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COMMISSION DIOCESAINE « JUSTICE, PAIX ET ENVIRONNEMENT» BILAN DE L’ANNEE PASTORALE 2022-2023

Thème : « Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent » (Psaume 85, 11)

« Amour et vérité qui se rencontrent, qui marchent l’un vers l’autre sont l’expression d’une foi dynamique qui se veut visible, objective, tangible et kérygmatique, puisqu’elle comporte une part de proclamation indéniable » (Message Rentrée pastorale du Cardinal n°19 p.17)

Le bilan des activités menées par la Commission Diocésaine de « Justice, Paix et Environnement » durant cette année pastorale, vous est présenté selon le canevas suivant : exploitation du thème de l’année (I), les acquis spirituels et humains (II) et les perspectives (III).

Reconduit par son Eminence Jean-Pierre Cardinal KUTWA, cette deuxième année consécutive nous a permis d’approfondir ce thème qui, en effet, rejoint les préoccupations et la problématique de la Commission Diocésaine de « Justice, Paix et Environnement ».

Point n’est besoin de faire une large présentation de cette commission ; qu’il nous suffise de noter qu’elle est une structure à plusieurs niveaux.

Au niveau international, il y a le Dicastère pontifical, les conventions continentales et sous régionales, puis au niveau national, nous avons la Commission Episcopale Nationale de « Justice, Paix et Environnement ». Enfin, la Commission diocésaine, celle qui nous préoccupe aujourd’hui et qui nous conduit au schéma de présentation suivant :

I/ EXPLOITATION DU THEME DE L’ANNEE

METHODOLOGIE

Il convient ici, pour permettre à l’assemblée, notre auguste auditoire, d’appréhender le rôle de la commission dans sa méthodologie, d’en expliciter la mission et les objectifs.

La Commission Diocésaine de « Justice, Paix et Environnement » se veut un instrument de promotion de la justice et de construction de la paix par la défense de la dignité et des droits fondamentaux de l’homme dans le diocèse. Elle assure la formation des membres des comités paroissiaux, elle soutient et coordonne leurs actions quand cela est nécessaire.

Au-delà de sa fonction de coordination et d’organisation, la Commission Diocésaine s’attèle à la formation des Commissions paroissiales (Comités paroissiaux), car elles sont les cellules de base et demeurent au plus près des populations dans les quartiers et villages.

La commission diocésaine veille à créer, implanter un comité dans chaque paroisse de nos quartiers.

Ainsi la mission et les objectifs de la Commission Diocésaine rejoignent ceux des Commissions paroissiales (Comités paroissiaux) qui, en théorie, couvrent tout l’Archidiocèse d’Abidjan, en zones urbaines comme en zones rurales, étant entendu que c’est une composante obligatoire de nos conseils paroissiaux et figure dans les statuts du Conseil Pastoral Paroissial.

Pour atteindre ses objectifs, la Commission Diocésaine de « Justice, Paix et Environnement » élabore, en début d’année pastorale, un programme diocésain d’activités qui comprend : Formations, Sessions, Conférences etc... puis des activités sont dévolues aux commissions paroissiales sur le terrain. (Cf. tableau /Annexe1)

1)  MISSION ET OBJECTIFS :

Ses objectifs couvrent un vaste champ d’actions.

En réalité, ils concernent tout être humaine, ou tout groupe social en situation de précarité, d’injustice ; en quête de paix véritable et de cohésion sociale.

De fait, la paix est la résultante de la justice, de la justice sociale. La paix est fruit de la justice, de la vérité.

La cohésion sociale est la conjugaison de plusieurs facteurs de la justice dans toutes ses déclinaisons : Justice rétributive, justice restauratrice, justice légale, justice sociale...

Elle essaie, comme elle peut, de limiter les tensions sociales, de lutter contre les discriminations, de favoriser le « vivre ensemble » ; car en réalité la cohésion sociale appelle la rencontre des différences de culture, d’ethnie, de classe sociale, et de religion.

Pour forger l’esprit de fraternité, de tolérance et d’acceptation des différences, nous menons des campagnes de sensibilisation qui passent par l’observation de quelques valeurs indispensables).

L’objectif global est de promouvoir la justice et la paix au sein de la paroisse (le quartier, le village, les communautés) et sur tout son territoire par la défense de la dignité et des droits fondamentaux de la personne humaine.

