CATHEDRALE SAINT D’ABIDJAN : OUVERTURE DE LA PORTE SAINTE DU JUBILE DE L’ANNEE 2025
Dans l’Archidiocèse, tous fidèles chrétiens étaient invités dans l’après-midi, à la cathédrale Saint Paul d’Abidjan pour l’ouverture de la Porte Sainte du Jubilé de l’année 2025.
La cérémonie a débuté à 16h à la place du Congrès Eucharistique. C’est l’ordinaire du lieu, le cardinal Ignace Bessi DOGBO qui présidait la cérémonie.
Elle a commencé par la prière d’ouverture, suivie de la lecture de la bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025 : « Spes non confundit » du Pape François.
Après cela, tous ont été appelés à passer la porte du Jubilé pour la messe.
Les fidèles : prêtres, religieux, religieuses, laïcs sont venus très nombreux à cette messe d’ouverture du Jubilé de l’année 2025.
Père Jean-Baptiste DIAHOU
LA SAINTE FAMILLE DE JESUS MARIE ET JOSEPH 2024.
L’OUVERTURE DE L’ANNEE SAINTE 2025 A SAINT PAUL
Chers frères et sœurs.
Vous êtes venus de toutes les paroisses de l’archidiocèse d’Abidjan, pour l’ouverture de l’année sainte. Comme nous le savons, tous les 25 ans, l’Eglise fait mémoire de la rédemption du genre humain, par notre Seigneur Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, venu donner le salut à tous les hommes et à tous les peuples. L’année que nous ouvrons solennellement, ce dimanche 29 décembre, se fermera le 28 décembre 2025 dans les Eglises particulières.
Ouverture de l’année sainte 2025
L’ouverture solennelle de l’Année Sainte intervient, comme nous pouvons le constater, à l’occasion de la célébration de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Nous y voyons une invitation providentielle, venant du ciel, à faire de la famille, le lieu de l’accueil privilégié de l’espérance chrétienne. Celle-ci est le cœur de ce Jubilé selon la Bulle d’indiction intitulée : « L’espérance ne déçoit pas ». Le logo de ce Jubilé présente l’Eglise comme un peuple d’espérance, en marche, le bâton du pèlerin en main, l’étendard de la croix, levé devant les nations, en tête. En nous rappelant que nous sommes pèlerins sur la terre des hommes, l’espérance entretient, pendant la marche de l’Eglise, la vertu de la charité.
Les textes invitent aux vertus familiales dans l’amour qui rassemble et unit
Les textes de ce jour nous permettent de contempler cette charité sous l’angle des relations entre les membres de la famille. Dans le livre de Samuel, la vie familiale se fait autour du sanctuaire de Silo. Toute la famille d’Elcana entreprend une démarche de foi vers le sanctuaire. L’homme, sa femme, Anne et les autres membres de la famille, dont Samuel. Il convient de souligner l’importance des deux parents, l’homme et la femme, autour de l’enfant. L’évangile de ce jour, est dans la même mouvance : Jésus, Marie et Joseph effectuent un pèlerinage au temple de Jérusalem. Cet acte de foi et de piété dévoile, s’il en était besoin, l’importance de la communion au sein de la famille. Joseph, Marie et Jésus, pèlerins de Jérusalem, Elcana, Anne et Samuel, pèlerins de Silo, trois membres de la famille qui nous conduisent au cœur de la trinité, symbole de communion, symbole de solennité, symbole de force et de vérité. Les membres des deux familles ne sont ni isolés les uns par rapport aux autres, ni indifférents devant les peines et les joies des uns et des autres. Les membres de ces deux familles marchaient ensemble dans la synodalité.
Ce qui était naturel, en ce temps-là, semble une exception de nos jours, où les hommes laissent les femmes et les enfants au temple de Dieu, quand eux se retrouvent au temple de l’alcool et des loisirs, sacrifiant au dieu alcool et au dieu loisirs. Les hommes de nos familles n’ont pas le temps d’adorer Dieu avec leurs femmes et enfants ; ils n’ont pas le temps. Pourtant, ils ont tout le temps d’adorer la télévision et le football, idoles des temps modernes, qui dépouillent le cœur de l’homme de l’espérance en la vie en Dieu. Ces idoles auxquelles ils s’agrippent les laissent s’abîmer dans les choses qui passent et qui créent en eux une telle dépendance, qu’ils ne savent même pas se réjouir de l’essentiel ; il ne savent même pas jubiler de la miséricorde de Dieu qui sauve vraiment et totalement.
