VEILLEE DIOCESAINE DE MONSEIGNEUR MARIE DANIEL DADIE

Dans la suite du programme des obsèques de Mgr. Marie-Daniel DADIE, une veillée diocésaine de prière pour son repos éternel s’est tenue le lundi 06 octobre 2023 de 20h à 22h à la paroisse Notre dame de Biétry.

Elle a été présidée par le curé, le père Hervé ANOUKPO ; le vicaire, le père Jean-Victoire a dit l’homélie.

 On notait la présence de nombreuses autorités politiques dont le premier ministre, M. Beugré MAMBE.

Comme à leur habitude en de pareilles situations, les prêtres, les religieuses et religieuses et des laïcs étaient venus soutenir la famille éplorée.

Monseigneur Paul Dacoury TABLEY, évêque émérite de Grand Bassam était présent.

À la fin de la célébration, le père KELIGNON a, au nom de la famille dit toute sa gratitude à l’assemblée et donné la suite du programme.

Après lui, Mgr. Pierre –Claver NGUESSAN, vicaire général du diocèse d’Abidjan, représentant son Éminence Jean-Pierre cardinal a fait une adresse à l’assemblée.

Mgr. Paul Dacoury TABEY a donné la bénédiction finale.

Père Jean-Baptiste DIAHOU

HOMELIE VEILLEE MGR MARIE DANIEL DADIE

(06 novembre 2023 à NDA Biétry)

Texte : Lm3, 17-26 / Mc 10, 28-30

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Excellence,

Mes seigneurs les Vicaires Généraux,

Responsables d’institution religieux et Congrégation,

Révérends pères et Frères, Révérendes Sœurs,

Messieurs et mesdames les Ministres,

Chers frères et sœurs dans la foi catholique et en humanité.

Il est des circonstances de vie où prendre la parole ne serait-ce que pour dire un bref mot devient une tâche ardue, même pour des rompus de l’art oratoire comme les prêtres. En effet, même une adresse à ses intimes nécessite un minimum d’aise, a fortiori l’annonce de l’Evangile, la bonne nouvelle du Christ, présuppose  de profondes dispositions morales, affectives et spirituelles. Surtout quand cette bonne nouvelle doit être annoncée dans des conditions humainement moins bonnes, comme c’est le cas en ce soir. Car oui, frères et sœurs, les circonstances qui nous rassemblent ce soir, sont douloureuses et je dirais même extrêmement tristes.

A juste titre donc, il me plaît de prendre la parole pour présenter au Nom de son Eminence Jean-Pierre KUTWA, de la conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, au nom des archidiocèses de Korhogo et d’Abidjan, et au Nom du père Hervé ANOUKPO, curé de notre paroisse, les sincères condoléances, à toute la chrétienté catholique ivoirienne, en particulier aux membres de la famille de Monseigneur Marie Daniel DADIE. Car voyez-vous, avec le rappel à Dieu de cet évêque, l’Eglise, la nation ivoirienne et même l’humanité perd non pas en quantité, mais en qualité ; avec son décès chacun d’entre nous ici présent à quelque niveau que ce soit, se voit privé de quelque chose de bien, de grand et de beau. Notre amertume est donc justifiée et nos regrets son compréhensibles. Et nous pouvons faire nôtres ses paroles du livre des lamentations : « J’ai oublié le bonheur, la paix a déserté mon âme ! et j’ai dit : toute mon assurance a disparu avec l’espoir qui me venait du Seigneur »

En effet, comme tout prêtre, et mieux en tant qu’évêque Monseigneur Marie Daniel DADIE, a très certainement été dans la vie des uns ou des autres une lueur d’espoirs de la part du Seigneur. Avons-nous vraiment besoin d’effort pour trouver les traces de ses bonnes œuvres dans ses relations interpersonnelles et dans sa vision pastorale ? Non, je ne crois pas. Il n’était pas pour autant un être purement divin, pas un ange; Comme chacun d’entre nous Monseigneur avait ses faiblesses et ses travers. Et voilà pourquoi, avant et avec nous, il a lui aussi certainement repris à son compte ses lamentations bibliques : « Revenir sur la misère où je m’égare, c’est de l’amertume et du poison ! Sans trêve, mon âme y revient et je la sens défaillir. »

A ses moments d’introspection et de regrets pour ses erreurs ; dans les confessions intimes et les échanges privés sur sa vie, dont j’ai eu la grâce de bénéficier, il a sans nul regretté par endroit de n’avoir pas donné le meilleur de lui-même ; en ces tristes moments de sa vie de vieil évêque, il a fait l’expérience singulière de notre fragilité humaine, aimé par Dieu et appelé à se perfectionner avec la grâce du Sauveur. Et voilà pourquoi, j’en suis sûr et même certain, l’homme Marie Daniel DADIE, a pu dire : « Je sais en mon cœur ce qui fait mon espérance : les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, ses miséricordes ne sont pas finies ; elles se renouvellent chaque matin, car sa fidélité est inlassable. Oui, le Seigneur est bon pour qui se tourne vers Lui, pour celui qui Le recherche ».

Et si l’homme Marie Daniel DADIE, a pu le dire, encore plus le prêtre, puis l’évêque Marie Daniel DADIE ont vécu dans cette espérance du salut, annoncée par Jésus à Pierre dans l’Evangile : « Amen, je vous le dis : personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Evangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu’il ne reçoive en ce temps déjà le centuple, avec des persécutions et dans le monde à venir la vie éternelle. » Fort de cette promesse du Christ donc, je vous exhorte frères et sœurs, affecté par ce deuil, à sécher nos larmes et laisser jaillir de nos amertumes des sentiments d’espérance et de joie. Car Monseigneur ne gît pas dans l’ombre de la mort, mais baigne dans la félicité de Dieu, de Jésus-Christ, pour qui, toute sa vie durant, il a quitté maison, frère et sœurs, mère, enfant et tous les biens matériels.

En cette veillée de prière, que notre espérance soit plus forte et que nos regrets se convertissent en action de grâce au Seigneur, au suffrage de son serviteur. Marie Daniel DADIE contemple à présent les merveilles de son créateur ; il bénéficie désormais au secours qu’il a attendu en silence.

Que par nos prières ferventes et la puissante intercession de la Vierge Marie, notre Dame de Montligeon, l’âme de notre défunt  évêque repose en paix, maintenant et pour les siècles des siècles.

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