Plus particulièrement, le comité paroissial :

-      Il invite les fidèles et les populations chrétiennes ou non chrétiennes au pardon et à la réconciliation ;

-      Il aide ceux qui sollicitent son intervention à se réconcilier ;

-      Il dénonce toute atteinte aux droits humains ;

-      Il se fait la voix des sans voix ;

-      Il mène des actions pour que les droits et la dignité de tous soient respectés ;

-      Il éduque à la justice sociale et au respect de la personne humaine par l’enseignement de la doctrine sociale de l’Eglise ;

-      Il informe et forme les chrétiens et toutes les personnes de bonne volonté sur leurs droits et leurs devoirs de citoyens ;

-      Il invite à la paix, à la vérité, à l’honnêteté et à la responsabilité.

2)  METHODES DE TRAVAIL

Quelques exemples d’actions menées par un comité paroissial : il organise des conférences, des réunions ou des sessions sur le pardon et la réconciliation, sur la sociabilité, de l’Eglise, sur les droits et les devoirs du citoyen, l’organisation de la justice dans le pays, etc… ; il assure des permanences d’informations juridiques, il mène des actions en faveur de la paix et de la justice sur la paroisse ; il organise des veillées de prières sur ces thèmes, etc.

Pour bien choisir les actions à mener et les réaliser, le comité paroissial utilise la méthode bien connue des mouvements d’action catholique : VOIR, JUGER, AGIR (V.J.A.).

 

2.1. Voir

Il s’agit de bien voir, c’est-à-dire d’identifier avec le plus de clarté et de précision possibles la ou les situations où la dignité et les droits fondamentaux de certains, spécialement des pauvres, ne sont pas respectés, la ou les situations où certains ne remplissent pas leurs devoirs.

Quelques exemples : Salaire injuste ou non payé, expulsion injustifiée de son logement, mésentente dans la famille, racket par les forces de l’ordre ou les agents de l’administration, détention arbitraire, lenteur à rendre un jugement, litige foncier, accès difficile aux soins de santé, à l’école, insalubrité du quartier, insécurité, insuffisance des moyens de transport, etc….

  • On recueille le maximum d’informations sur le problème pour bien le comprendre. Comment le problème se pose-t-il ? comment peut-on le décrire ?
  • On recherche les causes du problème. Pourquoi ce problème se pose-t-il ? d’où vient-il ? Est-il provoqué par une ou plusieurs personnes, une institution, l’absence de loi, une autre cause, etc. l’identification de ou des causes permettra par la suite de choisir l’action à mener pour résoudre le problème.
  • On recherche les conséquences de ce problème. Qu’est-ce que ce problème produit ? Colère, jalousie, peur, dégradation morale, maladie, mort, analphabétisme, etc. l’identification des conséquences montre l’importance du problème.

2.2. Juger

  • Quel est notre avis sur ce problème ? Est-ce un problème grave, sans importance ? Pourquoi est-ce que nous portons ce jugement sur ce problème ? que pense notre entourage de ce problème ?
  • A la lumière de l’Evangile et de la doctrine sociale de l’Eglise, que pouvons-nous dire de ce problème ? Comment le Christ réagirait il devant ce problème ?
  • Quand nous confrontons notre avis sur ce problème avec l’Evangile et la doctrine sociale de l’Eglise, qu’est-ce que nous en concluons ?
  • Quelle est la ou les solutions à ce problème ?

 

2.3. Agir

  • Nous recherchons toutes actions les possibles qui permettraient de mettre en œuvre la solution que nous avons trouvée à ce problème.
  • Nous examinons les avantages et les inconvénients que chacune de ces actions présente.
  • En fonction de nos possibilités nous retenons l’action qui présente le plus d’avantages et le moins d’inconvénients et qui a le plus de chance de réussir.
  • Nous nous organisons pour mener l’action retenue. Qui fait quoi, comment et quand ?
  • Durant la mise en œuvre de l’action nous faisons le point régulièrement.

 

  • Une fois l’action terminée nous l’évaluons. L’action que nous avons menée a-t-elle permis de résoudre le problème qui se posait ? Que pensons-nous des résultats obtenus ? Quel est le coût de ces résultats : coût en moyens humains, financiers et matériels ? quelles sont les difficultés que nous avons rencontrées durant l’action ?

 

Cette méthode de travail et d’investigation a permis, tant au plan de la Commission Diocésaine que dans les comités paroissiaux, de mener des actions en faveur des individus et des populations qui traversent des périodes d’incertitudes, de crises, de fragilités ou d’injustice. Car il faut souligner que la Commission ‘’Justice et Paix’’ travaille en étroite collaboration avec le service ‘’Caritas’’.

