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HOMELIE DU CARDINAL JEAN PIERRE KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN A L’OCCASION DU JUBILE D’ALBÄTRE DE LA PAROISSE NOTRE DAME D’ANYAMA

 Dimanche, le 27 août 2023

Révérend Père Matthieu ZONGO, Curé de la paroisse Notre Dame d’Anyama, son vicaire et son Conseil Pastoral Paroissial,
Révérends Pères,
Révérendes sœurs,
Distingués invités,
Chers frères et sœurs en Christ,

Hier, c’est la maison d’Israël qui rendait grâce au Seigneur pour ses prévenances à son égard ! Hier encore, c’est la maison d’Aaron qui rendait grâce au Seigneur pour sa fidélité à son endroit ! Hier, c’est tout le peuple de Dieu qui était invité à rendre grâce au Seigneur pour sa sollicitude jamais prise à défaut ! Aujourd’hui, c’est nous, à la suite de toutes ces personnes qui ont éprouvé la présence de Dieu dans leur vie, de Lui rendre grâce, car Il est vraiment bon !

 

Parvenus à l’âge vénérable de 75 années, vous avez décidé de marquer une grande pose en ce jour du 27 août 2023, pour rendre grâce à Dieu, qui n’a certainement pas manqué de se frayer un chemin vers vos cœurs et vos vies, à l’occasion du jubilé d’albâtre de votre paroisse, et vous avez raison ! En effet, la reconnaissance à Dieu, tout comme l’action de grâce sont source de bénédictions pour ceux qui pensent intimement que, malgré les vicissitudes inhérentes à toute vie, Dieu ne saurait jamais laisser les siens sans son secours qui se manifeste de différentes manières !

Oui rendons grâce au Seigneur. Rendons-Lui grâce pour sa bonté de chaque instant. Rendons-Lui grâce pour la gratuité de son amour. Rendons-Lui grâce pour ses merveilles dans nos vies. Rendons-Lui grâce pour l’accès à sa vie que nous donne la résurrection de son Fils Jésus-Christ. Enfin, rendons-Lui grâce d’être simplement là ce matin, rassemblés en communauté de foi, prenant part à la merveilleuse aventure de l’Amour livré et accueilli, Amour rendu manifeste dans la célébration eucharistique de ce jour, qui nous rend participant d’une œuvre qui a débuté, alors que nombre d’entre nous n’étaient que des projets dans le cœur de Dieu.

         Oui rendons grâce à Dieu pour toutes les personnes qui ont été les mains de son action durant toutes ces années, dans ce quartier d’Anyama !  Pensons à ceux qui sont retournés vers la maison du Père Eternel et confions-les à sa miséricorde infinie ! Comment ne pas saisir l’occasion de cette célébration pour recommander à Dieu, vous tous ici présents ainsi que ceux qui n’ont pu faire le déplacement : je prie pour que Dieu qui sait récompenser pour un simple verre d’eau fraîche, vous comble bien au-delà de vos attentes et de vos espérances !

Révérends pères,
Bien chers frères et sœurs,

Célébrer un jubilé, particulièrement 75 années, indique que vous êtes parvenus à un âge où l’on vous regarde avec beaucoup d’attente, comptant sur votre expérience avérée, pour continuer à aller de l’avant, même quand les chemins deviennent des impasses ! Vous avez désormais, une mission, celle que Dieu vous confie individuellement mais aussi en tant que communauté ! Cette mission, je voudrais l’adosser à la question que Jésus pose à ses disciples dans la page de l’évangile de ce jour : ‘‘ Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je’’ ? La réponse à cette interrogation, est une invitation à se déterminer, à prendre position et à l’assumer, quoique cela pourrait vous coûter ! Elle est donc importante comme interrogation en ce sens qu’elle détermine l’agir du chrétien et l’on peut comprendre pourquoi, Jésus ne s’est pas arrêté uniquement sur la première, où il était question de l’opinion du peuple sur son identité : ‘‘au dire des gens, qui est le Fils de l’Homme’’ ?

‘‘ Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je’’ ?

Dans la première lecture de ce jour, les propos du Seigneur adressés à Shebna, intendant en chef du palais royal, traduisent son échec sur deux faits importants : d’une part, il était un très mauvais conseiller pour le roi et de l’autre, on devine qu’il se préoccupait de ses propres intérêts et non de ceux du peuple de Dieu alors qu’il lui avait été signifié qu’il devrait être un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda ! Il s’agissait plus simplement pour Shebna de comprendre qu’ayant été choisi et mis aux côtés du roi, la mission qui était la sienne devrait se comprendre par Celui qui en est la source ! Sans cette nécessaire référence, la tentation est toujours grande de ne pas comprendre le sens de l’autorité comme vocation ou plus simplement comme un service pour le bien commun, service qui profite au plus grand nombre et qui ne fait acception de personne !

