa vie. L’action de grâce qui en résulte apparaît alors pour l’homme comme la réponse à cette grâce progressive et continuelle qui le conduit, le guide, le soutient. Cette action de grâce qui est à la fois prise de conscience des dons de Dieu, élan très pur de l’âme saisie d’émerveillements par cette générosité et reconnaissance joyeuse devant la grandeur divine, cette action de grâce est essentielle dans toute vie parce qu’elle est une réaction de la créature découvrant dans la joie et la vénération, quelque chose de  son Créateur.

 

         En vous invitant à venir nombreux à la célébration Eucharistique de ce jour qui marque la fin de notre année pastorale, j’ai voulu que ce soit ensemble, prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs du Christ, réunis en un seul peuple, dans une seule foi, d’un même cœur et d’une même voix, que nous exprimions notre reconnaissance à Dieu pour ce que nous avons vécu de grand, de beau et de merveilleux. Oui, à notre Dieu et à son Fils, que soient rendus honneur, gloire et louange.

1-   D’un même cœur et d’une même voix, exprimons notre reconnaissance à Dieu pour cette année reçue de Lui.

         Oui, disons-Lui merci pour les grands événements qu’Il nous a donnés de vivre avec Lui en cette année dédiée à la foi. En parlant de grands événements, il me revient en mémoire la célébration eucharistique du 29 juillet dernier autour de tous les évêques de Côte d’Ivoire, dans cette même cathédrale, pour la réception de l’Exhortation Apostolique Post-Synodale ‘‘Africae Munus’’ portant sur l’engagement de l’Afrique au service de la réconciliation, la justice et la paix ainsi que la démarche que cette Exhortation indiquait à toute la nation ivoirienne pour parvenir à une paix durable et définitive.

Puis-je raisonnablement passer sous silence, l’ouverture diocésaine de l’année de la foi le 2 décembre, toujours dans cette même cathédrale. Ce jour la aussi, nous avons été nombreux à venir recevoir les indications nécessaires pour que cette année de la foi nous procure à tous, les grâces que nous attendions d’un pareil événement pour témoigner de notre foi à la suite du Christ.  Et en cette année, les occasions pour le faire n’ont pas manqué !

Sur un registre plus sombre je me rappelle comme si c’était hier le tragique rappel à Dieu le 8 décembre de Monseigneur Ambrose MADTHA, d’affectueuse mémoire, qui nous a paru comme une chape de plomb déposée sur nos têtes ; je pense aussi à la démission toute à la fois brusque et inattendue de Notre Bien-aimé Pape Emérite Benoît XVI, véritable coup de l’histoire, tant nous étions peu habitués à vivre pareille situation. Enfin, je n’oublie le départ vers la maison du Père céleste de nos chers confrères Eugène ANOUMA et Jean Louis OBROU.

Ce fut des moments terribles comme bien d’autres l’ont été durant cette année pour notre Eglise-Famille-de-Dieu qui est ici en Abidjan en général et pour certains parmi nous en particulier. Mais à travers ces différentes épreuves n’est-ce pas justement notre foi qui était ainsi sollicitée ? Comment avons-nous vécu ces événements, véritables clin d’œil faits à notre foi ?

Cependant, tous ces événements n’ont pas pour autant occultés les bons moments que nous avons vécus ensemble avec l’élection du Pape François le 13 Mars dernier. Là encore, Dieu s’est manifesté à nous en nous donnant un Pape selon son cœur, un Pape venu d’ailleurs comme on l’a qualifié, déjouant ainsi tous les pronostics de nos prétendus savants.

Enfin, que dire de la merveilleuse adoration Eucharistique mondiale du 2 juin qui a réunit dans une même foi, tous les catholiques du monde entier, à la même date, autour de notre Saint Père le Pape François? Moment d’intense communion de prière, temps de grâces divines certainement ! Vraiment, cette année qui s’achève aura été une année pleine que le Seigneur nous a donnée de vivre. Disons-Lui merci, Lui qui ne cesse de marcher avec nous sur les chemins de notre quotidien.

2-   ‘‘Que tous soient un, afin que le monde croie’’

Ce thème qui a conduit notre marche commune à la suite du Seigneur était en fait un défi à relever tant il nous invitait à la fois à l’unité et à la transmission de la foi. Avons-nous réussit ce pari ? S’il est heureux que ce thème ait coïncidé dans une certaine mesureavec la réception de l’Exhortation Apostolique ‘‘Africae Munus’’, nous sommes fondés à nous interroger aujourd’hui : quels sont les actes de foi que nous avons posé, individuellement, en famille, en paroisse, dans le souci bien compris de construire des communautés où l’union et l’unité seraient le témoignage de notre appartenance au Christ.

         A l’heure du bilan, à quoi aura servi cette année de la foi et comment avons-nous vécu le thème que nous en avons dégagé pour rythmer notre marche à la suite du Christ ? L’année de la foi terminée, pouvons-nous affirmer que désormais, nos paroles et nos actes témoignent de notre appartenance au Christ ? Plus simplement, quels types d’arguments sommes-nous, chrétiens catholiques, pour notre pays : des arguments qui militent en faveur d’une adhésion plus ferme à la suite du Christ pour nos concitoyens d’autres confessions religieuses, ou bien des arguments qui les confortent à ne même plus croire ?

         Je pense personnellement qu’il serait faut et réducteur que de croire que la fin de l’année pastorale marque la fin de ce que nous avons essayé de vivre avec plus ou moins de réussite. Il nous faut continuer à persévérer en nous soutenant les uns les autres, en étant ouverts davantage à ceux qui ont pris le train en marche très tardivement ou pas du tout. Cette année de la foi, de même que l’invitation à vivre l’unité, doivent alors se poursuivre, si nous voulons ‘‘que le monde croie’’ !

