погода Донецке
купить регистратор

HOMELIE DE MONSEIGNEUR JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DU JUBILE D’ARGENT DU SANCTUAIRE MARIAL NOTRE DAME D’AFRIQUE, MERE DE TOUTE GRACE


Cité Fairmont

Abidjan le 4 février2012

Excellences,

Révérend Père Recteur,

Révérends Pères,

Révérendes sœurs,

Chers amis pèlerins,

‘‘Cette œuvre grandiose, implantée au cœur de la vie politique, économique et administrative de la cité, arrive bien à son heure pour proclamer qu’il n’ ya rien de trop grand ni de trop beau pour Dieu. Il fallait bien que soit dressée au Seigneur une tente digne de sa majesté au milieu de ces grands ensembles, de ces buildings qui risquaient de devenir des tours de Babel qui ignorent Dieu et finissent par écraser l’homme’’.

Ces propos tenus par feu le Cardinal Bernard YAGO, d’affectueuse mémoire, pour justifier la construction de la cathédrale Saint Paul du Plateau, pourraient s’appliquer dans une certaine mesure, au Sanctuaire Marial, Notre Dame d’Afrique, Mère de toute grâce, qui célèbre aujourd’hui, son jubilé d’argent, car lui aussi, est arrivé bien à son heure, pour proclamer qu’il n’ ya rien de trop grand ni de trop beau pour Dieu .

En effet, en mai 1980, lorsque le Bienheureux Pape Jean Paul II bénissait la première pierre de la future cathédrale, ce fut l’occasion pour lui aussi, de bénir celle du futur Sanctuaire Marial. Une histoire commune lie donc ces deux monuments érigés pour la gloire de Dieu : l’un dédié au Fils, l’autre à la Mère, les deux, se donnant l’un à l’autre et se complétant merveilleusement.

De ce Sanctuaire Marial, le même Cardinal YAGO dira, qu’ ‘‘un tel lieu de rencontre humaine et spirituel, manquait grandement dans l’Archidiocèse, et plus encore dans notre pays. Terre de rencontres, Abidjan devient un centre de dévotion vraie à la Sainte Vierge, un lieu de recueillement pour ceux qui cherchent le sens de leur vie et pour les affligés en quête de consolation et d’affection maternelles. En ce lieu, les foules viennent renforcer et approfondir leur foi.’’

Quant aux deux paroles de Marie gravées à l’entrée du Sanctuaire, ‘‘Je suis la servante du Seigneur et Faites tout ce qu’Il vous dira’’, elles sont un héritage spirituel que feu le Cardinal YAGO a voulu laisser aux générations des pèlerins qui en ce lieu, viendraient implorer la grâce de Dieu, par l’intercession de la Vierge Marie : ‘‘Ces paroles, disait-il, je voudrais vous les offrir, non pas comme on offre des diamants ou des perles, mais comme des graines, paroles vivantes qui pénètrent dans vos cœurs pour y germer et y porter beaucoup de fruits, des fruits de sainteté, à la suite de Marie’’.

En ce qui concerne son appellation ‘‘Notre Dame d’Afrique, Mère de toute grâce’’, nous la devons en partie au Bienheureux Pape Jean Paul II, et à feu le Cardinal YAGO. Le premier suggéra l’appellation ‘‘Notre Dame d’Afrique’’, voulant ainsi, au terme de sa première visite sur le continent, consacrer l’Afrique à la Vierge Marie, quand le second, lui ajouta ‘‘ Mère de toute grâce’’.

Si l’une des vocations du Sanctuaire est d’être aussi un symbole, un lieu-saint, un espace de prière où Marie, notre modèle et notre guide dans notre dialogue avec le Seigneur, nous conduit sûrement sur les chemins de la sainteté pour la plus grande gloire de Dieu, notre Père, reconnaissons humblement qu’en vingt-cinq années, ce Sanctuaire a grandement contribué à entretenir la foi des fidèles et autres pèlerins.

Aujourd’hui, nous marquons une halte pour dire merci au Seigneur et Lui rendre grâce pour tous les bienfaits dont Il nous a comblés, par l’intercession de la Vierge Marie. Nous Lui disons notre reconnaissance pour tout le travail réalisé en un quart de siècle, par les ouvriers que Lui-même nous a donné pour diriger et conduire ce Sanctuaire.