Chers amis,

C’est dans la compréhension de l’identité profonde de Jésus que nous pourrons répondre généreusement à notre vocation dans le monde de ce temps. Je cite Saint Paul : ‘‘le Christ-Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais Il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes… Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur la croix…’’ (Cf. Philippiens 2, 5-8).

Je voudrais m’interroger avec vous, paroissiens et paroissiennes de Notre Dame d’Anyama : quel est le Jésus que vous êtes venus célébrer en ce jour ? Celui qui s’est abaissé et vous invite à faire pareil que Lui ? Quel est le Jésus que vous voulez présenter à votre commune à la sortie de cette célébration eucharistique ? Comment Jésus inspirera-t-il vos actions, en ces temps de campagne où les propositions ne manquent pas ? Saurez-vous éviter le piège dans lequel est tombé Shebna, celui du laisser-aller dans sa manière de gouverner, ou encore de la méprise de la compréhension du rôle qui doit être désormais le vôtre ?

‘‘ Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je’’ ?

La réponse de Pierre est celle qui proclame sa foi et lui ouvre aussitôt, une mission particulière : ‘‘Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise…’’. La suite de l’histoire, nous la connaissons : Pierre devenue figure de proue de l’Eglise finira martyre, pour la gloire de Dieu et la sauvegarde de la foi authentique ! C’est qu’en affirmant que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, il a dès lors calqué sa conduite sur cette réponse de foi !

Vous aussi, à l’occasion de la célébration du jubilé d’albâtre de votre paroisse, vous devez désormais faire acte de foi. Je voudrais avec vous me rappeler de l’adresse que j’avais faite il y a de cela quelques années. Je cite : ‘‘dans un monde qui sait qu’il ne trouvera pas la solution à ses problèmes dans la science ou l’économie de marché, dans l’habilité d’un homme politique ou les plus impressionnantes des manifestations, les chrétiens, eux, savent que ce qui fonde l’espérance, c’est la foi en quelqu’un, la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité, seul capable de changer les cœurs, et d’inscrire en l’homme le sens du partage, le sens de la vraie et de la nécessaire pauvreté, le sens du raisonnable dans une conjoncture économique difficile.

Il est bon de savoir que la foi n’est pas un saut dans le vide, dans la nuit noire. Elle correspond d’abord à un besoin très profond de l’être humain car il y a dans tout homme, une intuition fondamentale : ce sentiment d’une nécessaire présence qui explique notre propre existence et notre faim de savoir qui est à l’origine de tout. La foi est un don de Dieu qui exige une part qui vient de l’homme, qui doit apporter son désir profond de chercher la vérité et une grande loyauté pour reconnaître à travers les signes, les clins d’œil que Dieu Lui fait.

La part de Dieu dans la foi consiste en ce qu’il place sur nos chemins, les traces, les signes de sa présence même si les hommes, en face de ces signes, ont tendance à remettre en doute leur évidence. Sachons-le, Dieu peut faire tous les miracles du monde, si les hommes ne veulent pas les interpréter en vérité, ils trouveront toujours une bonne raison de le nier. En effet, la foi, comme dit Saint Jacques, est un don de Dieu qui doit s’exprimer à travers des comportements humains qui manifestent une adhésion à une personne, Jésus Christ, Fils de Dieu, mort et ressuscité, source de notre unité dans la charité.’’ Fin de citation.

Soixante-quinze années après, que pouvez-vous dire de votre adhésion à la personne de Jésus ? Quelle réponse voulez-vous présenter au monde à la question que Jésus Lui-même vous pose, personnellement, individuellement : ‘‘ Et toi, que dis-tu ? Pour toi qui suis-je’’ ? Cette question indique bien qu’une étape est en train d’être franchie et nous devons bien comprendre laquelle ! Celle qui nous invite à faire désormais acte de foi pour proposer Jésus à nos frères et sœurs, dans l’humilité !

         Aimer son prochain, aimer son ennemi, se faire tout petit et ne pas être jaloux, voici le chemin que je voudrais vous indiquer finalement à la clôture de ce jubilé d’albâtre de votre paroisse. Puisse-t-il être chemin qui vous conduise sur les chemins qui mènent au centenaire de votre paroisse. Que ce chemin soit pour tous et pour chacun, chemin d’action de grâce, d’amour et de vérité, par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame de la Paix et de Saint Louis Orione, aujourd’hui, demain et dans les siècles sans fin.

 Bonne fête à tous !

+ Jean Pierre Cardinal KUTWÃ
Archevêque métropolitain d’Abidjan