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PAROISSE IMMACULEE CONCEPTION ABOBO CLOUETCHA

 Ce dimanche 02 Mars 2024, notre équipe de reportage s’est rendue à la paroisse IMMACULEE CONCEPTION d’Abobo Clouetcha pour une découverte et nous imprégner des réalités pastorales de cette paroisse.

La messe à laquelle nous avons participée était présidée par le curé, le père Gabriel N’GUISABA. C’est d’ailleurs lui qui a dit l’homélie. Ses vicaires les pères Saturnin Oling MUNGI et Wilfried Togba TCHE .

 

Cette paroisse est gérée depuis son érection par les Pères FILS DE LA CHARITE.

Père Jean-Baptiste DIAHOU


3ème DIMANCHE DE CAREME : HOMELIE DU PERE GABRIEL

 Je disais tout à l’heure au début de la célébration que notre marche au désert continue, notre montée vers paques continue, nous sommes pratiquement à notre 16ème jour.

C’est le moment comme le 1er et le 2ème dimanche, de marquer une pause de faire  une escale, la 3ème escale afin de mieux vivre la suite de ce temps fort. C’est le moment aussi de faire un petit bilan, un bilan partiel. Le moment aussi de faire un petit bilan, un bilan partiel. Le moment de nous  poser la question sur les aspects de notre vie qui nécessitent encore beaucoup plus d’éclairage. En quoi suis-je encore esclave ? Aussi ce qui m’emprisonne et m’empêche d’avancer ? Bref c’est le moment de faire la mise à jour.

Les textes de ce 3ème dimanche du temps de carême viennent à point nommé : Le 1er tiré du livre de l’exode nous raconte comment Dieu fait appel à Moïse pour libérer son peuple de l’esclavage en Egypte. Aujourd’hui, Dieu les invite à faire un pas de plus. Il leur donne sa loi pour leur apprendre à bien vivre les uns avec les autres. Dieu les aime tous de la même manière ; il veut le salut de tous. Les commandements qu’il leur laisse commencent par des interdits :

- tu n’auras pas…..

–tu ne feras pas……..

Ces paroles leurs disent ce qu’il faut éviter pour ne pas retomber dans l’esclavage. Il s’agit de renoncer aux idoles, ces faux dieux qui revendiquent d’être l’absolu de l’homme. Ces faux dieux qui sont toujours d’actualité. Que chacun se demande, que chacun s’intériorise et se pose cette question : quels sont mes faux dieux ? En quoi je ne sens toujours esclave ? En quoi je me sens toujours emprisonné ? Pensons à la course effrénée de l’argent, l’argent facile et aux richesses matérielles. Tout cela ne fait que nous enfermer dans notre égoïsme. Nous devons également éviter toutes les paroles méchantes et négatives qui ne font qu’ajouter un peu plus de poison dans la communauté, à la société dans laquelle nous vivons. Les paroles que le Seigneur nous laisse aujourd’hui sont une étape importante dans la vie de son peuple. Elles sont aussi des points de repère pour nous. Le psaume de ce jour se présente comme une réponse amoureuse au don de la loi. Il nous invite à rendre grâce à Dieu qui libère son peuple. Dieu, lui enseigne comment il faut vivre pour rester dans l’alliance et accueillir la bénédiction plus tard, l’apôtre Pierre reconnaitra que les paroles de Jésus sont celles de la vie éternelle. Tout au long de ce carême, nous sommes invités à les lire et à les relire. Elles contiennent des graines de l’amour qui est en Dieu. Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous invite à nous tourner vers la croix du Christ. Elle nous rappelle son amour inimaginable : “nous proclamons un Messie crucifié“ tant pis pour ceux qui s’efforcent de rendre raisonnable l’évangile de la croix. Si nous voulons garder quelque chose à l’amour de Dieu, c’est vers la croix que nous devons regarder.

Le vrai Dieu se révèle là où les hommes ne voient que la honte et l’échec. Le signe de la croix se présente comme la seule attestation d’un Dieu dont le nom est ’’ miséricorde’’. Dans l’évangile Jésus dit des paroles très très forte : “détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai”. Ce qui est mis en valeur ici c’est la notion du temple. Les juifs accordaient tant d’importance au temple, les dires de Jésus choquent. Comment toi qui es né plusieurs siècles après la construction du temple, du sanctuaire qui a duré aussi des centaines d’années de construction, toi tu oses dire que tu vas le détruire ? Quelle insulte ?

Deuxièmement l’évangile nous montre la réponse que Dieu attend de nous et surtout ce qu’il ne veut pas. Qu’est ce qui se passe dans la cour du temple de Jérusalem ?

“Dans le temple, Jésus trouva installé les marchands de bœufs, de brebis et de colombes et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du temple ainsi que les brebis et les bœufs. Il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs“    (Jn 2, 14-15).

Essayons d’imaginer cette scène. Quelle violence chez ce Jésus dont on a si souvent évoqué la bonté et la douceur ? Franchement le motif devrait être assez important pour justifier cette colère (la colère sainte disaient certains). En fait à la place d’un lieu de prière et d’adoration, Jésus trouve le désordre, le tohu-bohu des animaux et l’agitation bruyante d’un marché “ ne faites pas de la maison de mon père une maison de trafic“ (Jn 2,16). En les chassant, Jésus s’en prend non seulement aux commerçants irrespectueux (qui ne respectent rien) mais surtout Jésus s’en prend aussi à une pratique fondée sur la forme extérieure du culte (le manque d’intériorité). Déjà, les prophètes d’Israël avaient contesté les sacrifices, les rituelles des animaux pour acheter la bienveillance de Dieu. Les prophètes dénonçaient avec vigueur, l’incohérence, le manque d’harmonie entre ce qu’on célébrait dans les temples et ce qu’on pratiquait dans la vie quotidienne. Le prophète Isaïe avait prévenu le peuple d’Israël : “ les holocaustes de béliers, les graisses de veaux, j’en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs je n’en veux plus.

Que chaque jour, ou chaque dimanche, l’évangile soit pour nous ce “ fouet de cordes“ que Jésus utilise pour changer notre cœur et notre vie. Le Seigneur est là pour chasser de nos cœurs l’attachement à nous-même ; le temps de carême nous invite à approfondir nos pratiques religieuses, à les rendre plus authentique. C’est notre relation personnelle avec Dieu qui prime, qui domine sur tout le reste.