Meditation du 26 septembre 2025 .

La question de l’identité de Jésus court depuis le début de son ministère. Tous s’interrogent : les habitants de Nazareth (Jn 6,42, N’est-ce pas là le fils de Joseph ?), les pharisiens (Qui est-il celui-là ?), Jean le baptiste ( Mt 11,3 Es-tu celui qui doit venir ?), et plus récemment encore, ses propres disciples ( Qui est-il donc… ?), sans oublier Hérode (Lc 9, 7-9 Quel est cet homme ?). Cette fois-ci, Jésus prend l’initiative, auprès de ces disciples, qui depuis la tempête apaisée s’interrogeait. Jésus interroge le qu’en-dira-t-on populaire. Cette première question, au dire des foules, permet de faire le lien avec l’interrogation d’Hérode (9,7-9). La réponse de la foule est assez similaire que celles des conseillers du roi. Toutes deux posent un regard extérieur sur Jésus et ses activités. Il est ainsi toujours comparé à Jean le baptiste, Élie et un autre prophète ressuscité. Aujourd’hui Pierre utilise le terme ‘’Christ’’. C’est la première qu’est prononcé publiquement le christ à propos de Jésus, durant son ministère. Ce terme (christos, χριστός), équivaut au mot messie (de l’hébreu : mashiah, מָשִׁי חַ ) et signifiant, tous deux, celui qui a reçu l’onction.
Ce passage de l’Évangile met en scène une attitude de Jésus quelque peu déconcertante : l’interdiction de révéler son identité avant que s’accomplisse l’événement pascal. Cette attitude qu’on appelle le secret messianique dans les évangiles, révèle une pédagogie divine qui consiste en un dévoilement progressif du mystère du salut dont l’ultime moment est la glorification du Fils de l’Homme sur la croix, sa mort et sa résurrection. C’est à travers ce cheminement « kénotique » (d’abaissement extrême) que Dieu veut se révéler. Le Messie de Dieu tant attendu n’est plus un messie nationaliste qui viendrait régner sur ses ennemis, mais bien au contraire le Fils de Dieu qui donne sa vie pour le monde entier.

Père Hippolyte AGNIGORI,
Curé de la Paroisse St Jean-Paul II de ANGRE 8e tranche

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