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CATHEDRALE SAINT PAUL D’ABIDJAN : MESSE DE REQUIEM POUR LES ABBES DAVID ABE ABE ET JEANNOT AYIE ANGBO

Ce vendredi 19 Janvier 2023, en la cathédrale Saint Paul d’Abidjan, une messe de requiem a été dite pour les pères David Abé ABE, prêtre du diocèse d’Agboville, décédé dans la nuit du mardi 26 et mercredi 27 décembre 2023 à Abidjan et le père Jeannot Ayié ANGBO, prêtre de l’archidiocèse d’Abidjan, décédé le 06 Janvier 2024 à Abidjan.

Après la levée des corps faite par le père AKELE, vicaire général du diocèse d’Agboville, s’en est suivi l’office des défunts à l’intérieur de l’église

 

Les prêtres étaient venus nombreux dire un dernier Au revoir à leurs confrères. Les parents, les anciens paroissiens, les amis et connaissances des confrères défunts étaient aussi présents.

La messe était présidée par Mgr. Alexis Touably YOULO. La prédication est revenue au père Éric AMANGOUA, Directeur de la Procure des Missions Catholiques d’Abidjan et membre de la promotion du père Ayié Jeannot.

À la fin de la messe Son Éminence Jean-Pierre Cardinal KUTWA a fait la prière du dernier adieu (absoute).

Il faut également noter la présence de Mgr. Paul Dacoury TABLEY, évêque émérite de Grand-Bassam.

Trois (3) allocutions ont été prononcées.

Le père David ABE a été enterré dans la cour de l’église de Grand Alépé (Alépé) et le père Jeannot AYIE, au cimetière du petit séminaire de Bingerville.

Père Jean-Baptiste DIAHOU


 Homélie 

Vendredi 19 janvier 2024

Éminence,

Excellence,

Honorables personnalités,

Révérends Pères, Révérends frères, Révérendes sœurs,

Frères et sœurs en Christ et en humanité,

Nous sommes présents ce jour dans cette Cathédrale Saint Paul du Plateau pour accompagner de nos prières nos frères défunts les Pères David Abé et Jeannot Étienne Ayé pour que notre offrande eucharistique dont ils ont besoin les accompagne dans la rencontre éternelle avec le Christ, notre Seigneur.

C’est notre dernier adieu pour ces deux frères que nous avons connu et aimé. Notre présence est aussi le signe de notre proximité et de notre solidarité aux familles éplorées qui perdent-là des êtres chers. Yako ! Yako ! Yako ! à chacun de vous qui êtes touchés de très près par ces deuils.

Ces frères pour qui nous prions en ces instants, étaient au service de Dieu, ils étaient des serviteurs. C’est pour quoi l’Évangile qui est proposé à notre méditation est celui de serviteur. Je crois que ce texte vient à propos pour cette messe où nous recommandons à Dieu deux de ses serviteurs, deux personnes qui ont choisi de mettre leur vie au service de Dieu, qui ont choisi de mettre leur vie au service de l’Église. Ils ont choisi  de faire du travail pour Dieu, leur activité principale.

Être au service de Dieu, c’est d’abord être au service des hommes parce qu’à la réalité, les prêtres que nous sommes, les prêtres qu’ont été les Pères David et Jeannot, sont au service des hommes.

En baptisant des personnes, en les confessant, en donnant l’onction des malades, en les accompagnants spirituellement, Bref ! dans notre travail en tant que prêtre c’est d’abord au service des hommes que nous sommes.

Le texte de St Luc que nous avons lu illustre bien que la vie Ayé Jeannot et Abé David cadrent parfaitement. Jésus y invite les serviteurs à être toujours en tenue de service, être toujours prêts pour le retour du maître qui leur a confié le service. Je peux le dire David et Jeannot étaient prêts. Le maître les a trouvés en tenue de service.

Je ne connais pas le Père David Abé, mais des témoignages que j’ai entendus sur lui se dégage une constance. C’est que malgré la maladie qui l’affaiblissait, il participait à toutes ses activités qu’on lui confiait et était toujours présent à la CEB dont il avait la charge.