Ce tandem : ’’Commission Caritas’’ et Commission ‘’Justice et Paix’’ a permis de désamorcer des situations difficiles et de porter secours en cas de besoin.

En effet, la Commission ‘’Justice et Paix’’ œuvre en amont, essaie d’anticiper les conflits, les heurts, les malentendus, les injustices sociales ; et si malheureusement il y a clash, il y a conflits et dégradations qui génèrent des conséquences graves alors la Caritas intervient comme pour éteindre le feu en pompier.

Ainsi, la Commission diocésaine et les commissions paroissiales ont-elles été sollicitées lors des différentes crises qu’a vécu notre pays.

Lesdites Commissions demeurent sur le terrain (Familles, Groupes, Communautés) des acteurs importants de la cohésion sociale ; car l’Eglise dont c’est la Mission, veille à la promotion des valeurs humaines, sociales, culturelles qui conduisent à la cohésion, à l’épanouissement de la personne humaine.

II/ LES ACQUIS SPIRITUELS ET HUMAINS

a)   La reconduction du thème pour une deuxième année consécutive a permis à la Commission diocésaine, par capillarité, par les commissions paroissiales, d’approfondir et de peaufiner les différentes approches de médiation.

-      L’adjonction de parents au règlement d’un conflit.

-      Privilégier les solutions en interne (endogène).

-      Associer les comités de sages dans la recherche de solutions.

-      Redonner la place de la prière dans les procédures de médiation (les deux parties en conflits se mettent en prière).

-      Intégrer et sensibiliser les fidèles chrétiens de nos paroisses et les personnes de bonne volonté sur un calendrier annuel de valeurs à vivre tous les mois dans nos communautés.

(Cf. tableau /Annexe 2).

b)    Le thème de l’année qui a intégré notre domaine de définition de prédiction et le synode sur la synodalité a permis d’ouvrir des horizons nouveaux (procédure d’approches, traitement des solutions, saisine de l’autorité compétente pour indemnité par exemple.

  

III/ PERSPECTIVES

Avant de notifier quelques perspectives, il importe de dénoncer le manque d’intérêt notoire des paroisses pour cette commission malgré les réunions organisées chaque début d’années pastorales, des rencontres exclusivement réservées aux curés ou vicaires ou  aumônières chargés de la Commission Diocésaine de « Justice, Paix et Environnement » dans nos paroisses.

Toutefois, il convient de féliciter et remercier les confrères qui se préoccupent d’installer et de promouvoir dans leur paroisse la Commission « Justice, Paix et Environnement ».

Par ailleurs, nos commissions sur le terrain ont souligné les difficultés matérielles et financières qu’elles rencontrent dans l’exécution de leur programme d’activités.

Les perspectives qui s’offrent à nous sont multiples, cependant, nous en retenons trois (3) :

Outre l’intensification et la remobilisation des commissions paroissiales, la Commission Diocésaine de « Justice, Paix et Environnement » entreprend des démarches pour rendre effective :

v La généralisation des consultations juridiques gratuites avec le concourt des fidèles chrétiens qui œuvrent dans le domaine juridique.

v Création d’un mécanisme, d’un groupe juridique par vicariat, chargé des questions judiciaires pour assister les personnes vulnérables, et ignorantes de leur droit.

v Solliciter une plage horaire pour une émission hebdomadaire sur Radio Espoir ou la RNC afin de vulgariser, promouvoir les valeurs de justice, paix, et former et informer les fidèles chrétiens.

Enfin, nous tenons à remercier son Eminence Jean-Pierre Cardinal KUTWA pour la pertinence de ce thème qu’il a bien voulu reconduire cette année encore.

Nous tenons à exprimer notre gratitude à son Eminence pour avoir nommé cette année à nos côtés, deux confrères : les Abbés Rodolphe ETTY et Patrice EZOA pour l’animation de cette Commission Diocésaine de « Justice, Paix et Environnement ».

Nous tenons également à dire merci, aux laïcs, membres des commissions paroissiales qui œuvrent inlassablement pour la cause de « Justice, Paix, Vérité, Réconciliation et Environnement ». 

 

L’Abbé Emmanuel ZABSONRE

Secrétaire Exécutif Diocésain de la Commission Episcopale

‘’Justice, Paix et Environnement »