BILAN DE L’ANNÉE PASTORALE 2022-2023 VICARIAT ÉPISCOPAL MGR PIERRE-MARIE COTY
INTRODUCTION
Au terme de l’année pastorale 2022-2023 qui a vu la reconduction du thème de l’année précédente : « Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent » (Ps 84, 11), nous, agents pastoraux du Vicariat Épiscopal Mgr Pierre-Marie COTY, entendons faire le bilan des activités menées dans les huit paroisses dudit Vicariat, paroisses réparties dans les doyennés Père Pascal ACAFOU-Grah et Père Joseph GARNIER.
Notre bilan se fera suivant la structure ci-après :
I- Exploitation du thème de l’année
II- Acquis spirituels et humains du thème et du message du Cardinal Jean Pierre KUTWA
III- Nouveauté et bénéfice pour l’Église et la société, dans l’application du thème
IV- L’Eglise dans la ligne du synode : communion, participation et mission
V- Perspectives
I/ Exploitation du thème de l’année
1- Méthodologie
La méthodologie adoptée pour l’exploitation du thème de l’année pastorale a consisté en ces trois points essentiels :
- Former les fidèles (clercs comme laïcs) sur le sens du thème et les manières adéquates de le mettre en œuvre dans les contextes variés de nos communautés paroissiales et villageoises ;
- Favoriser et encourager les actions allant dans le sens de la charité, de la vérité, de la justice et de la paix, en commençant par montrer l’exemple dans nos communautés presbytérales ;
- Œuvrer à la sanctification du peuple de Dieu au travers des différentes célébrations eucharistiques, de la célébration des sacrements et autres actions liturgiques.
Ceci dit, notons que le déploiement de cette méthodologie s’est fait avec plus de force au cours des temps forts de l’année liturgique que sont : le temps de l’Avent, le temps de Noël, le temps de Carême et le temps de Pâques.
2- Impact du thème
La reconduction du thème de l’année 2021-2022, pour le compte decette année 2022-2023, a été accueillie avec un grand enthousiasme par les fidèles.
En effet, au regard de nos réalités villageoises et paroissiales, beaucoup restait encore à faire pour atteindre cet idéal de paix. Néanmoins, après un engagement et des efforts renouvelés au cours de cette année écoulée, nous pouvons nous réjouir d’avoir fait un progrès considérable dans notre quête. Cela se perçoit clairement à travers l’impact du thème dans les équipes presbytérales, dans la vie des mouvements et associations, ainsi que dans la vie de la communauté paroissiale.
a) Dans les équipes presbytérales
L’application du thème de l’année pastorale a conduit à de nombreux fruits satisfaisants dans les équipes presbytérales de notre vicariat. Citons entre autres : la bonne entente, la convivialité, le partage et la solidarité qui ont constitué des fondements solides pour la bonne réalisation des programmes d’activités respectifs des paroisses.
Les visites fraternelles, de même que les gestes spontanés de charité, ont contribué à consolider nos liens et ont permis d’expérimenter nous-mêmes la force bienfaisante de la communion, pour mieux en témoigner devant les fidèles laïcs. En paroisse, en doyenné, comme en vicariat, nous nous sentions en famille ; et grande fut notre joie de vivre cette belle expérience pastorale.
Malheureusement, cette joie a été quelque peu entamée par l’état de santé délétère de l’un des nôtres, le père AYÉ Angbo Jeannot, à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.
b) Dans la vie des mouvements et des associations
Relativement aux mouvements et associations, plusieurs enseignements ont été donnés, en lien étroit avec le thème de l’année, au cours des recollections de l’Avent et du Carême, mais aussi au cours des séances de formation organisées pour chaque mouvement et association. Le but de ces enseignements était d’approfondir leur compréhension du thème, mais surtout de les emmener à être, dans leurs milieux respectifs, des facilitateurs d’harmonie, d’unité et de paix.