Autre chose que les prêtres, surtout les jeunes ont remarqué chez lui, c’est la posture humble qu’il adoptait devant ses confrères prêtres quel que soit leur âge. Il leur parlait toujours avec beaucoup respect alors que son statut d’aîné lui donnait le privilège d’être un maître, un conseiller, d’être un père. Mais le Père David a choisi d’être toujours dans la posture du serviteur, d’être toujours en tenue de service comme nous invite à le faire Jésus dans l’Évangile de ce jour.

Le Père Ayé Jeannot qui était mon ami avait choisi d’appliquer à la lettre les recommandations de Jésus sur la tenue de service. Il était toujours en tenue de service au sens figuré, mais aussi et surtout au sens propre. Rarement, je l’ai vu sans sa soutane. Porter la soutane comme tenue au quotidien a été un choix que mon ami Ayé a fait dès le séminaire.

A ce propos, j’ai une anecdote que je voudrais partager avec vous qui illustre combien le Père Jeannot était attaché à l’idée d’être toujours en tenue de service. En 2000, nous étions au séminaire et nous devions aller en famille dans une période où il y avait des troubles dans le pays dû à un contexte électoral tendu. Quand on sortait, on était tous en tenue civile sauf Ayé.

Nous lui avions demandé d’être en tenue civile comme nous pour ne pas être la cible des personnes malintentionnées vu que dans la même période une église avait été saccagée à Odienné. Ayé a refusé de se mettre en civil parce qu’il voulait assumer son statut de serviteur de Dieu quel que soit le contexte. Bien que cette époque-là, il n’était pas encore prêtre, il n’était pas diacre, mais il assumait déjà son choix et il ne tergiversait pas sur ce choix-là.

C’était un homme droit, c’était un homme de rigueur. Rigoureux envers les autres, mais surtout rigoureux envers lui-même. Mais si Ayé était si rigoureux c’est parce qu’il se considérait comme un soldat, il voulait faire son service avec rigueur. Son oui était oui et son non était non.

Ce sont deux serviteurs accomplis du Christ qui nous rassemblent ce matin. Ils se mettaient en tenue de service, ils nouaient le tablier et dressaient la table. Ils se levaient chaque jour et servaient par amour, par amour pour Dieu et par amour pour l’Église. Ils offraient le pain de la Parole de Dieu aux chrétiens qui avaient faim de bonheur. Ils étaient des signes du royaume au milieu de notre monde.

Le parcours de mon Aîné David et de mon frère Ayé, m’ont rappelé ce chant que je voudrais chanter au moment où leur service prend fin

R- Comme lui, savoir dresser la table,

Comme lui, nouer le tablier,

Se lever chaque jour

Et servir par amour

Comme lui

 

1- Offrir le pain de sa Parole

Aux gens qui ont faim de bonheur.

Être pour eux des signes du Royaume

Au milieu de notre monde.

2- Offrir le pain de sa présence

Aux gens qui ont faim d’être aimés.

Être pour eux des signes d’espérance

Au milieu de notre monde.

3- Offrir le pain de sa présence

Aux gens qui ont faim d’avenir.

Être pour eux des signes de tendresse

Au milieu de notre monde.

 

4- Offrir le pain de chaque Cène

Aux gens qui ont faim dans le cœur.

Être pour eux des signes d’évangile

Au milieu de notre monde.

Aujourd’hui, pour le Père David et le Père Ayé Jeannot, le maître qui les avait établis comme serviteurs comme intendant du personnel est de retour. Prions afin que qu’ils puissent bénéficier des promesses que l’évangile promet à ceux qui comme eux ont su rester en tenue de service, ont su être de bons serviteurs : que le maître soit leur serviteur et qu’il les établisse sur tous ses biens.

Pour nous qui poursuivons notre marche vers Dieu que leur exemple de vie nous inspire à demeurer fidèle à Dieu.