Samedi 27 juillet 2024 : Mt 13,24-30
Ici, l'image utilisée évoque ce que tous les jardiniers et paysans redoutent. De la mauvaise herbe pousse avec la bonne, et la question se pose : faut-il nettoyer le champ le plus vite possible pour obtenir une bonne récolte ? Est-ce que la mauvaise herbe va prendre le dessus sur la bonne et l'étouffer ? La réponse du propriétaire du champ est claire : Non, mieux vaut, pour faire le tri, attendre la moisson. Quelle doit être notre attitude face au mal, sous toutes les formes qu'il prend ?
Notre parabole contient une première réponse à cette réalité, et elle est à la fois paradoxale et encourageante : oui le mal existe, oui la confusion est à son comble mais c'est un Dieu d'amour qui est le maître de l'histoire et qui veut la mener à bien. En refusant de faire éradiquer la mauvaise herbe, il affirme que son projet pour le monde n'est pas en danger ! Il faut le laisser grandir sans craindre les adversités qu'il rencontre. Le premier message de cette parabole est un appel que nous retrouvons à plusieurs reprises dans les discours de Jésus : Ne vous inquiétez pas ! Le deuxième enseignement de ce texte est qu'arracher la mauvaise herbe trop tôt risque de mettre la récolte en danger. Prétendre pouvoir affirmer qui est mauvais et qui est bon est très risqué. Ce risque, nous le prenons chaque fois que nous portons un jugement sur quelqu'un. Nous avons si vite fait de désigner les coupables, que ce soit dans nos relations proches ou sur la scène sociale. Nous croyons si facilement être du bon côté de la barrière, surtout nous chrétiens.
Retenons : Le monde dans lequel nous vivons est loin d’être parfait. Pourtant sa vocation est de tendre toujours vers la perfection. Le méchant et juste vivent sous le même toit, prennent le même bus pour aller dans le même service, fréquentent la même Eglise, s’habillent de la même manière. Difficile de les distinguer surtout quand l’un et l’autre peuvent finir par se retrouver dans le même camp. Rappelons-nous ce proverbe de la savane qui dit : « Si tu ne peux pas prendre du bon caractère de ton voisin, gardetoi de te laisser contaminer par son mauvais caractère ». Epousons la patience de Dieu et gardons à l’esprit que c’est la fin qui compte. Demandons à Dieu la grâce de bien finir notre vie.
Père Hippolyte AGNIGORI,
Curé de la Paroisse St Jean-Paul II de ANGRE 8e tranche