En ces instants, nous avons une pensée toute spéciale pour tous ceux qui ont contribué, chacun à sa façon et avec son charisme propre, au rayonnement de ce Sanctuaire : le Père Vincent GIZARD, premier Recteur de ce Sanctuaire, le très charismatique Père Raymond HALTER, apôtre infatigable de la Vierge Marie, et le frère Pierre FREYBURGER. Que tous, par la miséricorde de Dieu et par l’intercession de la Vierge Marie, trouvent auprès du Père Eternel, le repos promis aux bons et loyaux serviteurs.

Comment ne pas rendre un hommage mérité à leurs successeurs, les Pères Jacques STOLZ , Marcel BOISSELIER, André FETIS et ABOU YAPI Mathieu, premier prêtre marianiste recteur africain et ivoirien, ainsi que tous leurs collaborateurs, prêtres et religieux, de même que tous ces hommes et femmes, bienfaiteurs d’ici et d’ailleurs, donateurs discrets et efficaces, précieux collaborateurs dans l’œuvre d’évangélisation, qui ont œuvré à leur manière, à faire du Sanctuaire Marial, ce qu’il est aujourd’hui.

Oui, aujourd’hui est donc jour de fête et de joie pour vous tous qui avez pris l’habitude de fréquenter ce Sanctuaire. Ce jour est aussi jour de fête pour notre Eglise Famille de Dieu qui est en Abidjan. N’est-ce pas d’ailleurs ce que traduit l’évangile qui rapporte les noces de Cana en Galilée que nous venons d’entendre ?

Frères et sœurs,

1- A l’image de Marie, soyons attentifs aux autres.

Si Saint Jean a placé ce miracle au début de la vie publique de Jésus, c’est peut-être qu’il entend nous montrer que la grande aventure de la Rédemption, que l’inauguration du règne messianique a débuté officiellement par cette présence du Christ à un mariage, donc à une fête humaine, parce que justement ce royaume qu’il a mission d’instaurer, c’est le royaume de l’alliance, c’est le royaume des noces. Et ce festin de Cana annonce le grand festin des épousailles de l’Eternité entre le Christ et l’humanité.

Mais les hommes sont-ils prêts à inviter le Christ dans leurs vies, pour qu’à son tour, Il les invite à cette merveilleuse alliance qu’Il veut réaliser avec eux ? Les hommes d’aujourd’hui sont-ils prêts à prendre Marie chez eux comme modèle de foi et de vie, dans un monde qui veut se réaliser sans Dieu et qui n’a plus de repère ?

Pratiquement, sommes-nous assez conscients du désir du Christ d’être présent, Lui l’Emmanuel, Dieu avec nous, dans toute notre vie ? Sommes-nous assez intelligents pour l’inviter, comme les jeunes mariés de Cana ? A la vérité, il est inutile de chercher le Christ au fond des déserts ou même dans les nuages ou les étoiles et les nébuleuses lointaines, car Il est toujours sur nos routes quotidiennes, et si nous l’invitons au lieu de l’éviter, la Vierge Marie sa mère nous conduira certainement à Lui, elle qui sait être attentive à nos besoins.

A Cana, un problème va bientôt se poser aux jeunes mariés : ‘‘Ils n’ont plus de vin !’’. Marie, en bonne ménagère ayant l’œil à tout, s’est aperçue que le vin diminuait rapidement au fond des cruches et que cela serait une grande gène pour les époux. ‘‘Faites tout ce qu’il vous dira’’ dit-elle aux serviteurs, en d’autres mots, faites-Lui confiance, ne chercher pas à comprendre.

Etonnante intuition d’une mère qui sait ce dont son fils est capable. En transformant l’eau rituelle des vieilles outres qui évoquent les pratiques anciennes, en un vin pétillant de vie, le vin de la nouvelle alliance, le Christ manifeste sa gloire afin que ses disciples croient en Lui. A l’origine donc de ce premier miracle de Jésus, était une femme, Marie.

Savons-nous aujourd’hui encore être attentifs aux cris de douleurs de nos frères et sœurs autour de nous ? Parents, savez-vous êtres attentifs aux aspirations profondes de vos enfants ? Amis jeunes, savez-vous lire et interpréter les signes des temps, pour en déceler les opportunités qui s’offrent à vous aujourd’hui, de même que les combats qui ne valent guère la peine d’être engagés ? En fin de compte, comprenons-nous que dans nos vies, il y a des combinaisons qui jamais ne marcheront ?

