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PAROISSE SAINT ESPRIT CONSOLATEUR ABOBO ANONKOUA 3

Dans le cadre de nos découvertes des jeunes communautés de l’archidiocèse d’Abidjan, l’équipe de reportage du Bureau de la Communication s’est rendue ce dimanche 21 janvier 2023 à la paroisse SAINT ESPRIT CONSOLATEUR d’Abobo Anonkoua 3.

 

C’est une belle communauté dirigée par le père Émile KOFFI, avec pour vicaire le père BIANKOU BIANKOU.

Père Jean - Baptiste DIAHOU


HOMELIE

3ème dimanche ordinaire B

             Quand nous entendons Jésus dire à Simon et à son frère André : « Venez derrière moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes », nous pensons peut-être que cet appel ne nous concerne pas, que ce n’est surtout pas nous que Jésus invite à marcher derrière lui. Quand nous voyons deux autres frères, Jacques et Jean, laisser leur père dans la barque pour partir derrière Jésus, nous pensons peut-être que cette page d’Evangile ne s’adresse qu’à ceux qui veulent devenir prêtres, que la Parole de ce dimanche ne regarde que ceux et celles qui s’engagent dans la vie religieuse. 

            Mais pouvons-nous vraiment nous permettre de ne pas écouter la Parole de Dieu en prétextant que nous ne nous sentons pas appelés à devenir prêtre, religieux ou religieuse ? Ce serait oublier qu’avant d’appeler ses quatre premiers disciples, Jésus a parcouru la Galilée en proclamant la Bonne Nouvelle à toutes et à tous. C’est à tout homme et toute femme que Jésus proclame : « Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »

Aujourd’hui encore, la voix de Jésus ressuscité résonne dans le cœur de chaque femme et de chaque homme, dans le cœur de quiconque ouvre l’Evangile pour approfondir la foi reçue au baptême. Tous et toutes, nous somme invités à ouvrir les yeux et à découvrir qu’en Jésus, le Règne de Dieu est devenu proche. Ensemble nous sommes appelés à nous convertir, c’est-à-dire à nous tourner vers Jésus pour entrer dans le Règne de Dieu.

            Il est vrai que Simon Pierre et André, tout comme Jacques et Jean, auront un rôle spécial à jouer dans l’Eglise. Quand Jésus établira douze disciples « pour qu’ils soient avec lui, et pour les envoyer prêcher » (Marc 3, 14), ils seront les quatre premiers à être choisis. Mais il est tout aussi vrai que rien ne semblait prédisposer ces hommes pour une mission spéciale. Si vous vouliez changer le monde, choisiriez-vous des pêcheurs pour le faire ? Avant d’être au nombre des Douze, avant d’être envoyés par Jésus pour une mission spéciale, Simon et André, Jacques et Jean sont appelés à devenir des disciples. Ce ne sont d’ailleurs pas les seules personnes que Jésus appellera à le suivre. Quand il aperçut Lévi fils d’Alphée, Jésus lui a dit à lui aussi : « Suis-moi » (Marc 2, 14). Pourtant ce Lévi n’est pas devenu l’un des Douze (voir Marc 3, 16-19). C’est le même appel que Jésus lance au jeune homme riche qui s’est agenouillé devant lui. « Jésus se mit à l’aimer. Il lui dit : "Viens et suis-moi" » (Marc 10, 11).

            La Bonne Nouvelle de ce dimanche n’est donc pas un message réservé à quelques-uns ou quelques-unes d’entre nous.

Tous et toutes, Jésus nous aime. Il appelle personnellement chacun et chacune à se convertir, à se tourner vers lui, à se mettre à sa suite, à devenir son disciple. Personne n’est exclu, personne n’est trop loin. Jeunes ou vieux, riches ou pauvres, nous sommes tous appelés personnellement à marcher derrière Jésus.

            Personne ne peut ou ne veut être indifférent à l’appel de Jésus. Mais concrètement, comment pouvons-nous répondre à ce que Jésus nous demande aujourd’hui ? Comme le dit si bien saint Paul dans la deuxième lecture, « le temps est limité ». Nous avons bien pris le temps de célébrer il y a un mois, mais maintenant que février est à nos portes, la vie a repris son rythme normal. Combien de fois par jour se fait-on dire ou disons-nous nous-mêmes : « Je n’ai pas le temps » ?

