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MESSAGE DE NOEL 2014 DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN AUX CHRETIENS DE L’ARCHIDIOCESE D’ABIDJAN, AUX HOMMES ET FEMMES DE BONNE VOLONTE

‘‘Aube nouvelle dans notre nuit :

Pour sauver son peuple, Dieu va venir.

 Joie pour les pauvres, fête aujourd’hui :

 Il faut préparer la route au Seigneur.

 

Bonne Nouvelle, cris et chansons :

Pour sauver son peuple, Dieu va venir.

         Voie qui s’élève dans nos déserts :

         Il faut préparer la route au Seigneur.

 

Terre nouvelle, monde nouveau :

 Pour sauver son peuple, Dieu va venir.

 Paix sur la terre, ciel parmi nous :

 Il faut préparer la route au Seigneur.’’

 

Chers frères et sœurs,                                                                           

Cet hymne de l’Avent résume bien à mon sens, les temps que nous venons de vivre, temps que l’Eglise notre Mère nous a accordé pour préparer la route au Seigneur. Et voilà que l’événement auquel nous nous sommes préparés depuis des semaines est enfin arrivé : un enfant nous est né, un sauveur nous est donné qui nous tend ses bras! Cet enfant qui nous tend les bras, c’est celui qui vient nous libérer de la désespérance, de la fatalité, nous invitant à quitter toute vision pessimiste de la vie et qui nous dit avec force que dans nos moments de joie tout comme dans ceux de l’épreuve et de la difficulté, Il demeure avec nous car, Il est l’Emmanuel, ‘‘Dieu-avec-nous’’ !

 

‘‘Aube nouvelle dans notre nuit…Terre nouvelle, monde nouveau…Paix sur la terre, ciel parmi nous…’’, tel est le message que cet Enfant-Dieu adresse à notre humanité en cette fête de Noël ! En effet à Noël, c’est bien un enfant qui nous tend les bras, les bras de Dieu fait homme ! Et c’est ce moment que j’ai choisi pour m’adresser à chacun de vous comme pour me faire le porte-voix de cet enfant-Dieu.

  1. 1.   Aube nouvelle dans notre nuit…

 

‘‘ Eclatez en cris de joie, ruines de Jérusalem, car le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem ! Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations. Et d’un bout à l’autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu’’ disait le prophète Isaïe pour annoncer la joie du retour du Seigneur à Jérusalem. Dès lors, le temps des lamentations pour Israël prend fin car sa libération approche ; désormais, le temps de l’épreuve est passé et pour les exilés, le temps de la joie peut commencer, car une nouvelle aube se lève !

Frères et sœurs,

Les paroles que nous entendons chaque jour dans nos célébrations eucharistiques et plus spécifiquement celles que nous avons entendues durant le temps de l’Avent avaient pour unique but de nous aider à vivre pleinement chaque jour davantage cette nouvelle alliance avec le Christ qui vient à nous à Noël. Aujourd’hui plus qu’hier, demandons-nous ce que signifie encore Noël pour nous, quand le refus de pardonner dispute l a joie de la réconciliation, quand la corruption prend le pas sur la justice, quand le vice malmène la vertu, quand des frères se parlent uniquement du bout des lèvres, si ce n’est qu’ils ne se parlent plus du tout…

Noël nous interroge encore et toujours : quelles sont nos priorités dans une Côte d’Ivoire qui sollicite notre foi et nos engagements de chrétiens dans plusieurs directions ? En effet, si nous nous sommes préparés pour accueillir le Fils de Dieu qui nous tend les bras à Noël, n’était-ce pas pour devenir meilleurs ? Pour autant, le sommes-nous devenus ? N’allons-nous pas retomber dans notre vie antérieure, celle qui nous a conduits dans les profondeurs de la division, celle qui a meurtri et endeuillé nombre de nos familles, celle qui a mis à mal la cohésion sociale; ou allons-nous progresser dans le sens du bien ?Il nous faut, et c’est un impératif, passer désormais du mensonge à la vérité, de l’erreur voulue et entretenue à la vérité vraie, du monde des ténèbres au monde de la lumière qui vient à nous !

Car Noël, c’est le grand rendez-vous de Dieu avec l’homme, l’accomplissement de la promesse faite de tout temps à notre humanité de lui envoyer un Sauveur qui inaugurera par son Incarnation, une aube nouvelle ! C’est ce même rendez-vous qui se réalise pour nous chaque année, comme pour nous dire que Dieu ne désespère pas de notre humanité, de chacun de nous. Et justement, parce que Dieu ne désespère pas de nous, nous avons l’impérieux devoir de sortir de nos ténèbres, ténèbres de nos peurs, ténèbres de nos rancœurs, ténèbres de nos désirs de vengeance pour prendre courageusement les chemins nouveaux qui s’ouvrent pour nous, ces chemins qui ne s’embarrassent pas des petits soucis de la vie et dont on fait tout un monde. Je vous invite donc à être des porteurs d’espérance, des annonciateurs d’une ère nouvelle, celle qu’instaure pour nous la présence du Fils de Dieu à Noël.

