Dimanche 20 décembre 2020, 4e Dimanche, Temps de l’Avent, Année B
Homélie
Le Dimanche du dévoilement divin
Mes frères et sœurs bien-aimés dans le Seigneur, dimanche dernier, les textes liturgiques nous exhortaient à la joie dans la perspective de l’avènement proche de notre Lumière, le Messie. Ce dimanche, on a une accélération de l’évènement avec la révélation de l’identité du Messie : Jésus.
Deux idées vont essentiellement parcourir la présente méditation : Dieu se révèle et l’Homme s’ouvre à la révélation divine.
- 1. Dieu se révèle
L’Histoire Sainte ou l’Histoire du salut, est une histoire de révélation. Dès le livre de la Genèse, Dieu entretient avec l’Homme un rapport familier et d’amitié. Cela entre dans la logique divine puisque l’Écriture Sainte affirme en Genèse 1, 26-28 que Dieu a créé l’Homme à son image et selon sa ressemblance. Il y a ainsi des liens de famille entre Dieu et l’Homme. En conséquence, Dieu se révèle aux Patriarches Abraham, Isaac et Jacob, à Moïse, à Elie et à d’autres personnages vétérotestamentaires avec qui il entretient un lien particulier de proximité et de bienveillance (cf. Genèse 12-25 ; Exode 2,23 – 7,7 ; 1 Rois 19, 8-13 ; etc). Au cœur de sa révélation, Dieu dit qui il est pour l’Homme : Créateur et Père. De plus, dans sa relation avec Israël, maintes fois, Dieu ne cesse d’affirmer son lien de proximité et sa paternité vis-à-vis de son peuple : « Je deviendrai Dieu pour toutes les familles d’Israël, et elles, elles deviendront un peuple pour moi » (Jérémie 31, 1). Ou encore : « Oui, je deviens un père pour Israël […] » (Jérémie 31, 9 ; cf. 2 Samuel 7, 44).
La révélation de la paternité de Dieu est le signe de son immense Amour pour son peuple à qui il accorde sa tendresse et sa miséricorde chaque fois qu’Israël revient à lui après s’être détourné de ses péchés. On le voit dans le renouvellement de l’Alliance avec son peuple après l’épisode du veau d’or en Exode 32-33, dans l’élévation du serpent d’airain afin de sauver son peuple qui auparavant avait récriminé contre lui (cf. Nombres 21, 1-9). Il y a aussi le pardon accordé au roi David après son double forfait (meurtre et adultère) en 2 Samuel 11, 1 – 12, 25. Le regard de Dieu sur nous est donc un regard bienveillant et empreint de compassion. Il ne juge ni ne condamne. Il aime tout simplement. Le propre de Dieu en effet, c’est d’être Amour, Amour partagé, donné, reçu et vécu.
Ce dernier dimanche de l’Avent, à quelques jours de la célébration de la Nativité du Seigneur Jésus, nous sommes ainsi exhortés à recevoir dans nos cœurs la Bonne Nouvelle de la venue parmi nous de Dieu.
- 2. L’Homme s’ouvre à la révélation divine
L’épisode de la visite de l’Ange Gabriel à Marie et du merveilleux dialogue qui se déroule entre eux en Luc 1, 26-38, nous fait part de l’attitude de l’Homme face à la proposition de Dieu. Marie ici est le modèle type de toute personne qui s’ouvre pour accueillir le donné révélé.
Comment donc réceptionner le message de Dieu dans la perspective de Noël ?
- À l’image de Marie, soyons disponibles pour Dieu
Marie, l’humble servante se fait disponible. Elle accepte l’intrusion de Dieu dans sa vie. Elle admet que son plan puisse être bouleversé, changé par celui de Dieu. Dieu fait irruption dans la vie de Marie qui accueille cet avènement de l’Imprévu. Chers frères et sœurs, nous aussi, nous avons des projets d’avenir, pour nous et nos proches. Or Dieu peut, à tout moment, dans le respect de notre liberté et de notre volonté, faire irruption dans notre vie, modifiant tous nos plans. Dieu agit en nous, et il nous revient de conformer nos vues aux siennes.
- À l’image de Marie, ayons le sens de l’écoute
Frères et sœurs, Marie est une femme d’écoute. Dans le silence de son cœur, elle est restée attentive aux paroles de Gabriel lui développant le projet de Dieu. Marie est ainsi pour nous le modèle de l’écoute, une écoute méditative. Elle nous montre que l’écoute attentive de la Parole de Dieu nous aide à comprendre sa volonté d’une part. D’autre part, elle nous exhorte à « écouter attentivement » chaque évènement de notre vie car en toute chose, Dieu nous parle. Ainsi, elle nous montre qu’il nous est nécessaire de créer des espaces de silence dans ce monde de bruit pour un cœur un cœur avec Dieu à la lumière de sa Parole. Il nous est judicieux pour grandir dans la vie spirituelle de méditer sur la Parole de Dieu et sur les évènements de notre existence afin d’y déceler la trace ou la marque de Dieu. Pourquoi ne pas mettre dans son programme annuel un temps de retraite spirituelle de quelques jours pour fortifier sa foi en Dieu ! Car c’est la méditation quotidienne qui nous aide dans une relecture de vie, à faire non seulement notre examen de conscience, mais aussi et surtout à rester ancrés fortement en Dieu. Dieu se laisse trouver ou découvrir dans le silence de notre cœur. Notons au passage que Marie dans le silence de son cœur, pose des questions à Gabriel sur la réalisation du dessein de Dieu dont elle se trouve être au cœur ou un acteur majeur : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » (Luc 1, 34). La foi en Dieu ne nous empêche pas de nous interroger sur l’agir de Dieu dans notre vie. Au contraire, puisque notre foi est raisonnable (il n’y a pas d’opposition entre foi et raison), les questionnements qui surgissent dans le lien avec Dieu sont légitimes. Apprenons à poser des questions à Dieu. Par sa Parole sous l’éclairage de l’Esprit, nous en aurons les réponses en vue de progresser dans la connaissance de Dieu.
- À l’image de marie, vivons dans l’acceptation du plan de Dieu
Face à la proposition de Dieu, Marie se présente comme une femme remplie d’humilité. Marie se fait toute humble : « Je suis la servante du Seigneur » dans le sens d’esclave. Elle sait en effet, que la grâce à elle accordée ne dépend pas d’un quelconque mérite de sa part. Elle se sait redevable vis-à-vis de Dieu. Marie nous exhorte donc à l’humilité, à prendre conscience que ce que nous sommes, ce que nous avons, ne sont que pure grâce de Dieu, expression de son amour à notre égard malgré nos infidélités.
Bon dimanche aux pieds de Marie qui nous aide à préparer nos cœurs en vue d’accueillir son fils, Jésus Christ, le Messie, qui voudrait naître dans le cœur de chacun d’entre nous. Dieu nous bénisse tous.
Père Sylvain du Saint Nom de Jésus, Vicaire Paroisse Sainte Famille, Riviera 2
