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HOMELIE DE MONSEIGENUR JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN EN LA SOLENNITE DE SAINTE MARIE MERE DE DIEU

Cathédrale Saint Paul du Plateau
Abidjan le 1er janvier 2012


Révérends Pères
Révérendes sœurs,
Chers frères et sœurs en Christ


Il y a de cela quelques jours, dans la fraîcheur de la nuit, à Bethléem, la voix des anges annonçait une naissance, celle de l’enfant Jésus. Par le fait même, Dieu Lui-même s’abaissait ainsi en devenant un petit enfant, livré à la merci des hommes, pour nous manifester à quel point il a aimé et qu’il continue d’aimer notre humanité et chacun de nous. Le mystère que nous célébrons à Noël, c’est bien celui d’un Dieu infini, qui accepte de s’anéantir et de devenir cet être fragile que nous sommes.


‘‘Et le Verbe s’est fait chair’’, et Dieu s’est fait ‘‘bébé’’. Pour admettre une telle énormité, il nous faut croire d’abord à l’amour qui seul peut expliquer l’inexplicable. Oui, Noël est essentiellement une démarche d’amour. Oui, Noël, c’est d’abord et avant tout un rendez-vous d’amour que Dieu propose chaque année à notre monde, à notre pays, à tous les hommes !


Désormais, l’homme n’est plus abandonné au pouvoir de la mort, il ne peut plus être négligé, il est devenu précieux pour Dieu : une espérance extraordinaire vient habiter notre humanité, car cet enfant qui vient de naître, vient justement mettre le feu de l’amour sur terre. Il vient bousculer tous les égoïsmes et crier aux hommes qu’ils sont tous les fils du même Père ! Dès lors, ils peuvent laisser éclater leur joie.


C’est cette même joie que vous êtes venus exprimer en cette nuit, où le Seigneur vous fait la grâce d’entrer dans une nouvelle année. Je voudrais vous féliciter pour ce choix. En effet, alors qu’ailleurs, certains de vos amis, parents et connaissances font la fête dans les maquis, dans les boites de nuit et autres bars climatisés, vous, vous avez décidé de revenir au Seigneur, pour Lui dire que toute œuvre qui prend sa source en Lui, reçoit nécessairement de Lui son achèvement.


En retour, et à la suite de l’extrait du livre des Nombres que nous avons entendu en première lecture, je prie pour que tout au long de cette année 2012, Dieu vous bénisse et vous garde ! Qu’il fasse briller pour vous son visage, qu’Il se penche vers vous et qu’Il vous apporte la paix !’’ Sachez-le : dans la perspective biblique, bénir quelqu’un est beaucoup plus qu’un simple vœu. C’est une véritable intervention active qui détermine le destin de la personne bénie.


Donc, plus qu’un simple vœu, je souhaite qu’en cette année nouvelle, la sainteté soit l’horizon dans lequel vous inscriviez vos pensées, vos actions, vos choix ainsi que vos projets. Que Dieu vous accorde à tous grâce sur grâces et pour notre pays, qu’Il nous fasse emprunter le chemin du pardon et de la réconciliation et nous donne de vivre dans sa paix !


Frères et sœurs,
Dans toute cette agitation qui marque la naissance de Jésus, avez-vous remarqué dans l’évangile de ce jour, l’attitude de la Vierge Marie ? Il est bon de savoir que les bergers prévenus par les anges, n’avaient pas bonne réputation à l’époque. On les tenait volontiers pour des vagabonds ou des brigands. Et pourtant, Dieu choisit d’annoncer la Bonne Nouvelle à ces exclus de la société. Après avoir contemplé l’enfant Jésus, les bergers sont parmi les premiers à répandre la Bonne Nouvelle. Ils adorent Dieu tandis que Marie, elle, ‘‘retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur’’, nous confie Saint Luc.


Que s’était-il donc passé durant ces neuf mois, après l’annonce éblouissante de l’arrivée du Messie par elle? C’est qu’à la vérité, l’Incarnation du Fils de Dieu à Noël nous impose à tous, de nous revêtir de la vertu d’humilité qui a conduit le Christ à prendre chair de notre chair. Cette vertu, Marie en a fait sienne toute sa vie durant et c’est cela qui lui vaut d’être honorée du titre de Mère de Dieu.


La grandeur de Marie réside dans le fait qu’elle se décrit elle-même comme une humble servante que Dieu appelle à des choses magnifiques. D’elle, les hommes doivent apprendre à connaître la vérité sur eux-mêmes et sans cesse se tourner vers Dieu même s’il leur arrive de ne pas toujours comprendre ce qu’ils vivent.

En effet, l’année 2011 qui vient de s’achever, comme je vous le faisais remarquer à la rentrée pastorale, a révélé que les catholiques ont failli à leur devoir de témoins de la foi et de la charité chrétienne. En nous l’homme déchu, l’homme ancien a prévalu, alors que nous sommes par le baptême des êtres spirituels.
Nous avons encore une fois laissé notre nature humaine, créée pourtant à l’image de Dieu, au pouvoir des effets néfastes du mal et ce, au détriment de la grâce baptismale reçue au moyen de notre immersion dans la mort et la résurrection du Christ, au détriment du salut accordé dans le sang versé pour la nouvelle Alliance conclue par le Christ sur la croix.


Notre état de chrétiens exigeait plutôt de nous que nous construisions chaque jour un peu plus notre ressemblance à Dieu en Jésus Christ, dans le témoignage héroïque de notre foi et de la charité chrétienne, mais hélas ! Nous avons baissé les bras. Oui, il nous est même arrivé de croire que Dieu nous avait abandonné, tant Il a semblé sourd à nos demandes et supplications pour que la paix revienne dans notre pays.


Aujourd’hui, premier jour de cette nouvelle année, je vous invite non seulement à avoir pour modèle la Vierge Marie, mais surtout à la prendre chez vous et avec vous en tout ce que vous ferez. Cela veut dire qu’il nous faut, là où nous sommes, avec tout ce que cela peut nous coûter, nous engager ensemble sur le chemin du pardon, de la réconciliation et de la fraternité que Jésus a ouvert. Il nous assure qu’avec la puissance de son alliance de fraternité, il nous aidera à tuer la haine et à chercher comment construire l’unité, la paix et la solidarité dans notre pays.


Vivre ensemble comme des frères et sœurs, des fils d’un même Père, c’est aussi le message de la deuxième lecture de ce jour. Dans l’extrait de l’épître aux Galates, Paul souligne que les croyants ne sont plus soumis à Dieu à la façon d’un serviteur contraint à l’obéissance. Pénétré par l’Esprit, ils répondent par l’amour à l’amour du Père. Et c’est justement parce Marie a eu cette attitude, qu’elle a donné au monde Jésus, non seulement en l’engendrant, mais en acceptant qu’il lui échappe.


Nous aussi, s’il arrive que le sens profond de certains événements nous échappe, soyons assurés qu’à chaque instant, quelles que soient les épreuves ou les joies que nous vivons, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, sera à nos côtés. Il sera surtout présent au cœur de nos tempêtes, même si nous pensons qu’il sommeille dans la barque de nos vies.


Qu’en cette année, les chrétiens que nous sommes, ayons la clairvoyance des bergers pour discerner la trace de Dieu dans nos rencontres quotidiennes pour mieux répondre aux exigences de notre baptême.

Bonne, Heureuse et Sainte Année 2012 à tous !

+ Jean Pierre KUTWÃ

Archevêque d’Abidjan

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