         Continuité et ouverture doivent désormais être les leitmotivs de notre marche à la suite du Christ. Si nous voulons que le monde croie encore au Christ, à la crédibilité de notre adhésion à sa personne et aux valeurs que prônent son évangile, il nous faut avancer en ‘‘élargissant l’espace de nos tentes, en détendant les toiles de nos demeures, en allongeant nos cordages’’ (Cf. Is.54, 2-3), comme l’ont fait les premiers disciples du Christ avant nous.

Dans la première lecture de ce jour tirée du livre des Actes des Apôtres, le miracle opéré ici par Pierre fait apparaître une parfaite continuité entre le temps de Jésus et celui de l’Eglise, une Eglise qui à la différence du Temple, accueille l’infirme et le païen, une Eglise qui ne s’arrête pas au péché mais qui va au-delà des limites que les hommes de ce temps voudraient lui imposer par toutes sortes de subterfuges. Non, nous ne devons plus acceptés d’aller là où le vent de la majorité nous pousse. C’est à nous chrétiens, d’impulser les énergies nécessaires pour que notre monde n’aille pas à vau-l’eau ! D’où la nécessité de notre unité.

Ainsi, comme je le disais à l’occasion de la rentrée pastorale, Jésus, en priant son Père de réaliser l’unité de tous ceux qui écouteront la parole des Apôtres, en priant pour que la volonté éternelle de Dieu se réaffirme en quelque sorte et nous fasse redevenir ce que fondamentalement et ontologiquement nous sommes dans sa pensée: UN, Jésus nous appelle également à œuvrer à cette unité, notre propre unité, conscients que nous sommes responsables de l’équilibre du monde dans sa quête véritable de libération, de salut.

Les exemples de vie des saints Pierre et Paul que nous célébrons par anticipation aujourd’hui montrent aisément ce besoin d’ouverture aux autres, pour leur communiquer le Christ, véritable salut du monde. De nos jours, quand on parle de l’Eglise missionnaire, on pense surtout à Saint Paul, l’Apôtre intrépide et audacieux avec ses nombreux voyages. Saint Pierre non plus, n’est pas resté tranquillement sur son ‘‘trône pontifical’’, fixé à Jérusalem ! Tous deux ont eu à cœur d’amener les païens à la foi. Affectueux de leurs collaborateurs très proches, ils se rendaient de ville en ville, de communauté en communauté, laissant derrières eux des responsables, qu’ils soutenaient et encourageaient par des lettres fréquentes !

3-   De la nécessité d’une nouvelle évangélisation.

Frères et sœurs,

Notre pays a trop souffert de la fracture entre ses fils et filles et nos chrétiens seraient bien inspirés de ne pas être le levain qui fait monter pareille pâte. Tout ceci appelle donc une nouvelle évangélisation fondée sur la communication de l’amour indéfectible du Christ pour chacun de nous, quel qu’il soit. Et l’évangile de ce jour ne dit pas autre chose quand il nous relate la confession de Pierre.

L’extrait de l’évangile selon Saint Jean que nous avons entendu nous révèle Pierre en discussion avec le Christ. Par trois fois, il a renié le Maître lors de la Passion. Le voici invité par trois fois à confesser son amour du Christ auquel il se montrera fidèle jusqu’à mourir pour Lui.

La nouvelle évangélisation à laquelle nous sommes tous appelés c’est celle telle que décrite dans l’Exhortation Apostolique ‘‘Africae Munus’’. En s’adressant aux Eglises particulières, l’Exhortation apostolique demande  que les axes majeurs de la mission pour une Afrique désireuse de réconciliation, de justice et de paix  soient traduits en « fermes propos et en lignes d’action concrètes ». Il revient aux Eglises locales de constituer un programme d’action qui  « permette à l’annonce du Christ d’atteindre les personnes, de vivifier les communautés, et d’agir en profondeur par le témoignage des valeurs évangéliques sur la société et sur la culture africaines’’ AM 14

Comme dit le Pape Emérite, ‘‘pour se tenir debout avec dignité, l’Afrique a besoin d’entendre la voix du Christ qui proclame aujourd’hui l’amour de l’autre, même de l’ennemi, jusqu’au don de sa propre vie, et qui prie aujourd’hui pour l’unité et la communion de tous les hommes en Dieu (Cf. Jn.17, 20-21). AM 13

Je pense pour ma part que c’est dans cette direction que nous devrions désormais marcher. Il s’agira pour nous de chercher à comprendre pourquoi et comment l’évangile annoncé dans nos églises et nos lieux de cultes qui ne désemplissent jamais, reste toujours à la surface de nos personnes au point que le vieil homme en nous a presque toujours le dessus sur nos prises de positions.

Le chantier est vaste mais j’ai bon espoir que c’est dans la conjugaison de nos différents talents que nous parviendrons à avoir l’impact qu’il faut sur la société ivoirienne. Je ne doute pas un seul instant que nous parviendrons ensemble à relever ce défi de la nouvelle évangélisation que j’appelle de tous mes vœux.

En souhaitant à tous les agents pastoraux de bonnes et saines vacances, je prie comme l’an dernier pour que la nouvelle année pastorale nous trouve tous plein de force et de vigueur, pour annoncer dans une nouvelle dynamique, que nous sommes tous frères d’un même Père, cohéritiers avec le Christ, Lui à qui appartiennent, l’honneur, la gloire et la louange, dans les siècles sans fin, AMEN !

Bonne fête à tous ceux et celles qui se prénomment Pierre ou Paul, et surtout,

Bon repos et bonnes vacances à tous !

 

+ Jean Pierre KUTWÃ, 
Archevêque d’Abidjan

 

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