Au demeurant, nous pouvons dire que cela n’a pas été vain, dans la mesure où nous avons pu remarquer une plus grande sensibilité au partage et à la solidarité dans les moments de joie comme de tristesse. Cette solidarité a même franchi les limites des mouvements et des paroisses pour s’exprimer à l’endroit des non-chrétiens présents sur les différents territoires paroissiaux. À ce titre, nous pouvons énumérer les activités telles que l’arbre de Noël ou encore la Noël solidaire (avec le partage de vivres sans considération religieuse).
Par ailleurs, il est heureux de souligner une meilleure collaboration entre les mouvements et associations et le clergé, collaboration marquée par la vérité, le respect et la charité.
c) Dans la vie des communautés paroissiales
Dans la vie des communautés paroissiales, l’impact du thème de l’année pastorale est positif. Le premier indice qui corrobore cela est la collaboration effective entre les différentes entités des paroisses, principalement dans l’organisation des activités.
Sans aucun doute, les nombreux appels à vivre l’amour, la vérité, la justice et la paix ont eu un écho favorable dans les relations entre les fidèles au point d’accroitre davantage l’attention à l’autre malgré les différences, et le désir de surmonter les différends interpersonnels. Dans cette perspective, s’inscrivent tant les médiations menées en faveur de la réconciliation de certaines familles en désaccord, que les démarches entreprises pour apaiser les rapports avec les adeptes des autres confessions religieuses.
Nous pouvons affirmer que progressivement, du fait de l’exploitation du thème de l’année, se construisent dans nos paroisses des communautés plus unies et solidaires. Les pèlerinages vécus en doyennés, viennent en appui à cette affirmation : chaleur fraternelle entre les pèlerins des différentes paroisses, implication réelle des aumôniers et des responsables des mouvements enfants, jeunes et adultes, et participation effective des fidèles comme le montrent les statistiques suivantes : 1125 pèlerins enfants, 791 pèlerins jeunes et 418 pèlerins adultes pour le doyenné Père Pascal ACAFOU Grah ; 740 pèlerins enfants, 350 pèlerins jeunes, et 200 pèlerins adultes au compte du doyenné Joseph GARNIER.
Ces progrès notables dans la vie des communautés paroissiales ont été, par ailleurs, nourris par l’enrichissement de la foi des fidèles au moyen d’activités spirituelles variées : les enseignements, les neuvaines, les veillées de prières, les concerts d’évangélisation, et la célébration des sacrements. Pour parler des sacrements, disons que l’investissement des pères dans la catéchèse porte ses fruits, au regard des années antérieures : 334 baptisés, 187 confirmés, et 23 mariages dans le doyenné Père Pascal ACAFOU-Grah ; 166 baptisés, 50 confirmés, et 1 mariage dans le doyenné Père Joseph GARNIER.
II/ Acquis spirituels et humains du thème et du message du Cardinal Jean Pierre KUTWA
Au chapitre des acquis spirituels, nous relevons que les homélies, les confessions et les séances d’écoute ont eu pour incidence heureuse la conversion véritable de plusieurs fidèles qui ont accepté d’offrir le pardon et de renoncer à la rancœur. En outre, même si la participation aux célébrations et temps de prières initiés par les pères est fluctuante selon les paroisses, la ferveur des fidèles assidus à ces actions liturgiques reste édifiante. Nous nous réjouissons, dans la même veine, de l’engouement croissant des fidèles à intégrer les mouvements à caractère liturgique (servants de messe, lecteurs, choristes, etc).
Quant aux acquis humains, nous retenons la redécouverte des bienfaits de la gratuité dans les relations, de la convivialité, de la solidarité, et de la fraternité vraie. Nous avons rencontré, au cours de cette année pastorale, des fidèles plus prompts à partager, à s’investir dans les projets paroissiaux, à se soucier du faible, à dépasser les divergences d’opinions et les blessures du passé en vue d’une meilleure communion dans nos paroisses et dans nos villages.