Je voudrais, qu’en cette occasion solennelle du Jubilé, nous prenions l’engagement, nous tous ici présents, et surtout les femmes, de nous laisser interpeller par les exemples de la famille d’Elcana, Anne et Samuel et celle de Jésus, Marie et Joseph. Que ces modèles nous inspirent en vue d’une évangélisation plus engagée et plus dynamique des hommes que nous n’avons pas le droit de laisser s’abîmer dans le matériel. Ne laissons pas les hommes de nos familles aller à leur perte. Que cette année jubilaire soit l’année de l’espérance proclamée aux hommes pour que la famille retrouve ses droits d’être le lieu de l’accueil, ensemble, de l’espérance.
Famille lieu de la remise des dettes et du don de la paix : Message du pape pour la 58ème journée de la paix
La famille sera ainsi le lieu privilégié de l’apprentissage de la remise des dettes voulue par le jubilé, selon la tradition biblique, comme le rappelle le pape François, dans le message pour la 58ème journée de la paix, intitulé : « Remets-nous nos dettes, donne-nous ta paix ». Dans ce message le pape invite à remettre les dettes pour bâtir la paix, comme le Seigneur remets les dettes, pardonne et donne sa paix. Ce qu’il dit aux nations, peut se dire aussi des familles, de chaque association, chaque paroisse, de chaque congrégation, de chaque chrétien et de toute personne de bonne volonté. Remettons les dettes en cette année jubilaire ! Remettons les dettes financières ! Remettons les dettes spirituelles à ceux qui nous ont offensés ; pardonnons ! Ne soyons pas de ceux qui amassent les richesses jusqu’à en être étouffés et qui sont incapables de remettre à ceux qui leur doivent des piécettes, comme ce serviteur mauvais de l’évangile. Que ceux d’entre nous qui peuvent vivre sans recouvrer leurs dettes, les remettent à ceux qui leur doivent, sans retard et sans calcul. Remettons les dettes à nos débiteurs durant ce jubilé ! Remettons les dettes pour que la joie du jubilé de la venue du Sauveur parmi nous soit totale, et que sonne dans le ciel et sur la terre « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ». Mais attention, que ceux qui peuvent payer leur dette le fassent aussi, car « qui paie ses dettes s’enrichit ». Payons nos dettes quand nous le pouvons, sans narguer ceux qui nous ont aidés. Ainsi la joie du jubilé sera totale.
Famille laboratoire de la mise en commun, de la solidarité sans calculs, de la synodalité
Il est impératif, cependant, de bien relever ceci : dans une vraie famille, on ne fait pas de prêt ; on est solidaire, on partage, on se soutient. Bien plus, dans une vraie famille on met tout ensemble, en commun pour que personne ne soit dans le besoin. La famille est donc le laboratoire de la mise en commun sans calcul, de la synodalité. Comment l’Eglise peut-elle être une Eglise synodale, au sein de laquelle l’on marche ensemble, l’on mange ensemble, l’on rit ensemble, l’on danse ensemble, si la famille est le lieu où l’on est ensemble mais est isolé, où l’on boude ensemble, où l’on se cache pour manger tout seul sans les autres, où l’on torpille les autres, où l’on se fait la guerre les uns aux autres sans merci ? La famille est le lieu où l’on apprend la synodalité sans exclusion ni discrimination, sans calcul ni avarice, sans calcul d’intérêt particulier, mais le lieu où l’on sacrifie ses propres intérêts à l’autel de l’intérêt commun.
Eglise de Dieu, Eglise de Jésus-Christ, Maison de Dieu, Famille de Dieu, allons vivre, en cette année jubilaire, la synodalité. Pour que la joie du Jubilé éternel auprès de notre Seigneur et sauveur, Jésus-Christ, prenne corps sur la terre des vivants, vivons l’Eglise synodale. Que saint Paul, l’apôtre des Nations, l’apôtre de la synodalité, intercède pour nous.
AMEN !