            C’est un fait : nous manquons tous de temps. Mais il est toujours surprenant de constater que, du temps, nous savons toujours en trouver pour ce qui a du prix à nos yeux. Quand vient le moment de faire du sport, de lire un bon livre, d’écouter de la musique ou bien de regarder mon émission favorite à la télé, je trouve toujours le temps. Mais pour ce qui est des décisions qui engagent toute ma vie, pour ce qui est de ma vie de chrétien ou de chrétienne, pour ce qui est de mon engagement dans la communauté des disciples de Jésus Christ, ai-je encore du temps ? Il demeure possible de vivre sa foi à la manière d’un consommateur qui vient à l’église le dimanche comme il fait son épicerie le samedi matin.

Mais cela n’est pas très engageant. Est-ce bien à cela que nous convie l’Evangile ?

            Parce que Jésus est ressuscité, parce qu’il nous a fait don de son Esprit Saint, Paul nous propose un autre chemin. « Ce monde tel que nous le voyons est en train de passer. » Pourquoi alors s’enliser dans les préoccupations d’ordre matériel ? Une seule chose compte : suivre le Christ. Nous savons être habile à gérer les choses matérielles. Mais il y a là un risque, celui que «les soucis du monde, les séductions de la richesse et tous les autres désirs nous envahissent et étouffent la Parole » (voir Marc 4, 19). Nous savons acheter des RÉER pour assurer nos vieux jours et pour sauver de l’impôt, et cela est très bien. Mais savons-nous aussi comment investir dans notre foi ? Nous arrive-t-il de prendre le temps de croire ?

            La parole de Dieu de ce dimanche nous a montré des gens qui ont pris le temps de croire. Les gens de Ninive d’abord : des païens, ceux-là même qui avaient amené le peuple d’Israël en exil, prennent le temps d’entendre Jonas et décident de faire pénitence. Saint Paul ensuite : l’ancien persécuteur de l’Eglise s’est laissé saisir par le Christ à un point tel que, pour lui, vivre c’est le Christ et que tout le reste est devenu secondaire. Enfin, quatre pêcheurs : Simon et André, Jacques et Jean. Parce que Jésus a marché sur le bord de leur lac, ils ont reconnu en lui la Bonne Nouvelle. A chaque dimanche, nous confessons que ce Jésus est le Christ ressuscité, le vivant à jamais. A titre de chrétiennes et de chrétiens, nous portons son nom. En recevant le baptême, nous nous sommes engagés à marcher sur les traces de Jésus le Christ.

Mais qu’en est-il vraiment de notre engagement à le suivre ?

            Il revient à chacun et à chacune de répondre à ces questions. Personne n’a le droit de juger son frère ou sa sœur. Cependant, quand nous voyons nos églises qui se vident, quand notre société se déchristianise de plus en plus, nous sentons bien que nous avons encore besoin d’hommes et de femmes qui viendront nous rappeler que le règne de Dieu est tout proche. Plus que jamais, nous avons besoin de témoins authentiques qui viendront nous inviter à nous convertir et à croire en l’Évangile. À titre de baptisés, nous devrions être ces témoins authentiques, ces porteurs de Bonne Nouvelle.

            Dès qu’il commence à remplir sa mission, Jésus choisit des hommes qui vont l’accompagner sur la route, des hommes qui deviendront après la Résurrection des pêcheurs d’hommes et de femmes. Dans l’évangile de Marc, Jésus ne fait jamais rien sans ses disciples. Encore aujourd’hui, c’est par ses disciples que Jésus veut proclamer au monde que le règne de Dieu est tout proche. Cela ne sera possible que si nous nous engageons résolument à suivre le Christ. « Le Seigneur passe… Attendras-tu un autre rendez-vous ? Pourquoi tarder ? Prends avec lui le chemin de la vie » (Hymne R 43 de la Liturgie des Heures).

Comme Simon et André, comme Jacques et Jean, sachons relever le défi. Prenons le temps de croire.