Il ne serait donc pas fallacieux de dire que les vertus d’amour, de vérité, de justice et de paix, ont pu s’enraciner encore plus profondément dans le cœur et les habitudes des fidèles.
III/ Nouveauté et bénéfice pour l’Église et la société, dans l’application du thème
La nouveauté et le bénéfice pour l’Église et la société, relativement au thème de l’année pastorale, résident d’une part dans l’accroissement des vertus de charité, de vérité, de justice et de paix dans le vécu des fidèles, et d’autre part dans le renforcement des rapports interpersonnels qui sont devenus plus conviviaux.
En effet, nous avons assisté à une véritable prise de conscience des fidèles quant à la nécessité d’une solidarité et d’une harmonie plus fortes pour garantir la réalisation de nos projets paroissiaux, et favoriser le développement dans nos localités. Cette prise de conscience semble cadrer avec la vision de notre père Archevêque en ce sens où, nous ivoiriens, chrétiens, devons être les premiers protagonistes dans l’amélioration des conditions de vie sous nos cieux.
IV/ L’Eglise dans la ligne du synode : communion, participation et mission
Dans la ligne du synode sur la synodalité, l’Eglise d’Abidjan n’a cessé de sensibiliser les fidèles sur la communion, dans la participation à la mission. Les bienfaits de cette sensibilisation se sont faits sentir dans nos communautés à travers un intérêt croissant des fidèles pour les questions liées à la vie de l’Église, mais aussi à travers l’amélioration de la collaboration entre les clercs et les laïcs. En plus de cela, les rapports de proximité entre les paroissiens, affectés par la crise liée à la Covid-19, deviennent de plus en plus chaleureux.
V/ Perspectives
Les perspectives que nous présentons, dans cette ultime partie de notre bilan, concernent la vie de l’Église, la vie et le ministère des prêtres, et l’environnement social.
Au niveau de la vie de l’Église, nous proposons de réitérer l’organisation d’un synode diocésain, de sensibiliser davantage les fidèles à la participation à la vie de l’Église, de prévoir des questionnaires pour les laïcs en vue de leur évaluation du thème de l’année, d’organiser une semaine pour la famille, de soumettre les sujets cruciaux de la vie de l’Église diocésaine à la réflexion des pères en doyenné, de favoriser l’acquisition de terrains en vue de nouveaux lieux de culte, et de diversifier les investissements en mettant l’accent sur les zones rurales (plantations, écoles, foyers, internats, etc.).
En ce qui concerne le ministère et la vie des prêtres, nous suggérons de sensibiliser à la charité fraternelle dans les presbytères, de mettre à la disposition des prêtres en zones rurales des moyens pour leur mobilité, d’améliorer la prise en charge de la santé des prêtres pour une couverture intégrale et en temps opportun des frais médicaux, de préciser le statut des pères résidents, et de prendre en charge le traitement des pères vacataires.
Pour ce qui est de l’environnement social, il serait judicieux d’encourager les agents pastoraux à la neutralité, de sensibiliser sur les méfaits de la drogue et de la tricherie en milieu scolaire, de créer dans nos églises des cadres de solidarité chrétienne pour lutter contre la misère et ses corollaires.
CONCLUSION
Au terme de notre bilan, nous voudrions exprimer notre reconnaissance à son Éminence Jean Pierre Cardinal KUTWA, pour tout l’amour avec lequel il conduit les fidèles de son archidiocèse, traçant devant eux les sillons d’une vie chrétienne qui impacte positivement l’ordre temporel. Que l’Eprit Saint continue de l’assister dans sa charge pastorale.
Pour les bénéfices tirés de l’application du thème de l’année, nous nous réjouissons, et rendons gloire à Dieu. Encore, nous maintenons vive en nous la flamme de l’espérance en une Côte d’Ivoire réconciliée et transfigurée.