Frères et sœurs,

2- Avec Marie, aimons nos frères, frères de Jésus.

Dans la première lecture, le récit de la Genèse nous traduit sous une forme imagée, la faute fondamentale qui se cache derrière toutes les fautes particulières : le refus d’assumer son humanité limitée, la peur du risque et de la mort, la volonté de s’assurer par tous les moyens contre ceux-ci ; mais par là aussi, la fermeture à ce qui est la vraie vie : la rencontre de Dieu et des autres.

Le résultat, c’est la division entre des êtres qui se rejettent les uns sur les autres, la culpabilité et qui ne peuvent plus s’accepter dans leur nudité. Mais la promesse divine de salut s’affirme envers et contre tout. Nous aussi, à l’occasion de la célébration du jubilé d’argent du Sanctuaire Marial, prenons davantage conscience que les chrétiens doivent se reconnaître réellement et intimement solidaires du genre humain.

A ce titre, les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ. Il est donc urgent que nous puissions manifester cette solidarité en aimant réellement, concrètement, en actes et en vérité, notre prochain de qui le Christ, le fils de la Vierge, se fait le frère.

Le prochain à aimer en premier, se sont tous ceux qui, au cours de notre vie, se sont faits proches de nous pour nous venir en aide, ce qui ne nous dispense pas pour autant, de devenir à notre tour le prochain des autres. Les autres, ce ne sont pas d’abords les personnes en difficultés, si nombreuses aujourd’hui sur nos routes : chômeurs, déplacés, vieillards esseulés, mères de familles en grandes difficultés.

Le prochain à aimer, ce sont tous ceux qui, depuis notre enfance, ce sont penchés sur nous pour nous aider à vivre et parfois à survivre, ceux qui nous ont permis de franchir des passages difficiles, ceux qui nous ont entourés d’une tendresse généreuse. Le frère à aimer, c’est donc en premier lieu nos parents : nous leur devons la vie, ils nous ont arrachés au néant, une dette que nous ne pourrons jamais payer en totalité. Or combien de vieux parents finissent leurs jours royalement abandonnés de leurs enfants ? Combien de parents n’ont jamais la moindre nouvelle de leurs enfants ? Combien de grands parents sont littéralement coupés de cette présence si gratifiante avec leurs petits enfants ?

Le prochain à aimer, c’est notre conjoint qui nous a arrachés un jour à la solitude. En nous aimant, en nous choisissant surtout pour la vie, il nous a révélé que nous avions de la valeur. Le frère à aimer, ce sont nos enfants qui nous ont tellement apporté ! Nous leur devons un sentiment légitime de fierté : parents, au lieu de dire si souvent qu’ils vous coûtent chers, dites-leurs qu’ils sont votre joie et reconnaissez qu’ils vous éduquent autant que vous les éduquez.

Le prochain à aimer, ce sont enfin toutes ces personnes qui tout au long de notre vie ont mis de la joie et du sel, et qui étaient présents à nos côtés dans les moments de turbulences ; ce sont ceux qui ont joué un rôle important dans notre vie : médecins, enseignants, prêtres, religieux et religieuses. En un mot, ce sont tous les hommes et femmes que la bienveillance de Dieu met sur les routes de nos vies chaque jour.

Frères et sœurs, chers amis pèlerins

Je vous envoie annoncer à notre pays, à nos familles, à nos communautés paroissiales, que depuis toujours, Dieu pense aux hommes, qu’Il les appelle à devenir par Jésus-Christ, ses enfants bien-aimés, et à se laisser transformer par Lui. Annoncez-leur qu’en Jésus-Christ, le fils de Marie, Dieu agit, Il délivre du mal, pardonne, transmet sa sagesse, se fait connaître. Annoncez-leur que l’humanité n’est pas lâchée dans un monde vide, elle est invitée à entrer en communion avec Dieu et que Jésus-Christ ouvre la route à quiconque l’accueille.

Demandons au Seigneur, avec l’aide et la prière de la Sainte Vierge Marie, Notre Dame d’Afrique, Mère de toute grâce, de nous obtenir pour notre pays, la grâce de la paix, et pour chacun de vous, des grâces abondantes, bien au-delà de vos attentes et de vos espérances, par Jésus-Christ, Lui qui règne pour les siècles des siècles. AMEN


Bonne fête à tous !

+ Jean Pierre KUTWÃ,

Archevêque d’Abidjan

Imprimer

женский журнал
cправочник лекарств