  1. 2.   Terre nouvelle, monde nouveau…

 

Frères et sœurs, 

Le Fils de Dieu qui nous est donné à Noël, par son Incarnation, veut accrocher les hommes que nous sommes à sa cordée pour nous entrainer à sa suite vers la maison du Père, vers une terre nouvelle, un monde nouveau. Mieux, en épousant notre humanité, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, fait de la terre où nous vivons, un immense chantier. Ce faisant, il nous invite à travailler à l’avènement de cette terre nouvelle porteuse d’espérance pour tous, à l’avènement d’un monde nouveau, là où son appel nous a placés, chacun selon son état de vie et sa condition sociale et cela, comme dans la vision du prophète Isaïe : ‘‘le loup séjournera avec l’agneau, la panthère aura son gîte avec le chevreau. Le veau et le lionceau se nourriront ensemble, et un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse se lieront d’amitié, leurs petits seront couchés côte à côte. Le lion comme le bœuf mangera du fourrage. Le nourrisson jouera sur le nid du serpent, et le petit garçon pourra mettre la main dans la cachette de la vipère.’’ Is.11, 6-8

Dans cette vision, tout se déroule comme si des créatures qui apparemment ont tout pour s’opposer, pour se faire la guerre, décident de se mettre ensemble, de faire fi de leur différence et de ce qui peut les opposer, pour ne considérer que ce qui peut les unir et d’ignorer in fine, ce qui pourrait mettre à mal leur cohésion. Cette vision n’a rien de surréaliste car elle est inspirée par Dieu, Maître du temps et de l’histoire, Lui qui peut tout, Lui dont la parole fait surgir du néant ce qui n’est pas et advenir toute chose. Oui, le message de Noël en cette année, c’est que par le concours de tous, nous fassions en sorte que notre terre de Côte d’Ivoire redevienne pour chaque ivoirien, pour tous les habitants de ce pays, ‘‘terre bénie de Dieu"

Cela passe par une nécessaire remise en cause de nos états de vies. Guides religieux ou politiques, hommes de médias ou citoyen lambda, chrétiens ou non croyants : osons changer nos regards et nos appréciations sur nous-mêmes et sur les autres ! En effet, le Fils de Dieu qui vient à Noël s’offre à chacun de nous, sans distinction aucune d’âge, de sexe, de parti politique, de religion, de région, de niveau social. Bien plus, Il tend tout simplement les bras et nous demande de l’accueillir avec empressement. Reconnaissez avec moi combien il serait gratifiant et reposant pour nos familles, pour nos communautés, pour notre pays, que tous, nous vivions en parfaite intelligence, en nous enrichissant mutuellement de nos différences.

Oui, une terre nouvelle et un monde nouveau sont possibles en Côte d’Ivoire, si chacun de nous se reconnaît comme sorti des mains du même Créateur que l'autre ! Alors ce sera la paix sur notre terre de Côte d’Ivoire, le Ciel parmi nous !

  1. 3.   Paix sur la terre, ciel parmi nous…

‘‘Au commencement était le Verbe, la parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu…En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée’’ nous dit Saint Jean dans le prologue de son évangile. Mais comment la Parole de Dieu peut-elle habiter la finitude de l’homme ? Ce mystère, c’est celui du Christ venu dans notre monde pour nous unir à Dieu. Comme médiateur, Jésus ouvre devant ceux qui le reconnaissent la possibilité d’atteindre Dieu, la source de toute vie.

En vérité, Noël est une démarche d’amour : Dieu se rend accessible, il se fait tout proche de l’homme. Cet abaissement du Verbe qui devient un petit enfant manifeste à quel point Dieu nous a aimés et souhaite que nous en fassions autant dans nos relations interpersonnelles. Je crois fermement que dans notre pays, si nous ne sommes pas prêts à supporter les heurts inhérents à toute vie en société, si nous transformons tous ces heurts en tragédies, inéluctablement, la paix s’en ira loin de nous.

C’est notre responsabilité commune et historique de répondre positivement à cette invitation qui nous est faite à aimer à notre tour. La question qui s’impose dès lors à chacun de nous est celle de savoir si nous sommes prêts à nous laisser bousculer par cet enfant si fragile pour que la paix revienne définitivement dans notre pays ?

Père, toi qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité, fais-nous participer à la dignité de ton Fils, puisqu’il a voulu prendre notre humanité. Cette prière, nous la confions à la Vierge Marie, Notre Dame de la Paix, celle qui la première a su dire oui à ton projet pour notre humanité, aujourd’hui, demain et dans les siècles sans fin, Amen !

Joyeux Noël et bonne fête à tous et à toutes !

 

+ Jean Pierre Cardinal KUTWà                                                                           Archevêque d’Abidjan

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